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Cour d’assises : L’assassin de l’imam Yattabaré et 167 autres accusés à la barre
Publié le mardi 29 octobre 2019  |  Le Tjikan
Abdoul
© Autre presse par DR
Abdoul Aziz Yattabaré
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La 2ème session de la Cour d’assises a ouvert ses portes hier lundi 28 octobre à la Cour d’appel de Bamako. Au total, 131 affaires sont inscrites au rôle dont celle de Moussa Guindo, l’assassin de l’imam Abdoul Aziz Yattabaré. L’ouverture de ladite session a eu lieu en présence de Malick Coulibaly, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, ainsi que de toute la famille judiciaire.

Au total, cent trente une (131) affaires pour cent soixante-huit (168) accusés, dont cent dix-sept (117) détenus sont inscrites au rôle de cette deuxième session de la Cour d’assises de Bamako. Parmi ces affaires, le cas de Moussa Guindo, l’assassin de l’imam Yattabaré, connaîtra son épilogue pendant les journées du mardi 19 et mercredi 20 novembre prochain, la dernière affaire si l’on se réfère au rôle journalier.

L’on se rappelle que le 19 janvier dernier, vers 5 heures du matin, Moussa Guindo a guetté l’imam Yattabaré dans la rue, pendant que le leader religieux se rendait à la mosquée. L’assassin, muni d’un couteau et d’un gourdin, s’est jeté sur sa victime en lui assénant plusieurs coups. Après son forfait, il s’est rendu à la police au moment où sa victime avait été admise à la clinique Pasteur, où il a malheureusement succombé à ses blessures. Lors de son audition au commissariat du 3ème arrondissement, Guindo n’était pas cohérent dans ses propos, surtout quand il a été interrogé sur sa motivation à vouloir tuer le président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, Mahamoud Dicko, alors président du Haut conseil islamique, et Ousmane Madani Haïdara, guide des Ançars. Révélation qu’il avait lui-même faite quand il était dans les grilles. Il avait tout de même reconnu l’assassinat de l’imam Yattabaré, avant de confier ne rien regretter de cet acte ignoble.

A la barre, jugeant incohérents les propos du jeune Guindo, le juge d’instruction du 3ème cabinet du tribunal de grande instance de la commune II a ordonné des expertises médicales au CHU du Point G. La première expertise a alors révélé un trouble de nature psychosomatique, une schizophrénie paranoïaque avec une dangerosité psychiatrique chez l’assassin. Chose qui sera confirmée par une seconde expertise. Mais, sa responsabilité pénale a été néanmoins retenue par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako. D’où le renvoi de son dossier devant la Cour pour être jugé pour “crimes d’assassinat, de torture et d’outrage envers des dépositaires de l’autorité publique”. L’instruction de son dossier ayant pris du retard lors de la première session tenue en mai dernier, Moussa Guindo comparaîtra devant la Cour au compte des deux derniers jours de cette session, c’est-à-dire les mardi 19 et mercredi 20 novembre prochain.

Comme lors de la session précédente, les affaires pour cette deuxième session concernent les crimes de sang, les infractions contre les mœurs, les infractions contre les biens compliqués d’association de malfaiteurs et de violences, les infractions de terrorisme, etc. Elles sont réparties selon la nature des infractions. Pour les crimes de sang, seize (16) cas d’assassinat seront sur la table des juges. A cela, s’ajoutent sept (07) cas de meurtre, 13 cas de coups mortels, 02 cas de coups et blessures volontaires aggravés, 05 cas d’infanticide et un cas d’empoisonnement. Pour les infractions contre les mœurs, 20 cas de viol, 12 dossiers de pédophilie et un cas d’attentat à la pudeur seront également tranchés. Concernant les infractions contre les biens compliqués d’association de malfaiteurs et de violences, il y a dix (10) cas de vols qualifiés, trois (3) cas d’atteinte aux biens publics et seize (16) infractions de terrorisme. Pour les infractions contre la Nation, l’État et à la paix publique, dix (10) cas de faux et usage de faux seront jugés, y compris quatre (4) cas de traite de personnes, deux cas d’incendie volontaire, deux cas de trafic de stupéfiants, un cas d’enlèvement de personnes et un cas d’utilisation et distribution de signes monétaires contrefaits.

«Monsieur le président, au constat de la revue statistique des affaires proposées à l’examen de la Cour, il apparaît clairement la prépondérance et la propagation de la violence comme mode d’expression de beaucoup de nos concitoyens. Sous des formes multiples et variées, ses manifestations les plus graves vont de l’atteinte à la vie à l’intégrité corporelle à travers: assassinat, coups mortels, meurtre, coups et blessures volontaires aggravés, terrorisme, viol en bande, pédophilie, etc. Toutes infractions qui, il y a peu, étaient considérées comme extrêmes à cause de leur rareté, mais qui, aujourd’hui, à cause de leur fréquence, et par leur récurrence, inclinent à leur banalisation, parfois, au fait divers», a rappelé Idrissa Arizo Maïga, procureur général près la Cour d’appel de Bamako.

Il a ainsi demandé aux juges de déchirer les voiles de l’indifférence et de l’habitude, contrairement aux citoyens ordinaires qui semblent s’en accommoder là où il n’y a que du mépris à leur réserver. D’après lui, la théorie du moindre mal ne saurait prévaloir en pareille occurrence car, ce serait, pour lui, comme rester indiffèrent à un volcan en éruption, près de chez soi.

Parlant de l’actualité brûlante de la justice à travers les affaires récentes connues du Pôle économique et financier, il a conseillé aux magistrats de ne jamais se laisser distraire par les commentaires et les supputations des citoyens. Il dira que c’est leur droit et que le plus important, c’est que dans l’instruction de ces affaires, la rigueur de l’application de la loi et le professionnalisme prévalent.

«Que la pusillanimité soit bannie, qu’une exacte application de la loi soit observée, qu’il faille peser au trébuchet (petite balance de précision) les charges et les décharges, mais surtout que le réveil pour les incrédules soit cauchemardesque et le retour de manivelle brutal, que l’insouciance malsaine et la propension à la déshumanisation des mœurs inquiètent et doivent interpeller», a-t-il conseillé.

Moussa Sékou Diaby / Le Tjikan
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