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L’Indicateur Renouveau N° 1540 du 23/7/2013

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vendredi 19 juillet 2013 Nioro du Sahel
Publié le jeudi 25 juillet 2013  |  L’Indicateur Renouveau




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« Je paie mes impôts, je rachète mes prestations, je ne fais aucune espèce de propagande, ni orale, ni écrite, et je n’ai pas sur la conscience un seul acte d’hostilité à l’égard de la France et de ses représentants ». Cheikhna Hamahoullah. « Je n’ai jamais haï personne et voudrais, si cela dépendait de moi, que tous les hommes soient unis par les solides liens de la fraternité ». Cheikhna Hamahoullah.

En ce jour du mois béni du ramadan, l’histoire a bégayé à Nioro du Sahel. C’est ce vendredi, que le khalife général de la Hamawiya a choisi, pour se départir de son auréole de saint et de sage gardien du temple. Et du haut de son piédestal, de plonger dans les eaux glauques et sordides des querelles partisanes. En décidant de n’être que le minuscule et mesquin partisan d’un pauvre candidat à l’élection présidentielle de juillet 2013 ! Un partisan, parmi tant d’autres ! Ce faisant, Mouhamédou Ould Cheikh Hamahoullah tourne le dos à tout un pan de l’inestimable enseignement du Très Vénéré Saint Cheikh Hamahoullah : le refus de faire de la politique !

L’intervention du khalife général de la Hamawiya dans le débat électoral est une première au sein de la tarîqa et contrevient à la tradition héritée du fondateur de celle-ci, le Très Vénéré Cheikh Hamahoullah. En effet, de mémoire d’homme, Cheikhna Hamahoullah, n’a jamais placé quiconque dans une situation d’embarras moral, au point où, il ne reste à l’intéressé que l’étroite issue de se soumettre au diktat du Cheikh, ou de renier son serment ! Le saint homme a toujours laissé à ses tlamids, leur libre-arbitre et une entière liberté d’action : « Je puis contrôler mes paroles et mes actes et non (ceux) de mes semblables qui vivent dans la même contrée que moi ».

Le vote qui est un acte hautement politique, est avant tout, un acte que chaque citoyen accomplit, librement, en son âme et conscience. En cela, il ne saurait s’accommoder d’aucune consigne de vote venant d’une tierce personne. C’est pourquoi, toute consigne de vote venant d’un leader religieux, apparaît, à la fois, comme un abus d’autorité et un viol de la conscience du disciple.

S’agissant du cas de la Hamawiya, en simple sympathisant de Cheikhna Hamahoullah, nous ne pensons ne pas que donner une consigne de vote figure parmi les 23 Commandements de la tarîqat. Ni parmi les 21 commandements impératifs, ni parmi les deux facultatifs. Du reste, au moment de l’élaboration de ces 23 Commandements, une éventuelle consigne de vote avait-elle été envisagée ?

C’est pourquoi, l’on chercherait en vain, dans l’enseignement de Cheikh Hamahoullah, quelque trace de la moindre recommandation en faveur des questions d’ordre temporel ! De façon volontaire et définitive, le saint homme ne s’est jamais préoccupé de questions politiques et encore moins politiciennes. Il s’est détourné volontairement des biens de ce monde au profit de la méditation et de la prière, pour une vie spirituelle dense et intense, seule capable de nous aider à dépasser les contingences de la vie d’ici-bas.

Afin d’accepter, sans crainte et sans murmure, mais avec joie et allégresse, notre condition de créature d’Allah, par une soumission sans faille à la volonté de notre Créateur. N’être que ce que lui-même se dit être : « Abd Moulana, Miskine Moulana », un humble serviteur d’Allah. En adoptant un tel précepte de vie, on accepte les contingences d’ici-bas, en renonçant au pouvoir temporel pour s’en remettre à la volonté d’Allah. Dès lors, l’on se consacre à la défense de la religion d’Allah, l’islam. A la défense de la veuve et de l’orphelin, pour faire le bien et promouvoir plus d’équité entre les hommes.

Et c’est en cela que Mouhamédou Ould Cheikhna nous a séduit et forcé notre admiration et notre respect, en sa qualité de défenseur intrépide de l’islam. En 2007, lorsqu’il s’est mis débout contre le projet gouvernemental d’abolition de la peine de mort, projet contraire aux prescriptions du Saint Coran. De 2008 à 2011, contre l’ignoble projet de Code des personnes et de la famille. Et Allah le Tout-puissant l’a gratifié, lui et ses compagnons de lutte, d’un succès éclatant, contre les « esclaves volontaires de l’Occident ».

Durant ces quatre années, riches en rebondissements, il n’a pas tremblé, il n’a pas failli ! Et il s’est montré à la hauteur de Cheikhna Hamahoullah : le refus entêté, ferme et pacifique, de la domination occidentale !

C’est en cela qu’il mérite son auréole de saint ! Un saint homme, respecté et écouté, qui prodigue des conseils et qui, sans être le père de la nation, se trouve à égale distance de tous ceux qui viennent à lui. Un saint homme qui prie pour la nation et prodigue des bénédictions à tous. Un saint homme qui soigne les blessures et apaise. Un sage qui indique la voie juste et équitable, et qui réconcilie. Un sage, éveillé et vigilant ! Un gardien du temple, qui veille à mettre sur le droit chemin, les citoyens comme les souverains ! Dans un tel rôle son mérite est incommensurable et il mérite, et les hommages et la reconnaissance de la nation entière.

