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Le M5-RFP refuse de rencontrer IBK !
Publié le jeudi 18 juin 2020  |  L’aube
Rassemblement
© aBamako.com par momo
Rassemblement de la CMAS et certains partis politiques à Bamako
Bamako, le 05 Juin 2020, la Coordination des Mouvements et Associations de Soutien à Mahmoud Dicko (CMAS) et ses alliés ont organisé un grand rassemblement à la place de indépendance.
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La nouvelle est tombée lundi soir, le M5-RFP, à la pointe de la contestation anti-IBK, s’assume : le Mouvement a refusé de rencontrer mardi IBK. C’est donc un refus poli mais ferme qui a été opposé à la main tendue du président de la République qui, à la suite des concertations qu’il a engagées, souhaitait échanger avec ceux-là qui exigent sa démission. De toute évidence, son adresse à la Nation de ce 14 juin n’a pas convaincu.

C’est Choguel Maïga, le porte-parole du Mouvement du 5 Juin et porte-parole du FSD, en l’absence du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, toujours détenu par des djihadistes, qui a rapporté l’information. La décision, assure le président du MPR, a requis l’unanimité des participants et membres du rassemblement, qui s’agrandit chaque jour avec les multiples et divers ralliements des différents corps sociaux.

Les contestataires expliquent cette attitude de refus par le risque d’une manipulation médiatique à laquelle IBK s’est toujours livré, à l’occasion de grandes crises où sa légitimité est remise en cause. Pour eux, la marche du 19 juin reste programmée, advienne que pourra par la suite, comme pour maintenir eux aussi la porte entrebâillée.

En fait, « Chat échaudé craint l’eau froide », assure l’adage et la contestation a toujours en mémoire les acrobaties auxquelles le président de la République s’est livré, il y a juste un an, quand la rue, à l’appel déjà de Mahmoud Dicko, avait exigé la tête de Soumeylou Boubèye Maïga, alors très impopulaire Premier ministre.

En guise de dialogue avec la contestation, le chef de l’Etat avait reçu différents acteurs politiques et de la société civile, sans ordre du jour, en leur remettant, devant les caméras de la télévision nationale, des exemplaires des Termes de référence du Dialogue national inclusif, alors en cours de préparation. Puis, il était sorti pour assurer devant les Maliens qu’il avait entamé de larges concertations avec toutes les composantes de la nation afin de les associer au processus de dialogue.

Il avait fallu toujours Mahmoud Dicko pour démentir cette attitude, frôlant le mensonge présidentiel quand, invité au Palais comme nombre de leaders communautaires et religieux, le président d’alors du Haut conseil islamique avait été enjoint à prendre la parole sans qu’il sache les raisons de son invitation, ni l’ordre du jour de la rencontre.
Ce qu’il n’avait pas manqué d’exprimer, en s’interrogeant publiquement à la tribune sur cette méthode et en se contentant de faire des bénédictions pour le Mali, tout en reprochant au président de n’avoir fourni aucune information tant sur la rencontre que sur son invitation et les propos qu’il était censé tenir à la tribune.

Ainsi donc, la posture gaullienne de l’emphatique «Je vous ai compris», sur cinq colonnes à la Une du quotidien national, L’Essor de ce 15 juin, n’aura guère suffi à emporter la confiance : poncifs ressassés et billevesées auront été la marque visible d’une adresse qui en a laissé plus d’un dubitatif, à défaut d’être indigné.

Il est vrai que son apparition du 14 juin dernier démontre que IBK est loin d’être grabataire, comme la rumeur, devenue persistante, tendait à le faire croire, une sortie malencontreuse hors du pays mais vite interrompue avant le 5 juin, venant conforter les plus sceptiques. Mais le masque anti-Covid19 peine à cacher un visage fatigué, émacié par un relâchement du cou.

Les cernes des ans ou le poids de la charge ? Il reste que le président IBK n’est pas des plus guillerets et ce n’est pas cette adresse, summum de poncifs et de palinodie, qui convaincra du contraire. Et pour cause ! On a assisté à un catalogue de vœux pieux déclinés en cinq actes, plutôt un remake d’anciens engagements d’autant plus vite recyclés qu’il ne les a jamais exécutés.

Bref, IBK temporise ! La crise scolaire, que la providentielle pandémie du coronavirus est venue noyer sous les mesures barrières, alors qu’un entêtement avait durablement compromis l’année scolaire ; la santé, après bien de morts de cette frange conséquente de la population n’ayant pas accès à la Tunisie, au Maroc ou au Val-de-Grâce ; le scandale des législatives pour lesquelles il n’a aucune solution pour quelqu’un qui n’a d’ailleurs jamais réussi une élection démocratique, comme l’illustrait déjà un certain 13 avril 97 de sinistre mémoire.

Les réfugiés intérieurs pudiquement désignés par déplacés, vivotant sur des tas de détritus et d’immondices des décharges sauvages qu’un incendie inespéré vient de rappeler au bon souvenir du régime et enfin la sécurité dont une sanglante attaque, survenue justement ce 14 juin, démontre toute l’inanité et l’incurie de la politique du président et de son fils, durant sept ans, en matière de défense et de sécurité ! Voilà !

Car, rien que pour l’école, il n’y a rien de nouveau sous le ciel malien. Il n’y a pas un an, la même instruction, à savoir «Je m’attellerai tout d’abord à résoudre la crise scolaire en instruisant au Premier ministre de trouver, dans les meilleurs délais, un accord avec le syndicat des enseignants. J’attache du prix à la résolution complète et rapide de cette crise qui n’a que trop duré», avait été publiquement donnée par le même IBK au même Premier ministre.

Soit alors le président de la République n’est plus obéi par son chef du gouvernement, soit c’est lui-même IBK qui est à l’origine de la crise, ceci expliquant alors cela. Quid alors de l’armée ? Quant aux élections législatives, un des puissants éléments déclencheurs de la crise actuelle, comment le président de la République entend-il rechercher «une solution idoine et urgente afin de répondre aux frustrations exprimées» à la suite des manœuvres scandaleuses orchestrées par lui-même et sa ‘’cour’’ constitutionnelle, à sa dévotion pour modifier les résultats des urnes en faveur de son repêché et imposé président de l’Assemblée nationale, ainsi que pour se concocter une majorité présidentielle factice, toute acquise à son fils Karim Kéita ?

Le président IBK pourra-t-il se résoudre à dissoudre cette assemblée plus qu’illégitime et dont la légalité tient à l’onction d’une instance constitutionnelle honnie par le peuple ? Se résoudra-t-il à renvoyer cette équipe autour de Manassa Danioko, aujourd’hui peu reconnue pour sa sagesse ?

Voilà les éléments de la quadrature du cercle pour IBK. Et ses opposants ne s’y sont guère trompés : la solution ne peut provenir de celui-là qui est justement une partie, voire l’essentiel du problème !

Mohamed Ag Aliou
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