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Le secteur eau hygiène assainissement et la présidentielle de 2013 : Soumi propose 20 milliards par an, pour résorber les déficits
Publié le jeudi 8 aout 2013  |  Le Zenith Bale


© aBamako.com par A S
Campagne électorale: le candidat Soumaila Cissé en campagne à Sikasso
Sikasso, le 13 juillet 2013. Le candidat de l`URD, Soumaila Cisse est allé à la rencontre des populations du kénédougou


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Passer à la loupe les différentes propositions des candidats à la présidentielle pour la gestion du secteur eau hygiène et assainissement est l’objectif principal de l’initiative que Water-Aid Mali et ses partenaires de la société civile ont entamé pour faire connaître à l’opinion les engagements des candidats.

Nous présentons dans les colonnes qui suivent le programme du candidat Soumaïla Cissé par rapport au secteur eau, hygiène et assainissement. Soumi avec près de 15 millions d’habitants répartis sur un territoire de plus de 1,204 millions de km2, le Mali fait face à des situations de desserte en eau potable et accès à l’assainissement très différentes appelant des solutions forcément diversifiées et souvent spécifiques tant du point de vue technique que financier.

Aujourd’hui, près de 1500 villages en milieu rural et semi urbain, ne possèdent aucun point moderne. Les raisons sont connues : contexte hydrogéologique défavorable, villages éloignés, mais ces 1500 villages ne représentent qu’une partie des besoins non encore couverts. La notion de hameau ou de quartiers éloignés n’est généralement pas connue dans les programmations nationales ou régionales alors que très souvent les villages sont composés de plusieurs quartiers/hameaux distants de plusieurs km. De la même manière, de nombreux villages sont insuffisamment couverts en point d’eau moderne.

L’urgence aujourd’hui est de couvrir les besoins en eau potable de ces populations, ainsi que celle des hameaux non couverts car éloignés des villages, par la création de 3000 points d’eau. Il est également nécessaire de renforcer la qualité de la desserte en eau des villages et hameaux insuffisamment couverts ou des centres ruraux et semi urbains par la création de petits systèmes d’adduction d’eau potable adaptés au contexte rural qui implique une faible monétarisation. En particulier des petits systèmes solaires capables d’assurer l’approvisionnement en eau des populations ainsi bien que du cheptel pour des coûts de fonctionnement modiques car indépendants du prix du pétrole. L’énergie solaire sera donc priorisée.

Objectifs de gouvernance. Le contexte actuel de la décentralisation consacre, en milieu rural et semi-urbain, les communes comme maître d’ouvrage du service public de l’eau potable avec délégation de l’exploitation à un opérateur privé ou, associatif en dehors du périmètre concédé. Une des priorités est de renforcer les capacités des collectivités territoriales à assumer leur rôle de maître d’ouvrage du service public de l’eau potable et de l’assainissement sur l’ensemble de leur territoire.

Le Mali a mis progressivement en place un ensemble d’outils juridiques et règlementaires de gouvernance avec des stratégies nationales pour le développement de l’alimentation en eau potable et pour les différents secteurs de l’assainissement. Le Code de l’Eau favorise le paiement des redevances d’eau en consacrant, entre autres, les principes pollueur/payeur et préleveur/ payeur. Ces outils doivent être diffusés et expliqués dans l’ensemble des collectivités territoriales du Mali.

Il est donc important pour le Mali de se doter d’une véritable politique ou stratégie de renforcement des capacités des Collectivités Territoriales mais aussi des services déconcentrés de l’Etat qui n’ont pas aujourd’hui les moyens de travailler sur le terrain. C’est un objectif majeur qu’il ne faut pas abandonner et qui est une des clés du succès du développement de l’Alimentation en Eau Potable et de l’assainissement. Objectifs de desserte. Le Plan National d’accès à l’eau potable (PNAEP) prévoyait la réalisation de 2000 nouveaux points d’eau modernes par an pour atteindre les objectifs du millénaire pour le développement. Cet objectif n’a jamais été atteint.

A l’instar des autres Pays en voie de développement, le Mali reste dépendant, pour l’essentiel, des investissements liés à l’aide extérieure dans les secteurs de l’eau potable et de l’assainissement. Ces financements ne sont cependant pas suffisants pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). En outre, l’absorption des financements acquis demeure un dé? dans le secteur. Moins de 60% des financements de l’aide extérieure sont consommés annuellement alors que les besoins sont loin d’être couverts.

Aujourd’hui, les investissements consentis dans le sous-secteur de l’eau potable permettent à peine de couvrir les besoins de plus en plus élevés à cause, entre autres, de la forte croissance démographique et une urbanisation assez poussée. Rien que pour couvrir l’augmentation naturelle de la population du Mali, il faudrait aujourd’hui réaliser annuellement 1350 nouveaux points d’eau modernes, la moyenne des 5 dernières années est inférieure à 1000 Points d’eau modernes. Le service de l’assainissement dont la maitrise d’ouvrage relève également des collectivités Territoriales, tant en milieu rural qu’en milieu urbain est le plus confronté aux difficultés de financement. Dans ce secteur, le retard accusé en matière d’investissement ne favorisera pas l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

Les objectifs doivent être regardés de manière différente suivant que l’on s’adresse aux communes ou au niveau central. Au niveau de la Commune, il est bien entendu que l’objectif est le taux de desserte à 100%, le langage d’un maire ne peut pas être différent mais doit être inscrit dans un cadre de priorisation et d’arbitrage. Celui du niveau national est inscrit dans le CSCRP et prévoit un objectif de 82% de taux d’accès, qui est en fait un taux d’équipement.

Aujourd’hui, on peut estimer qu’au cours des 5 dernières années c’est un retard de près de 5000 points d’eau modernes qu’il faut rattraper sur les objectifs annoncés du CSCRP. Cet effort doit s’ajouter à la programmation normale. On doit donc en conclure que pour atteindre les objectifs du Millénaire, le Mali doit réaliser, au cours des 3 prochaines années, 2000 points d’eau modernes par an augmenté des 5000 points d’eau non réalisés soit environ 4500 points d’eau modernes par an.

A cet objectif doit s’ajouter le remplacement des infrastructures dont l’âge est supérieur à 20 ans d’une manière générale et 15 ans pour les Pompes à Motricité Humaine. Les besoins de réhabilitation sont estimés aujourd’hui à environ 9000 points d’eau sur un parc total estimé à environ 15000 Pompes à Motricité Humaine.

Au niveau plus global, il est établi que le pourcentage de l’aide totale au développement consacré au financement des services d’eau et d’assainissement a diminué au cours des dix dernières années, et ce, malgré les preuves évidentes que l’accès aux services d’eau potable et d’assainissement permet de réduire les coûts de santé, d’augmenter le taux de scolarisation et d’améliorer la productivité.

On constate aujourd’hui que le nombre de points d’eau modernes réalisés par les acteurs non gouvernementaux dépasse celui de l’Etat du Mali aidé par ses partenaires institutionnels. C’est une chance d’avoir au Mali un secteur associatif fort et une coopération décentralisée dynamique, mais ce n’est pas suffisant pour répondre aux besoins d’investissement pour les communes qui sont du ressort de l’Etat.

Youba KONATE

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