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A qui la faute ?
Publié le lundi 29 juillet 2013  |  Le Pays




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Quand on parle de la responsabilité pour la faillite de l’Etat, le peuple, dans son ensemble, tourne le regard vers la classe politique comme si elle est le seul organe qui fait et défait, à son gré, la vie de la nation. Et pourtant, dans le cas spécifique du Mali, l’analyse sur les causes de la crise doivent dépasser une telle frontière. Surtout pour toute personne qui a une idée des systèmes de gouvernance qu’a connus le Mali, de l’indépendance à nos jours. Certes les autorités du pays sont très faibles et ont été laxistes face à certaines menaces dont elles auraient dues interrompre la manifestation dès le départ. Mais, les autres fils, c’est-à-dire les forces vives de la nation, par leur responsabilité capitale dans les prises de décision, devaient aussi s’interposer face à certaines situations indélicates. Cela a été même une seule fois le cas ? Difficile d’y croire, car les quelques manifestations qui ont marquées la difficile traversée du Mali du socialisme à la démocratie en passant par la dictature ont déçu. Leur avantage n’a été qu’à court terme. Une fois qu’elles ont eu gain de cause, la lutte s’arrête là sans aucun souci ni de préservation ni de pérennisation de ce qu’elles venaient d’arracher au prix d’une lutte ardue pour un lendemain meilleur.





Ce n’est pas aussi une surprise compte tenu des intérêts particuliers qui ont toujours eu le déçu sur la cause commune. Chacun veut avoir sa part du gâteau. Et ainsi, les champs d’intervention ne sont plus respectés : un syndicaliste devient politique, un religieux devient politique, des militaires deviennent politiques, la société civile devient politique, les associations deviennent politiques et même l’association des élèves s’immisce dans la danse. Alors où est le sérieux ?





C’est ainsi que le politique se sert de l’ignorance du peuple pour élaborer son système de gouvernance. Il n’est pas dit que ces gouvernants n’ont pas les capacités intrinsèques pour gérer le pays. Ils en ont, ils ont même montré leur preuve à travers le monde. Mais étant chez soi, ils tiennent compte du niveau et de l’avarice du peuple. Dès que la masse populaire se fâche, il faut désaltérer ceux qui occupent le premier rang et c’est fini.





Aujourd’hui nous devons beaucoup plus pousser nos réflexions. Les révoltes inutiles n’aboutissent à rien. Nous sommes victimes de nos propres erreurs qui prennent leur source depuis l’éveil des consciences qui a conduit à l’indépendance.





Modibo Keïta : Quel malien ne réclame pas aujourd’hui ce père de l’indépendance du Mali, dont le parcours est unanimement jugé brillant. Mais à cause de sa vision de socialiste, il fut accusé de tous les maux du monde et évincer de son fauteuil de président par des militaires, à l’époque sous l’égide du général Moussa Traoré. Et pourtant, ce même peuple qui chante de nos jours sa gloire, fut témoin. Qu’a-t-il fait ? A part garder le silence et se transformer en un simple observateur.





Ces militaires, ils se sont confortablement installés dans le fauteuil avec une nouvelle vision politique qui a traîné un peuple passif pendant vingt-trois ans sous la terreur. Une dictature, qui à part les bénéficiaires de ses avantages, le peuple, dans sa majorité, reconnait être l’autel sur lequel le Mali a été sacrifié. Le peuple s’est débarrassé de la poussière de la colonisation, a gouté pendant 7 ans au bonheur avant de rechuter dans l’enfer.





23 ans de terreur, le début des années 1990 a été salutaire ; par une forte manifestation qui a conduit à la chute du général, le peuple a finalement compris que lorsqu’il se lève rien ne peut l’arrêter.

Finie la dictature, un militaire prend le pouvoir, mais décide de le retourner au civil après organisation des élections présidentielles. Chose promise, chose faite. Amadou Toumani Touré, président de la transition, a passé le témoin au président démocratiquement élu. L’émérite professeur et journaliste, Alpha Oumar Konaré prend les rênes de l’Etat. Une nouvelle aventure s’ouvre pour le Mali. C’est l’ère de la démocratie. Un système de gouvernance qui met le peuple au centre de tout. Il est au début, au milieu et à la fin de toute décision qui concerne l’intérêt de la nation. Le système, par son application, n’a pas tardé à déchanter. Tout a été bafoué. Le Mali ne se retrouvait plus dans son ancienne dignité. Le multipartisme en est un facteur récurrent.





