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Le Mali traumatisé a commencé à voter
Publié le dimanche 28 juillet 2013  |  liberation.fr


© aBamako.com par S.A
Début du vote pour le 1er tour de la présidentielle
Les Maliens ont commencé à voter dimanche matin au premier tour de l’élection présidentielle, scrutin déterminant pour sortir le Mali de 18 mois de crise politique et militaire.


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Le scrutin pour la désignation du nouveau président de la République a démarré dans le calme.

Les Maliens ont commencé à voter dimanche dans le calme au premier tour d’une présidentielle qui doit permettre d’entamer le redressement et la réconciliation de leur pays traumatisé par 18 mois de crise politique et militaire.

Dans les villes du Nord, Kidal, Gao et Tombouctou, région qui a subi en 2012 la violence et l’occupation de rebelles touareg et de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, le vote se tenait sous la surveillance de casques bleus de la force de l’ONU, la Minusma, et de l’armée malienne, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Près de 6,9 millions d’électeurs sont appelés à voter à cette présidentielle à laquelle se présentent 27 candidats, dont deux grands favoris: Ibrahim Boubacar Keïta, ancien Premier ministre, et Soumaïla Cissé, ancien ministre des Finances et ex-dirigeant de l’Union économique et monétaire (Uémoa).

A Bamako, dans un centre de vote installé dans le lycée Mamadou Sarr, plusieurs centaines d’électeurs attendaient de pouvoir voter avant l’heure d’ouverture des bureaux à 8 heures. L’un d’eux, Kalifa Traoré, 56 ans, conducteur d’engin, a déclaré: «on est fatigué de la mauvaise gouvernance, j’invite les candidats a accepter les résultats de notre vote».

A Kidal, bastion des Touareg et de leur rébellion dans le nord-est du pays où les tensions entre communautés tourareg et noires sont vives, le vote a commencé en retard dans plusieurs bureaux, a-t-on constaté. A l’entrée de l’un d’eux, chaque électeur était contrôlé et fouillé par des soldats togolais de la force de l’ONU au Mali, la Minusma.

A Gao, plus grande ville du nord du Mali, plusieurs dizaines de personnes faisaient la queue dans le calme pour voter dans un centre électoral installé dans une école près de la place de l’indépendance, rebaptisée «place de la charia» sous le règne des jihadistes.

«J’espère qu’avec ma voix mon candidat sera élu et pensera surtout à développer ma région longtemps abandonnée», a declaré Issoufou Cissé, un quinquagénaire en boubou bleu et turban blanc, sous le regard des gendarmes déployés pour assurer la sécurité du site. «Nous fouillons tout, nous contrôlons tout», a glissé l’un de ces gendarmes surveillant le centre électoral.

«Des élections particulières»

Devant un bureau de vote de Tombouctou, ville qui a payé un lourd tribu à l’occupation jihadiste, de nombreux électeurs cherchaient en vain leur nom sur les listes. «Le premier problème qu’on note vingt minutes après le début des opérations, c’est que le travail d’identification n’a pas été fait. Des électeurs ne savent pas où ils vont voté», a constaté un observateur national.

«Moi, je vais tout faire pour voter, pour élire un président qui va sauver le Mali, qui va réconcilier le Nord et le Sud, qui va réconcilier tous les Maliens», a lancé Oumar Diakité, professeur d’anglais à Tombouctou. Devant les bureaux de vote visités, des militaires maliens montaient la garde, une arme en bandoulière.

«Ce sont des élections particulières, c’est pour ça que la sécurité est renforcée. Comme vous le voyez, nous contrôlons les identités, et nous regardons ce que des gens ont dans leur sac», explique un sergent de l’armée malienne.

Cette élection doit rétablir l’ordre constitutionnel interrompu le 22 mars 2012 par un coup d’Etat qui a précipité la chute du Nord du Mali -voisin de la Mauritanie, de l’Algérie et du Niger-, aux mains de groupes islamistes de la mouvance Al-Qaïda, alliés dans un premier temps à la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA).

Elle intervient six mois après le début en janvier d’une intervention militaire internationale menée par la France pour stopper une avancée vers le Sud des islamistes armés et les chasser du Nord qu’ils occupaient depuis neuf mois.

Cette intervention de la France au coeur du Sahel a été unanimement saluée dans le monde et au Mali qui était sur le point de devenir un nouveau sanctuaire pour les jihadistes. Mais la forte pression exercée ensuite par Paris sur le régime de transition à Bamako pour qu’il organise au plus vite des élections a suscité des interrogations et des critiques sur cette précipitation qui risque d’aboutir à un scrutin «bâclé» et des résultats contestés.

Si 85% des cartes des 6,9 millions d’électeurs ont été distribuées, plusieurs obstacles au bon déroulement du scrutin subsistent: redéploiement inachevé de l’administration centrale dans le Nord, absence de retour chez eux de 500.000 réfugiés et déplacés ayant fui le conflit et dont la plupart risquent de ne pas pouvoir voter.

Et l’un des groupes jihadistes qui ont occupé le Nord, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao), a menacé de «frapper» les bureaux de vote et mis en garde «les musulmans maliens contre la participation à ces élections».

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