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Mali/présidentielle: Keïta donné en tête, le camp Cissé conteste
Publié le mardi 30 juillet 2013  |  AFP


© aBamako.com par A S
Campagne électorale: le candidat Soumaila Cissé en campagne à Sikasso
Sikasso, le 13 juillet 2013. Le candidat de l`URD, Soumaila Cisse est allé à la rencontre des populations du kénédougou


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Les premières tendances officielles de la présidentielle au Mali, portant sur un tiers de bulletins dépouillés, donnaient mardi l’ex-Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta en tête du
premier tour, loin devant son principal rival, l’ancien ministre des Finances Soumaïla Cissé.
L’entourage de ce dernier a aussitôt contesté ces premières données communiquées par le gouvernement sur ce scrutin qui doit mettre à terme à un an et demi de crise politique et militaire.
Le ministre malien de l’Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly, a fait état devant la presse à Bamako d’"une large avance" de M. Keïta sur les 26 autres candidats en lice pour le premier tour du scrutin, organisé dimanche. Selon lui, Ibrahima Boubacar Keïta, dit "IBK", 68 ans, est suivi de Soumaïla Cissé, 63 ans, qui devance Dramane Dembélé, 46 ans.
M. Keïta, ex-Premier ministre, cacique de la vie politique malienne, était l’un des deux grands favoris du scrutin avec M. Cissé, ex-président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).
"Les écarts sont importants" entre les candidats, et "si ces écarts sont confirmés, il n’y aura pas de deuxième tour" fixé au 11 août, a dit le ministre.
Il n’a pas indiqué comment se situaient les autres candidats, ni précisé le nombre de voix obtenues par chacun.
Il a toutefois parlé d’un taux de participation "exceptionnel" de 53,5% pour le Mali où il se situe habituellement autour de 40%.
Sa déclaration a suscité à Bamako des manifestations spontanées de joie de partisans de M. Keïta, qui sont descendus dans les rues à pied ou à moto en scandant "IBK".
Elle a en revanche suscité la colère dans le camp de M. Cissé.
"Ce que le ministre a dit n’est pas proche de la vérité. (...) Ce qu’il a
dit n’est pas juste", a déclaré Gagnon Coulibaly, coordinateur de la campagne
de Soumaïla Cissé, évoquant un taux de dépouillement de "12%" et non du tiers.
Adama Koïta, porte-parole d’une coalition de partis alliée à la candidature de M. Cissé, a de son côté réclamé la démission du ministre "dès ce (mardi) soir".

"Grand succès pour le peuple malien"

Le scrutin de dimanche a été salué par plusieurs pays et institutions, notamment la France et l’Union européenne (UE).
Mardi matin à Bamako, le chef de la mission d’observation électorale de l’UE, Louis Michel, avait appelé "au strict respect des résultats".
"Il n’y a pas eu d’incidents que l’on peut qualifier de majeurs. Il y a eu de petites imperfections, souvent logistiques, qui ne remettent pas en cause la légitimité du résultat", et pour les résultats, "il faut attendre que le processus légal livre son verdict. Il ne serait pas convenable de donner des indications parcellaires qui seraient de nature à induire une perception erronée du résultat", avait-il affirmé.
Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a, lui, parlé mardi à Paris de "grand succès pour le peuple malien et la communauté internationale qui a appuyé le processus" électoral.
Pour lui, "l’élection, probablement, n’a pas été parfaite mais c’est la meilleure qui ait eu lieu depuis l’indépendance", en 1960, de cette ex-colonie française.
Le scrutin s’est déroulé "dans le calme, ce qui était difficilement imaginable, il y a six mois. (...) Le Mali a sans doute plus avancé en sept mois qu’en plusieurs années. La sécurité dans l’ensemble a été rétablie", a-t-il notamment estimé.
Des inquiétudes avaient été exprimées à l’approche du scrutin, après des menaces d’attentats proférées par l’un des groupes jihadistes qui ont occupé le nord du Mali avant d’en être chassés en janvier par une intervention armée internationale lancée par la France.
Toutefois, aucun incident majeur n’a terni les opérations de vote, d’après les observateurs nationaux et internationaux.
Près de 6,9 millions d’électeurs étaient appelés à choisir leur président parmi 27 candidats.
Le nouveau président aura pour mission de redresser le Mali, traumatisé par 18 mois d’une crise politique et militaire marquée par un coup d’Etat militaire, une rébellion indépendantiste touareg, l’occupation de la moitié nord du pays par diverses bandes armées et une guerre contre des groupes jihadistes lancée par la France et menée avec l’appui de troupes étrangères.

bur-cs/jlb/sd



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