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Scandale foncier à Safo : Le maire Guiro piétine le préfet dans l’indifférence de l’Etat
Publié le jeudi 31 octobre 2019  |  La lettre du Peuple
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Plongé dans un scandale foncier inédit, le maire de Safo vient d’être mis à nue par Moriba Traoré, conseiller et membre de la commission domaniale, et non moins ancien maire de la commune. Durant trois ans, sans mandat et délibération du conseil municipal, Guiro Traoré n’a pas hésité à procéder à une double réattribution des parcelles et domaines déjà lotis. Bref, rien n’a été épargné, ni les 50 ha attribués aux Maliens de l’extérieur en 2008, ni les 143 ha de réserves foncières de la commune, ni les terres de la commune voisine, Dialakorodji. Dans son forfait, et depuis, il a commis des gros bras pour empêcher les vrais propriétaires d’accéder à leurs parcelles.

Ce qui fait que depuis un peu plus de 3 mois, la commune de Safo est le théâtre d’une situation conflictuelle. En effet, depuis son élection en 2016, Guiro Traoré s’est mis dans une véritable posture de défiance, faisant fi des instructions et décisions du préfet de Kati. Devant cette situation, des victimes de spoliation de terres, sous l’égide de l’ancien maire de la commune rurale de Safo, ont décidé de rompre le silence afin d’informer l’opinion nationale et internationale sur les difficultés que traversent les propriétaires terriens et de parcelles légalement installés par le bureau sortant et la préfecture de Kati. Ils ont animé samedi dernier une conférence de presse dans la salle de conférence Tapama Djénépo de l’espace culturel Muso Kunda, sis en commune I. Ils s’agissent de Souleymane Kébé, Gaoussou Coulibaly, Mamadou Tamboura, Abdoulaye Coulibaly, représentant les notabilités et des mosquées de Safo.

De nos jours, sur le site des 50ha et autres, deux tendances sont en conflit. D’un côté, il y a les Maliens de l’extérieur et les propriétaires terriens. De l’autre, on trouve les personnes qui détiennent des lettres d’attribution délivrées par le maire Guiro. D’entrée de jeu, documents à l’appui, les victimes ont expliqué tour à tour les conditions dans lesquelles elles ont acquis leurs parcelles par attribution de la mairie de Safo et de la préfecture de Kati. A leur suite, fin connaisseur du dossier, Moriba Traoré, premier maire de Safo (il a fait deux mandats successifs allant du 15 septembre 1998 au 3 juin 2009), n’a pas porté de gants pour fustiger la double attribution faite par l’actuel maire, Guiro Traoré. Rappelant les faits, il a noté qu’en novembre 2008, à la demande du président ATT, le cercle de kati avait localisé deux communes pour installer les Maliens de l’extérieur, à savoir Sanankoroba et Safo. Selon lui, finalement, le site de Safo a été préféré et retenu pour servir la diaspora. Il a précisé que déjà, à l’époque, le conseil communal avait demandé au service domanial de Kati l’autorisation de poursuivre le lotissement de Safo à partir de Diamoussabougou jusqu’au niveau des locaux de la mairie. Il a indiqué que c’est ainsi que la mairie a commis le géomètre Oumar Coulibaly qui a été évaluer la zone, après travaux topographiques, à 95 ha. Moriba Traoré a soutenu que sur ces 95 ha, 50 ont été attribués aux Maliens de l’extérieur. A l’en croire, toute l’opération de morcellement en lots a été supervisée par la préfecture de Kati. Il a également mentionné que toutes les purges et titres provisoires ont été identifiés et compensés auprès d’un certain Mamoutou, décédé. Pour preuve, il a affirmé que les 11 conseillers de la mairie de Safo ont bénéficié chacun de 5 lots, tandis que les chefs de village de Falaya et Safo ont perçu chacun 10 bulletins d’attributions. Par ailleurs, le conférencier a indiqué que dans la commune de Sofa, ce sont 62 ha qui sont réservés par l’Etat pour le programme des logements sociaux au même titre que N’Tabacoro. Il a fait comprendre, contrairement à ce qu’on dit aux gens, que le programme de logements de Safo n’a pas été annulé. Moriba Traoré de poursuivre que ce sont des difficultés d’accès qui ont fait que les travaux n’ont pas été faits en même temps que N’Tabacoro. Toutefois, il a laissé entendre qu’en juin 2017, soit 6 mois à peine après son arrivée à la tête de la mairie de Safo, Guiro Traoré a morcelé puis réattribué non seulement les 50 ha des Maliens de l’extérieur, mais aussi ces 62 ha réservés pour les logements sociaux. Mariba Traoré a affirmé que malgré les instructions du préfet de Kati, le maire n’est jamais revenu sur sa décision. L’ancien maire a fait remarquer que les rapports d’Inspection des domaines, de l’OMH et de l’Administration territoriale n’ont pas amener Guiro Traoré à stopper sa pratique de réattribution, sans mandat et sans délibération du conseil communal.

Le conseil communal n’est au courant de rien !

Selon lui, les morcellements et attributions qui se passent aujourd’hui dans ces zones ne relèvent pas du conseil municipal de Safo. Il a confessé que qu’en matière domaniale, seuls 3 projets de morcèlement ont fait l’objet de délibération du conseil communal de Safo, à savoir: Dognoumana, Zorokoro-Plateau et Zorokoro-sud. A l’en croire, les agissements de Guiro Traoré ont touché les propriétaires terriens de Warala, Tassa, etc. Déplorant la situation, le premier maire de Safo a déclaré que force doit rester à la loi. Il a demandé à l’Etat de s’assumer pour mettre fin à cette pratique du maire Guiro Traoré. Comme cela ne suffisait pas, le maire de Safo a violé le domaine foncier de Dialakorodji, déclarant ainsi la guerre au maire Oumar Guindo. Où est donc passé le ministre de l’Administration territoriale pour arrêter cette hémorragie ?

Jean Goïta
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