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Question Touareg au Mali : communiquer pour contrer la campagne de désinformation du MNLA
Publié le vendredi 2 aout 2013  |  Le Reporter


© AFP par HABIB KOUYATE
Le gouvernement malien et les groupes rebelles touareg s’engagent à œuvrer pour la présidentielle
Lundi 21 juillet 2013. Bamako. Le gouvernement malien et les groupes rebelles touareg du Mouvement national pour la libération de l`Azawad (MNLA) et du Haut conseil pour l`unité de l`Azawad (HCUA) expriment leurs souhait et engagement quant au rejet des propos et actes de violence et de haine


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Ceux qui ont pensé que les Accords de Ouagadougou (Burkina Faso) étaient une fin en soi et qu’ils allaient apaiser le climat au nord-Mali, déchantent aujourd’hui. Le harcèlement des populations par des éléments du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla) est planifié pour se rattraper d’une défaite militaire.
Les Touaregs sont marginalisés et opprimés au Mali ! C’est le message que certaines formations musicales de ce groupe ethnique véhiculent aujourd’hui lors de grands festivals à travers l’Europe, voire le monde.
Une campagne savamment menée pour corroborer la lutte armée du Mnla au Mali. Elle fait fi de tous les efforts nationaux d’intégration initiés de l’indépendance à nos jours. Parler de guerre ethnique au Mali, est exagérée. Mais, c’est nous qui le savons ici à l’interne. Sinon pour la communauté internationale, il y a bel et bien un «problème Touareg» dans notre pays.
Et elle en fait volontairement une minorité mise au banc de l’Etat et privée de ses droits. N’empêche qu’elle ne saurait non plus longtemps fermer les yeux sur une lutte armée pouvant profiter à des «réseaux criminels», comme récemment Aqmi, Ançar Dine et Mujao.
Militairement, le Mnla sait qu’il ne fait pas le poids, puisque ne pouvant jamais disposer de l’appui financier et logistique nécessaire de la part de ses lobbies pour déstabiliser un Etat souverain. Aujourd’hui, le Mouvement veut profiter des Accords de Ouagadougou (Burkina Faso) pour décrédibiliser davantage l’Etat malien, comme violeur des droits des «minorités».
Cela est d’autant vrai qu’avec l’appui de la France, il a réussi à braquer le regard de la communauté internationale sur Kidal, aujourd’hui épicentre d’une nouvelle campagne belliqueuse : le harcèlement de l’armée et des populations qui refusent de suivre la rébellion dans son égarement ! L’objectif étant de pousser les militaires maliens à la faute, à la répression féroce afin de conforter la piètre image que nos ennemis donnent de nos forces armées et de sécurité.

Kidal est devenu le terrain d’une guerre psychologique contre les troupes maliennes. L’objectif est sans doute de manipuler l’opinion internationale par le biais des médias déjà endoctrinés par des préjugés. Le Malien est très orgueilleux pour longtemps résister à certaines offenses touchant à son honneur et à sa dignité.
Mais, nous devons comprendre aujourd’hui que c’est plus que jamais le moment de faire violence sur nous-mêmes pour ne pas céder à la provocation. Aujourd’hui, les criminels du Mnla peuvent se livrer à une boucherie sur les populations et l’armée malienne, sans que cela n’émeuve la communauté internationale. Les plus égoïstes diront qu’ils ont répondu à des «exactions».
Et les plus courageux condamneront du bout des lèvres. Imaginez le massacre d’Aguelhok. C’est à peine si le gouvernement de l’époque n’a pas été traité de faire exagération afin de se donner «bonne conscience».

Le parti pris de la communauté internationale

Mais, il suffit que des soldats maliens tirent sur une poignée de rebelles pour que les images fassent le tour du monde en boucle pendant des semaines. L’opinion occidentale criera à la chasse à l’homme, à la vengeance de nos militaires, à la terreur pour intimider une minorité qui «ne fait que réclamer ses droits légitimes».
Il est temps que nous comprenions cela pour ne plus jamais céder à la provocation. Renvoyons la communauté internationale à ses responsabilités envers les populations de Kidal et surmontons notre douleur pour faire nôtre l’adage : «Le chien aboie, la caravane passe !».

Par contre, le Mali doit être plus que jamais présente sur le terrain de la communication. Un espace que nous avons jusque-là abandonné à l’ennemi, à qui les médias occidentaux sont acquis. Les arguments comme «le Mnla n’est pas assez représentatif des Touaregs», «le Nord est un terreau d’intégration ethnique»… ne font plus le poids face au choc des images.
Comme le disait Rokia Traoré, jeune artiste qui fait de son mieux face à la campagne mondiale de désinformation contre notre patrie : «Il ne s’agit plus de dire que ceux qui crient à la guerre tribale, n’ont toujours eu que mépris pour les autres ethnies du pays. Et le problème Touareg n’a rien d’une bagarre entre frères ou sœurs dans lequel le père de famille intervient pour dire que tel ou tel a raison… Il faut communiquer. Il faut montrer au monde entier comment les rebelles se comportent sur le terrain…».

Nos valeurs culturelles nous contraignent à certaines réserves, voire à la pudeur. Et cela a toujours profité aux détracteurs de ce pays. Mais, dans le monde globalisé, il faut souvent prendre ses ennemis à leur propre jeu. Comme le Mnla utilise des moyens ignobles pour faire avancer sa cause, montrons-nous plus ignobles que ce Mouvement qui cherche plutôt à protéger un espace vital à son trafic.
Pour ce faire, ce ne sont pas seulement les communiqués de presse ou des reportages de routine qui peuvent concurrencer les criminels du nord. Il faut recourir à plus d’images (photos et vidéos). Certains diront que le Mali n’a pas les moyens d’une telle campagne. Ce qui est archi-faux ! C’est oublier tout ce que les réseaux sociaux offrent de nos jours comme potentialités de diffusion à travers le monde.
Nous n’aurons jamais les moyens de contrer la campagne de désinformation de nos ennemis, tant qu’on mise sur les médias traditionnels. Ce n’est pas en accordant une interview à telle grande chaîne internationale ou à telle publication jugée très influente que nous allons forcément avoir les faveurs de l’opinion internationale.
Il faut demander à nos forces armées et de sécurité, à nos administrateurs d’avoir l’instinct de filmer et de photographier les harcèlements et les exactions dont ils font l’objet sur le terrain, précisément à Kidal.

Il faut aussi convaincre ceux qui se battent contre l’ostracisme d’une frange minoritaire de la population d’accepter de témoigner pour briser l’omerta. Des scènes de violences et des témoignages à largement diffuser sur les réseaux sociaux.
Ne nous gênons plus aujourd’hui de choquer par des images, parce que c’est le choc des images qui influence l’opinion dans le monde ! Et cela, nous le pouvons et à peu de frais !


ALPHALY

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