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Intervention française au Mali : La demie vérité de l’ancien président français, François Hollande
Publié le lundi 2 decembre 2019  |  Le Pouce
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© aBamako.com par A S
Visite du président François Hollande à Tombouctou.
Tombouctou, le 02 février 2013, le président français s`est rendu à Tombouctou à la rencontre des troupes françaises en position dans la région.
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La France va mal au Mali. Et même très mal. Après avoir été accueillis avec cœur et joie en 2013 pour stopper l’avancée des groupes terroristes vers le centre du Mali, les soldats de l’armée française sont aujourd’hui hués et sommés de quitter le sol malien. Le sentiment anti français est né et se renforce chaque jour. Qu’est- ce qui a pu se passer pour amener un tel désamour ? Les déclarations de l’ancien président français François Hollande, au lendemain de la mort de plus d’une dizaine de soldats français, dans le nord du Mali, collent-elles à la réalité ?

Nous l’affirmons : le peuple malien n’est pas ingrat. Encore moins hostile à des forces étrangères sur son sol. Il se trouve qu’il a été abusé, trompé dans sa confiance, trahi et jeté en pâture à des groupes terroristes, armés et soutenus de l’extérieur. La rébellion touarègue qui a éclaté en 2012 est un « petit » problème qui aurait pu rapidement se régler si le conseil de sécurité de l’ONU, avait assumé son rôle et sa responsabilité : on ne prend pas les armes contre un Etat membre de l’Assemblée générale de l’ONU et donc signataire de sa charte et que d’autres membres de l’institution soutiennent celui qui a pris les armes. C’est pourtant ce qui s’est passé avec la rébellion touareg armée contre l’Etat démocratique du Mali. Cette rébellion a bénéficié du soutien politique et logistique de pays membres du conseil de sécurité de l’ONU qui, en plus, agissent sous mandat de l’ONU. Le comble et l’incompréhension totale ! Mais, bon, le Mali, quoique membre de l’Assemblée générale de l’ONU, est un « petit » pays sans « grande décision et influence » sur le conseil de sécurité de la puissante ONU. La France, tutrice du Mali dans ce conseil de sécurité et marraine de la rébellion touarègue, peut bien faire ce qu’il lui semble bon de faire, sans obstacle majeur.

En liquidant le régime de Mouammar Kadhafi en Libye, la France et ses alliés savaient ce qu’ils faisaient. Ce qui est arrivé à la Lybie, est la suite logique du plan de déstabilisation du Sahel orchestré par certaines puissances étrangères dont la France fait partie. Et ça aussi, le conseil de sécurité de l’ONU le sait. Inutile de revenir sur comment la rébellion touarègue de 2012 est-elle créée au Mali. Et comment elle est arrivée à maintenir la pression sur le gouvernement malien.

La France qui a des visées sur certaines ressources du sous- sol au nord du Mali, a décidé de s’allier aux groupes rebelles Touaregs sous le prétexte fallacieux de mieux lutter contre le terrorisme au sahel. Un pacte avec le diable qui a fini par être éventé et constitue, aujourd’hui le point de discorde entre la France, sauveur, et le Mali plongé dans l’incompréhension totale. Peut-on s’allier à des groupes armés qui luttent contre un Etat démocratique et qui s’allient, eux-aussi, à des groupes terroristes ?

La France, le pays des droits de l’homme et grande défenderesse des bons principes, a osé le faire sous la bénédiction du conseil de sécurité de l’ONU. Ce jeu trouble de la France a fini par plonger tout le Sahel dans un bain de sang et dont les conséquences vont au-delà des frontières du Sahel lui-même. On dit que la France paie un lourd tribut dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Oui, mais, certains dirigeants français, les vrais conspirateurs du complot contre le Sahel, diront certainement qu’on ne fait pas des omelettes sans casser des œufs. Autant ces conspirateurs mentent au peuple français pour couvrir leurs vrais objectifs au Sahel autant ils mentent aux dirigeants du Sahel et notamment au président malien, Ibrahim Boubacar Kéita qui doit se poser des questions sur ses liens d’« amitié » avec la France.