Malgré tout, sans un stop pour mieux étudier les racines du mal afin de les éradiquer, le Mali a continué dans sa calamiteuse aventure.





En 2002, le sauveur de 91, est revenu au pouvoir. Un indépendant face à des partis d’envergure nationale. Un acte indécent dans un Etat démocratique. Et par sa vocation de rassembleur, Amadou Toumani Touré compose avec tous les partis politiques pendant ses dix ans de mandat. Chacun a eu sa part, mais malgré tout, le Mali n’a pas échappé au pire. Le laxisme d’un système a finalement révolté le peuple malien pour des raisons tout à fait justes : La corruption, l’impunité, l’insécurité, la flambée du prix des produits de premières nécessités, la gestion de la crise au nord du Mali, etc.

Sa chute a été plus que jamais un déshonneur. Trahi par ses collaborateurs, en majorité dans la gestion des affaires de l’Etat, il sera renversé très facilement par des mutins du camp Soundiata de Kati un 22 Mars 2012. Le peuple n’a pipé mot, comme s’il a cautionné l’acte.





Le nouvel homme fort du Mali, le capitaine Amadou Aya Sanogo, promet de faire vite face à la seule inquiétude des Maliens, c’est-à-dire la rébellion au nord qui commençait à gagner le terrain. Malgré ses promesses, le monde entier lui demande de s’effacer de la scène en remettant le pouvoir aux civils, c’est-à-dire par le respect de la constitution, au président de l’Assemblée Nationale, Dioncounda Traoré. Il s’y oppose. L’étau se resserre avec l’embargo et la suspension de toutes aides étrangères au Mali. En même temps, les rebelles Touaregs en connivences avec des alliés islamistes prennent l’ensemble du territoire du nord en trois jours. Ensuite se dirigent vers le sud avec l’intention de mettre la main sur Bamako, la capitale du Mali. Un 11 janvier 2012, la France intervient dans la guerre depuis Konnan et ensuite elle sera épaulée par la communauté internationale dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Mali. Le Capitaine Sanogo, par pression, cède. Il remet le pouvoir à Dioncounda Traoré comme prévu par la constitution malienne.

Aujourd’hui lui aussi n’a plus d’aura. A des attentes non satisfaites, il est aussi accusé de tous les maux par le peuple malien.





Dioncounda aussi, malgré ses efforts qui nous ont conduits vers cette élection, reçoit sa part. Avec la signature de l’accord de Ouaga qui donne à craindre de ce qui sera fait de l’avenir. Surtout pour celui qui tient compte des conséquences que le Mali subi aujourd’hui après les signatures des accords de Tamanrasset et d’Alger.





Aucun parmi ces dirigeants n’a échappé à la critique avec ferveur du peuple. Alors à qui la faute ? Est-ce que les politiques ou le peuple lui-même ?





D’aucuns diront que dégager les responsabilités n’est pas utile, mais et si l’avenir nous l’impose ?

Nous devons partir sur de nouvelles bases pour redorer le blason Mali. Nous n’allons pas réécrire l’histoire, mais nous devons la débarrasser dorénavant de tout ce qui est un danger. Et pour cela, il serait important de tirer les leçons de ce qui se passe dans les pays voisins, qui reviennent d’une longue crise. Encore une erreur ? Elle est inadmissible.



Aujourd’hui par la grâce de Dieu et l’accompagnement des pays amis, nous avons pu relever le défi par l’organisation du premier tour de l’élection présidentielle. Contre toute attente. Cet important pas vers l’avenir, nous devons le préserver. Appeler les politiques au calme. Que chacun accepte les résultats qui seront proclamés, car c’est en cela seulement que notre dignité trainée pendant longtemps dans la boue sera épurée. La violence ne servira à rien et, loin s’en faut, si cela se passait, elle serait

la manifestation de notre désapprobation pour l’histoire de ce grand ‘’Maliba’’dont les hommes ont été pendant des siècles et des siècles des modèles en Afrique voire dans le Monde entier.

Nous devons forcement gagner le pari. Gérer pacifiquement le premier tour de l’élection ensuite le deuxième et définir les nouvelles bases pour la réconciliation et la reconstruction nationale. La convention nationale ? Elle serait la meilleure pour la cause après les élections.

Source photo : Jeune Afrique

Boubacar Yalkoué


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