En prenant fait et cause pour un candidat à l’élection présidentielle, le candidat d’un parti politique, il choisit un camp ! Un camp contre tous les autres. Un camp qui est loin d’être celui de tous les Maliens ! Mais alors quel camp ? Celui de la vertu ? Sûrement pas. Car le candidat qu’il s’est choisi s’appelle Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) ! Celui-là même, dont la vie entière est un outrage permanent à la vérité. Qui est-il ? Le meilleur des candidats, capable de rompre avec les mauvaises habitudes et mauvaises pratiques de gestion qui ont causé la ruine du Mali ? Il est permis d’en douter.

En effet, Ibrahim Boubacar Kéita est la parfaite incarnation de la mal gouvernance, qui, en 20 ans d’une démocratie dévoyée a conduit le Mali à sa perte. Celui-là même qui a contribué à la construction du système de prédation dont les Maliens voudraient se débarrasser. De juin 1992 à février 1994, il fut, porte-parole du président de la République, conseiller spécial du président de la République, ambassadeur et ministre des Affaires étrangères.

De 1994 à 2000, il est, à la fois, Premier ministre et président du parti majoritaire, l’Adéma. De 2002 à 2007, il est président de l’Assemblée nationale et depuis 2007, député à l’Assemblée nationale. Hormis une courte traversée du désert de deux ans (2000-2002), il partage 18 ans de pouvoir sur les 20 qui ont abîmé le pays !

Au plan politique, IBK aura été la cheville ouvrière de la mise en place d’un système de corruption endémique, destiné à voler et à piller les deniers publics, mais aussi à spolier le peuple du Mali de son patrimoine foncier et industriel.

Il a réussi un tel exploit par la promotion d’une législation permissive, favorable à la corruption et une répression aveugle et sauvage, destinée à empêcher toute dénonciation de la corruption, par la neutralisation de tous les contrepouvoirs. De ce point de vue, IBK aura été le véritable fossoyeur de la démocratie naissante : car une démocratie représentative sans contrepouvoirs, n’en est pas une !

Premier ministre et président du parti majoritaire, il aura été le chantre, non d’une justice à deux vitesses, mais bien le chantre d’un apartheid judiciaire, pour qui, seuls les députés de l’opposition ont vocation à voir leur immunité parlementaire levée ! Que l’on se rappelle seulement de la levée de l’immunité parlementaire des députés F. Ngolo Sanogo (PMDR) et Youssouf Traoré (UFDP) et de la non levée de celle de F. Samba Diallo (Adéma/PASJ), malgré les demandes de la justice.

Comme fossoyeur de la démocratie, n’est-ce pas le même IBK, qui en échange d’avantages financiers et folkloriques (interruption de la circulation devant son cortège), se refusa à ce que le gouvernement soit l’émanation de la majorité parlementaire, en juillet 2002 ?

IBK est-il ce leader politique, qui a porté haut l’étendard de l’islam, pour mériter le soutien des musulmans ? Il est permis d’en douter. En effet, le nom et le passage d’IBK à la Primature sont frappés du sceau des jeux de hasard, pour avoir implanté deux casinos en République du Mali, l’un à Bamako et l’autre à Kayes ! Les jeux de hasard plaisent-ils à Allah ? Mieux que quiconque, le khalife général de la Hamawiya connaît la réponse à cette question. IBK, n’est-il pas un de ces députés qui ont voté le « satanique » Code des personnes et de la famille ? Code contre lequel, les musulmans ont guerroyé durant trois longues années !

Du point de vue de nos valeurs sociétales et de l’éthique musulmane, IBK n’est-il pas ce Premier ministre en exercice, qui a célébré avec tambours et balafons, le baptême de son enfant adultérin ?

Lorsque, ce sont des organisations musulmanes qui se regroupent autour du Chérif de Nioro pour soutenir la candidature d’un musulman dévoyé et fossoyeur de la République, il est à craindre que la fin des turbulences, pour le Mali, n’est pas pour demain. Ces organisations musulmanes et le Chérif de Nioro ignorent-ils que leur champion se trouve être le candidat du président en exercice de la Cédéao et de son médiateur ? Voudraient-ils transformer le Mali en une sous-colonie de la Cédéao ? C’est-à-dire, une colonie des néo colonies de la France, que sont la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Car, notre pays qui se trouve sous la férule des troupes d’occupation coloniale françaises, qui depuis Sénou, Sévaré et Kidal, le subjuguent et le domestiquent, est redevenu une colonie française !

Pour notre part, nous disons à tous nos lecteurs, mea culpa. Nous avions chanté, à longueur de colonnes, les louanges de Mouhamédou Ould Cheikhna et nous devons reconnaître, aujourd’hui, que nous nous sommes trompés ! Certes, de bonne foi, mais nous nous sommes trompés. Nous avions cru qu’il était un diamant, pur et inaltérable, comme notre Très Vénéré Cheikhna Hamahoullah. Apparemment, tel n’est pas le cas, car il n’a pas su résister à la tentation du pouvoir temporel.

Nous implorons Allah le Tout-puissant, pour qu’il lui accorde les ressources spirituelles nécessaires, afin qu’il puisse se ressaisir et revenir dans la voie du Très Vénéré Cheikhna Hamahoullah. Amen.
Diarra Sada
Directeur de publication de la « Nouvelle Roue », Bamako

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