La semaine dernière, dans la région de Ménaka, dans le sud-est du Mali, deux hélicoptères de l’armée française, seraient entrés en collision. Un « accident » qui aurait fait au moins 13 morts dans l’armée française. Cela a créé un véritable émoi autant en France qu’au Mali où, signalons-le, les sentiments sont mitigés sur le sujet.

Certains, comme le président de la République, compatissent à la douleur des familles françaises éplorées, d’autres s’en réjouissent évoquant un « châtiment de dieu » pour la « traitrise » et la « fourberie » de la France.

C’est dans ce vaste champ d’émois que l’ancien président français, François Hollande, a pris la parole pour non seulement exprimer ses sentiments mais aussi pour se donner bonne conscience, lui, qui, en 2013, a ordonné l’intervention de l’armée française au Mali.

Pour l’ancien chef d’Etat, la force Barkhane (l’armée française de lutte contre le terrorisme au Sahel) doit non seulement continuer sa mission au Sahel mais, elle mérite d’être soutenue expliquant que « s’il n’y avait pas l’opération Barkhane aujourd’hui, ces forces terroristes qui ont été certes très entamées, qui ont été réduites dans leur influence, continueraient d’agir et menaceraient la sécurité de toute l’Afrique de l’Ouest ».

Rappelons que la situation au sahel s’est empirée plus qu’en 2013 et que des documentaires, témoignages, enquêtes de journalistes etc. mettent, de plus en plus, en exergue le jeu trouble de la France contre le terrorisme au Sahel.

L’ancien président françaisva plus loin en disant que« s’il n’y avait pas eu l’opération que j’ai moi-même déclenchée le 11 janvier 2013, tout le Mali aurait été occupé par les terroristes islamistes et pas seulement le Mali, toute l’Afrique de l’Ouest, aurait été ainsi déstabilisée ». Une vérité absolue vu la puissance de feu des groupes terroristes. Mais ce que François Hollande ne veut pas évoquer, et qui constitue une autre vérité, c’est la responsabilité de la France dans l’armement des groupes terroristes au sahel et son soutien à un groupe rebelle directement connecté à ces groupes terroristes. Il s’agit du groupe rebelle touareg aujourd’hui dénommé coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et qui peut tutoyer le gouvernement malien et le reste du continent africain grâce à la France et ses alliés.

En clair, l’intervention de la France au Mali en 2013 fait partie du plan machiavélique de déstabilisation pour engendrer chez les Maliens un sentiment de gratitude vis-à-vis de ce pays néocolonialiste et qu’il y a crise sécuritaire au Mali et dans tout le Sahel parce que la France et certains pays l’ont voulu ainsi.

Que François Hollande et d’autres Français, l’admettent ou pas, le Mali a été volontairement déstabilisé de l’extérieur et la France en sait quelque chose pour en être l’actrice principale voire la cheffe d’orchestre de ce complot. C’est le sentiment général des Maliens et il est légitime et confirmé.

Pour cette intervention en 2013, le Mali ne doit rien à la France. Croire le contraire, c’est alimenter le « complot ». Au lieu de faire son mea culpa, la France de Nicolas Sarkozy, de François Hollande et d’Emmanuel Macron, veut inverser les rôles en faisant croire que leur pays est le grand sauveur d’un pays en voie de disparition à cause du terrorisme et que sans eux (Français), cela risque bien de se passer.

Dommage que les Maliens ne parlent pas d’une voix et ne sont ni solidaires ni unis. Ils feraient échec facilement au plan de déstabilisation de la France et de ses alliés car, quand un peuple est uni et solidaire, rien ne peut lui arriver.

A François Hollande de se ressaisir et de corriger ses propres erreurs (celles d’avoir cautionné la croisade meurtrière de Nicolas Sarkozy) avant qu’Emmanuel Macron, lui aussi, ne corrige les siens.

El Hadj Tièmoko Traoré

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