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L’Essor N° 17487 du 31/7/2013

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Journée panafricaine des femmes : un défi renouvellé 50 ans après
Publié le jeudi 1 aout 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par S.A
Journée panafricaine des femmes au CICB
Mercredi le 31 juillet 2013. Bamako. Les femmes du Mali ont célébré avec faste la journée panafricaine des femmes au Centre international de conférence de Bamako (CICB) sous la présence de la première dame Mme Traoré Mitou Doucouré.


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Les Maliennes sont appelées à plus d’engagement pour la réconciliation, la reconstruction nationale et le retour de la paix dans notre pays. Le Mali, à l’instar de la communauté africaine, a célébré hier la Journée panafricaine des femmes. Ce 51è anniversaire de la création de l’Organisation panafricaine des femmes (OPF) a fait l’objet d’une grande mobilisation des femmes de la capitale autour du thème retenu cette année pour fêter l’événement : quel est l’engagement des femmes, 50 ans après la création de l’OPF, pour la construction du Mali ?
La célébration solennelle a été présidée par l’épouse du président de la République par intérim, Mme Traoré Mintou Doucouré, dans la grande salle du Centre international de conférences de Bamako en présence de membres du gouvernement dont le ministre de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant, Mme Alwata Ichata Sahi, et de la secrétaire exécutive régionale par intérim de l’OPF pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Diallo Kama Sakiliba. Plusieurs leaders d’organisations de la société civile, d’organisations et de groupements de femmes ont également pris part à cette 51è Panafricaine des femmes.

Il y a un demi-siècle, la création de l’OPF répondait à deux objectifs majeurs : permettre aux femmes d’Afrique d’agir ensemble pour accélérer le mouvement d’émancipation et œuvrer aux côtés des chefs d’Etats en vue de soutenir le courant de libération politique et économique du continent. Aujourd’hui, la journée du 31 juillet offre aux Africaines et aux gouvernements un cadre d’échanges pour susciter la réflexion et renforcer les débats autour des préoccupations majeures du continent en général et des femmes en particulier.

Des thèmes qui affectent la vie des femmes sont, par conséquent, choisis et discutés au cours des festivités de cette Journée. Le thème continental choisi cette année répond à ce souci en questionnant : « 50 ans après la création de l’OPF, quelles sont nos attentes ? ».

Ce thème, du point de vue de la secrétaire exécutive régionale par intérim de l’OPF pour l’Afrique de l’Ouest, engage les Africaines à capitaliser les acquis et à identifier les défis afin d’engager des actions plus rigoureuses dans les prochaines années.

Après 50 ans d’existence des résultats positifs ont été enregistrés par l’OPF et ses partenaires dans le combat pour l’émancipation des Africaines. Parmi lesquels l’on peut citer, entre autres, la convention sur toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, la déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement sur l’égalité entre les hommes et les femmes. Il y a aussi l’adoption de la Décennie de la femme africaine 2010-2020 par les chefs d’Etat.

Malgré ces avancées significatives, les défis demeurent encore grands. En effet, l’Afrique reste marquée par la faible application des engagements pris par les Etats, la mauvaise gouvernance démocratique, l’insuffisance de l’éducation à la citoyenneté, la faible implication des femmes dans les différentes missions de médiation au niveau sous-régional, régional et international. A cela s’ajoute la faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décisions à tous les niveaux.

Tous ces facteurs rendent précaires les conditions de vie des Africaines marquées par une pauvreté accrue, l’analphabétisme, la mortalité maternelle et infantile élevée, le Sida, le paludisme, les conflits, et les violences basées sur le genre.

Parlant du thème retenu dans notre pays, Mme Diallo Kama Sakiliba, expliquera qu’il se justifie par les troubles sociopolitiques et sécuritaires qui ont secoué le Mali en 2012. Elle a ainsi invité les Maliennes à s’investir davantage dans la construction du pays qui passe par la paix et la stabilité. Elle souhaite que l’élection présidentielle qui vient de se tenir consacre un nouveau départ pour une démocratie malienne renforcée.

Après avoir rendu hommage aux pionnières de l’OPF, le ministre de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant a estimé qu’après 50 ans de parcours, les Africaines doivent se rencontrer de nouveau pour mesurer le chemin parcouru, évaluer les acquis et identifier les défis ainsi que les stratégies à développer. Le ministre a saisi l’occasion pour inviter la jeune génération à plus de combativité face aux multiples défis liés à la paix, la sécurité et la stabilité sociale dans nos pays.

Notre pays, a expliqué Mme Alwata Ichata Sahi, est encore fragilisé par la grave crise sécuritaire et humanitaire. Cette crise a fortement éprouvé les femmes et les enfants. C’est pourquoi à travers cette journée, les femmes sont interpellées à plus d’engagement patriotique pour la reconstruction nationale.

Elles doivent ainsi participer pleinement et efficacement à toutes les actions de développement économique et social. Leur implication dans l’élaboration des grandes orientations économiques et politiques et leur autonomisation pour l’amélioration de leurs conditions de vie et le bien-être de leur famille et des populations sont indispensables pour le retour d’une paix durable. En résumé, les Maliennes doivent plus que jamais renforcer les débats autour des défis de la Femme malienne.

La Première dame du Mali, Mme Traoré Mintou Doucouré, a salué la pertinence du thème retenu pour fêter l’anniversaire de l’OPF dans notre pays. C’est, a-t-elle estimé, un appel à l’engagement des femmes dans la construction de notre pays après les conflits multidimensionnels qu’il a vécus. L’épouse du président de la République par intérim a exhorté les femmes à s’investir et à s’impliquer dans la réconciliation nationale. Car, a-t-elle souligné, les femmes ont un rôle déterminant à jouer pour le retour de la paix et la réconciliation dans notre pays.

Mme Traoré Mintou Doucouré a, par ailleurs, invité la jeune génération à poursuivre la lutte déclenchée par les pionnières de l’organisation, en vue de faire face aux nouveaux défis de l’Afrique.

La fête a été marquée par un défilé de la communauté africaine vivant dans notre pays, celui des femmes des 8 Régions de notre pays et du district de Bamako, la projection d’un film sur l’OPF, le lancement d’un ouvrage sur les 50 ans de l’OPF ainsi qu’un intermède musical et un sketch sur le rôle de la jeunesse dans la prévention des conflits.

M. A. TRAORE

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