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Arrestation et enlèvements des opposants : Un État policier se met en place
Publié le lundi 18 mai 2020  |  L’Inter de Bamako
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© aBamako.com par AS
Lancement de la plateforme contre la corruption
Une Plateforme pour la corruption a été lancée le 27 Avril 2019. Photo: Pr Clément Mahamadou DEMBELE
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Menaces, intimidations, arrestations, enlèvements sont désormais les méthodes musclées entre les mains du pouvoir vacillant d’Ibrahim Boubacar Keïta pour faire taire tous ceux qui osent parler ou dénoncer la gabegie du clan de la famille présidentielle. L’enlèvement de Clément Dembélé, du président de la Plateforme de lutte contre la corruption et le chômage (PCC) et de Nouhoum Sarr, président du Front africain pour le développement (FAD), la semaine dernière par les agents de sécurité, sont les signes annonciateurs du durcissement d’un régime aux abois qui compte se maintenir par la répression des opposants.
Pour bien asseoir son pouvoir afin de procéder à des réformes impopulaires dont le but final est de céder une partie de notre territoire aux narcotrafiquants soutenus par ses amis français dans cette manœuvre diabolique, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), élu en 2019 pour son second et dernier mandat à la tête du Mali, vient de faire recours aux méthodes musclées de son admirateur et son grand républicain, le général Moussa Traoré, renversé par une insurrection populaire, le 26 mars 1991 pour mauvaise gestion des affaires publiques. Ce dernier, pour bien jouir des délices du pouvoir après son coup d’État, en 1968 contre la marche progressiste du Mali, sous la houlette du charismatique président Modibo Keïta, est passé par tous les moyens brutaux pour briser la résistance des Maliens dignes face à son régime totalitariste, corrompu et népotiste. La suite est connue de tous.

L’enlèvement et l’arrestation de Clément Dembélé et de Nouhoum Sarr, deux (02) acteurs de la scène politique nationale qui dénoncent à visage découvert les tares d’un régime vacillant, rappellent le triste souvenir des répressions sauvages de la police politique du Comité militaire de libération nationale (CNLM) contre la population malienne organisée dans des mouvements ou associations politiques pour affronter des militaires qui se préoccupaient plus de leurs poches que des intérêts du peuple malien. Ils ont été enlevés et arrêtés pour la simple raison qu’ils ont pris leur courage avec leurs deux mains pour étaler au grand jour la mauvaise gouvernance du président IBK. On le sait, ces méthodes musclées du CNLM ont affaibli les forces sociales et politiques, mais, jamais, elles n’ont pu contenir la grogne sociale et les contestations politiques qui sont d’ailleurs parvenues à bout du régime militaro-civil du général Moussa Traoré. C’était mardi le 26 mars 1991. Elles ont donné naissance à un État policier dans lequel les militaires s’adonnaient à toutes sortes de dérives.

Qu’on ne se doute point. Le président IBK veut ressusciter les pratiques répressives de son grand républicain, le général Moussa Traoré qui a bien profité de celles-ci pour passer vingt-trois (23) longues années au pouvoir. En emboîtant le pas à ce dernier, IBK, lui aussi, veut mettre en place son Etat policier dans lequel toutes les voix discordantes seront traquées par la foudre de guerre de ses agents de sécurité. Comme ce fut déjà le cas de Clément Dembélé et de Nouhoum Sarr.

Il est important de souligner que face à la volonté d’un peuple déterminé à restaurer son honneur et sa dignité et devant la corruption généralisée dans le pays, les menaces, enlèvements, arrestations et intimidations n’ont pas de place et ont bien leurs limites objectives dans le temps. Et même si le régime parvenait à la création de son État policier, les Maliens ne courberont pas l’échine face au complot qui consiste, à travers des réformes institutionnelles, à abandonner la souveraineté du Mali sur une partie de son territoire au profit des rebelles et narcotrafiquants de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).

Si d’aventure, le président Keïta parvenait à étouffer le poussin dans l’œuf avec les enlèvements, les arrestations et les intimidations, il n’y a rien à dire le Mali sera divisé. Déjà, avec la nouvelle Assemblée nationale, les Maliens doivent s’attendre au pire. La façon dont l’élection de son président s’est déroulée montre que l’institution parlementaire sera sous le contrôle de la famille présidentielle dont les manœuvres sont à la base du choix de Moussa Timbiné au perchoir. Elle fera voter toutes les lois aboutissant à des réformes institutionnelles et constitutionnelles dont l’objectif est clair comme l’eau de roche: la création d’un État Azawad pour faire plaire à la France, la partie d’Ibrahim Boubacar Keïta.

Les Maliens sont habitués à ce genre de menaces, depuis le 19 novembre 1968. Elles n’ont jamais empêché le peuple malien d’atteindre ce qu’il souhaite à savoir le changement. Aujourd’hui, plus que jamais, le peuple malien est déterminé à délayer les prédateurs de son économie nationale.

Yoro SOW

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