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L’Essor N° 17488 du 1/8/2013

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Entrepreneuriat privé : Une belle réussite malienne nommée « Baramousso »
Publié le vendredi 2 aout 2013  |  L’Essor




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L’émission grand public « Itinéraire » de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) en collaboration avec l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE), recevait le 25 juillet sur son plateau, dans la salle Thierno Bocar de la Bibliothèque nationale de Bamako, Boureïma Doumbia, le président directeur général de la société Aminata Konaté « Bara Mousso », productrice exclusive de bouillon en poudre au Mali.

Le principe de l’émission « Itinéraire » est de détecter les jeunes talents en matière d’entrepreneuriat privé dans notre pays. Ce que les Américains appellent le « self made man ». L’objectif est de partager avec le grand public leur expérience et leur parcours, afin de créer des émules au sein de la jeunesse active. L’invité du jour a été sélectionné dans ce cadre, car présentant un parcours exceptionnel.

Agé de 36 ans, notre jeune patron est à la tête de l’une des belles réussites industrielles de notre pays. L’entreprise Aminata Konaté a été créée en 2008. Cinq ans plus tard, la société se positionne comme l’une des plus prometteuses de notre pays et de la sous-région avec un capital de seulement 5 millions de FCFA. D’où est-il parti? Quel a été le chemin parcouru pour en arriver là aujourd’hui? Voici les grandes questions auxquelles Boureïma Doumbia a répondu sur le plateau de l’émission.

« Dans mon commerce à l’étalage au marché de Lafiabougou en Commune IV de Bamako, je vendais un bouillon en poudre que je commandais au Sénégal et que je conditionnais moi-même dans des sachets. Ce bouillon a remporté un vrai succès qui m’a donné l’idée de fabriquer ma propre marque de bouillon de cuisine en poudre, sous la marque Bara Mousso, avec le slogan « iTA Ye ika kow ye ». Ce fût le point de départ de mon entreprise, explique l’industriel.

En 2008, l’unité de production pourvue d’équipements modernes voit le jour. La première production de bouillon en poudre a commencé à partir de cette date. Ses composants sont uniquement des produits maraîchers de chez nous.

De fin 2008 à mai 2009, la marque est protégée par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) à Yaoundé au Cameroun. Le 10 décembre 2010, l’entreprise a obtenu l’agrément régissant la création de la société portant le nom de la mère du promoteur, Aminata Konaté. Aujourd’hui, l’usine est implantée à Sébénicoro. La société dispose des points de distribution au marché de Lafiabougou qui, sert aussi de bureaux pour les activités commerciales et de gestion.

De 2008 à nos jours, les activités de l’entreprise n’ont cessée de croître avec le succès du bouillon en poudre « Bara Mousso» au goût de poulet sur le marché. L’ajout d’autres produits tels que le bouillon Bara Mousso doré DACANI, le piment en poudre, l’eau, le vinaigre, la tomate, le poivre, le piment en poudre et en sauce, marque des avancées notables. « Le soumbala » (un bouillon à base de néré) en poudre, un condiment très prisé par les ménagères maliennes fera bientôt son apparition sur le marché.

De sa création à nos jours, la société a participé à deux foires d’exposition « FEBAK », l’une à Bamako (2011), l’autre à Kayes (2012) et au Salon des jeunes entrepreneurs de l’UEMOA en avril 2013 au Centre international de conférences de Bamako (CICB).

En terme de bilan, on peut affirmer aujourd’hui que la société avec la marque Bara Mousso est en pleine maturité sur le marché malien. Elle couvre 80 % du territoire (marchés, boutiques et autres lieux de vente de produits culinaires). Les ventes ne cessent de d’augmenter, ce qui permet de dire que les produits Bara Mousso sont appréciés par les clients. « Et la plupart nous encouragent tous les jours à continuer sur cette lancée », indique Boureïma Doumbia. C’est surtout dans la fraîcheur des produits Bara Mousso que se trouve son secret. Tous les composants viennent des produits agro-maraîchers de nos braves maraîchères (maïs, manioc, oignon, l’ail, poivre, carotte, poireau) auxquels s’ajoutent le poulet, le sel, pour obtenir un bouillon à base de produits frais, sans ajout artificiel et soumis à un contrôle au laboratoire avant d’être mis sur le marché. Ce procédé dément tous les discrédits sur les premiers bouillons qu’ont connus les consommateurs maliens. Car, le caractère naturel et la richesse en éléments nutritifs de ses ingrédients, font du bouillon Bara Mousso un délice et lui donnent un goût unique, constate Boureïma Doumbia. Grâce à la qualité de sa production, la société Aminata Konaté a obtenu un agrément lui permettant de commercialiser ses produits dans différents pays de la sous-région comme le Burkina Faso et la Guinée Conakry.

Mais ce succès ne s’est pas développé sans difficultés, confie le jeune entrepreneur. Lors de la création de la société, la difficulté première résida dans l’élaboration de son statut. Car, la fabrication de bouillons est une première dans l’histoire industrielle du Mali. « Donc, il a été difficile pour moi de rencontrer des personnes qualifiées m’aidant à définir le statut et rendre effective la création de ladite entité », a indiqué l’invité du jour. La lourdeur administrative fût une autre difficulté comme le manque d’aide de l’Etat et des banques qui ne financent pas les petites et moyennes entreprises comme la nôtre, ajoute-t-il. La société a néanmoins bénéficié de l’accompagnement de services publics comme la direction nationale des industries et l’Agence nationale pour la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA).

Pour réussir le pari de l’industrialisation de notre pays, Boureïma Doumbia appelle la jeunesse à s’armer de courage et de passion pour le travail. Ils doivent croire en eux même, persévérer afin de mener à bien leur travail, recommande-t-il. Si le développement d’un pays est lié à sa population, il ne saurait aboutir sans l’intervention de l’Etat. « J’aimerai que les gouvernants se mettent en tête que toute grande industrie a commencé petit. Les pays développés que nous envions aujourd’hui ne le sont devenus que par la promotion de deux choses : La production agricole et la transformation alimentaire. Ce secteur doit donc être encouragé et financé par le gouvernement et nos institutions financières », conclut-il.

C. A. DIA

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