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Le Mali s’apprête à élire son nouveau président pour un nouveau départ
Publié le samedi 10 aout 2013  |  AFP


© aBamako.com par Mousnabi
Election présidentielle au Mali: vote des candidats Modibo Sidibé et Soumaila Cissé
Bamako, le 28 juillet 2013. Les candidats des FARE et URD, respectivement Modibo Sidibé et Soumaila Cissé ont accompli leur devoir civique à Faladiè et à Badalabougou


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BAMAKO - Les Maliens étaient à la veille samedi de choisir entre Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé comme nouveau président de leur pays plongé dans le chaos et devant se relever de dix-huit mois d’une grave crise politico-militaire.

Le second tour de la présidentielle de dimanche, deux semaines après un premier tour réussi le 28 juillet en dépit de la rapidité avec laquelle il a été organisé et de craintes d’attentats jihadistes, doit rétablir l’ordre constitutionnel interrompu par un coup d’Etat militaire le 22 mars 2012 qui a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda.

Près de 6,9 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour ce scrutin qui sera surveillé par plusieurs centaines d’observateurs nationaux et internationaux et dont la sécurité sera assurée par l’armée malienne, les Casques bleus de la Minusma et l’armée française.

Les deux candidats en lice, arrivés en tête du premier tour, sont des
vétérans de la vie politique malienne: Ibrahim Boubacar Keïta dit IBK, 68 ans,
est un ex-Premier ministre, et Soumaïla Cissé surnommé "Soumi", 63 ans, un
ex-ministre des Finances et un ancien responsable de l’Union économique et
monétaire ouest-africaine (Uémoa).

A l’issue d’une très courte campagne électorale qui s’est achevée vendredi,
tous deux se sont déclarés confiants dans leur victoire mais ont mis en garde
contre des fraudes et irrégularités qui pourraient entacher le scrutin.
Mathématiquement, Keïta, fort de son avance de 20 points (39,79% des voix
au premier tour, contre 19,70% pour Cissé), semble largement favori, d’autant
qu’il a reçu le soutien de 22 des 25 candidats éliminés au premier tour dont
la majorité a obtenu moins de 1% des suffrages.

Mais Cissé table sur une mobilisation plus forte encore qu’au premier tour
- 48,98%, un taux historique au Mali - et sur une partie de près de 400.000
bulletins déclarés nuls le 28 juillet. "Il ne s’agit pas de compléter les
résultats du premier tour, c’est une nouvelle élection", affirme-t-il.
Se réclamant de la gauche, charismatique, charmeur et bon vivant, Keïta
apparaît aux yeux de ses partisans comme un "homme d’Etat fort", seul capable
de redresser le Mali.

Ceux de Cissé, économiste chevronné et courtois, mettent en avant ses
compétences de gestionnaire. "La guerre est finie, maintenant, et il faut
travailler dur", dit l’un d’eux.

Accord Touareg-Arabes maliens à Nouakchott

La tâche de celui qui sortira vainqueur dimanche sera rude, car le Mali vient de vivre la plus grave crise de son histoire récente qui a laissé exsangue ce pays de quelque 14 millions d’habitants.

Cette sombre période a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg dans le nord du pays, suivie en mars 2012 par un coup d’Etat qui a renversé le président élu Amadou Toumani Touré, puis de la prise du contrôle du Nord par des groupes criminels et des jihadistes qui ont humilié l’armée et commis de nombreuses exactions avant d’en être chassés en 2013 par une intervention militaire internationale initiée par la France, toujours en cours.

Ce conflit a poussé 500.000 personnes à fuir leurs domicile, il a accentué la pauvreté et ravivé les haines entre les différentes communautés du pays, Touareg et Arabes d’un côté assimilés aux rebelles et aux jihadistes, Noirs majoritaires de l’autre.

Le nouveau président aura donc l’immense mission de redresser l’économie du pays et d’entamer le processus de réconciliation, en particulier avec la minorité Touareg.

Les quelques centaines de milliers de Touareg du Mali vivent essentiellement dans le nord désertique qui a déjà connu plusieurs rébellions depuis l’indépendance du Mali en 1960: une partie d’entre eux rêve d’indépendance ou au moins d’autonomie.

Deux solutions rejetées avec fermeté par Keïta et Cissé, car elles aboutiraient à la partition du pays. Ils estiment que les revendications des Touareg pour le développement de leurs région qu’ils appellent Azawad (nord du Mali) et la prise en compte de leur identité propre peuvent être satisfaites par le biais d’une décentralisation plus poussée.

Vendredi soir à Nouakchott, deux groupes touareg - le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA - et un groupe arabe, le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), ont annoncé avoir conclu un accord de réconciliation et se sont engagés à "ouvrir une nouvelle page" de leur histoire "basée sur la tolérance et le dépassement des divergences du passé", selon un communiqué obtenu par l’AFP.

Le MNLA et le HCUA ont signé en juin à Ouagadougou avec le gouvernement malien de transition un accord ayant permis la tenue de l’élection dans la zone de Kidal (nord-est du Mali), qui était sous le contrôle des groupes armés touareg.

bur-stb/cs:/jpc

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