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De « Ante a Bana » au « M 5- RFP » : Une présidence sur fond de colère
Publié le lundi 22 juin 2020  |  L’aube
Meeting
© aBamako.com par Sissoko Alou
Meeting du M5-RFP
Bamako, le 19 juin 2020. Le Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) conduit par l`imam Mahmoud Dicko a tenu son 2è meeting de contestation du pouvoir pour réclamer la démission du président IBK.
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La contestation sociale et politique contre le pouvoir ne cesse de s’amplifier ; la situation sécuritaire, économique, sociale critique cristallise toujours les tensions. En ligne de mire, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, dont la gestion calamiteuse est décriée. La dernière manifestation monstre du 19 juin dernier à l’appel de trois regroupements politiques d’opposition : Espoir Mali Kura, le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (F.S.D.) et la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’iman Mahmoud Dicko (C.M.A.S.), illustre le ras-le-bol général envers le régime d’IBK incapable d’assurer la sécurité, la gestion rigoureuse de l’économie et le bon fonctionnement de l’administration. Les manifestants ont exigé le départ du président. Cette manifestation n’est pas la première contestation d’envergure du pouvoir. Retour sur les grands mouvements quoi ont fortement ébranlé le régime.
La lune de miel entre le président Ibrahim Boubacar Keita et le peuple n’aura pas duré bien longtemps. En effet, très vite IBK a brillé par son incompétence, son laxisme et son népotisme. La première grande contestation du régime intervint en 2017 avec la décision du gouvernement de procéder à une révision de la constitution. De son adoption en conseil des ministres le 10 mars 2017, à la décision du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta de « sursoir » à son exécution, le projet de révision de la constitution a provoqué un tollé aussi bien à Bamako, dans les régions et à l’extérieur. Cette crise a ébranlé la République et a fortement secoué le sommet de l’Etat.
En effet, de son adoption en conseil de ministre en mars à la décision du président IBK de de « surseoir » à l’organisation d’un référendum dans la nuit du vendredi 18 aout 2018, la vague de contestation n’avait cessé de s’enfler.
A la suite des dénonciations des spécialistes du droit, des leaders politiques, des opposants décident d’unir leurs forces pour barrer la route à ce projet constitutionnel. « An Tè, A Bana-Touche pas à ma constitution ! », c’est le nom de la toute nouvelle plateforme qui a vu le jour à la Pyramide du Souvenir à la suite d’une assemblée générale, et qui a regroupé des partis politiques de l’opposition, des organisations de la société civile (environ 300 associations), des simples citoyens ou encore des mécontents et autres déçus du régime en place, soit près de 200 personnes, majoritairement des jeunes, qui ont tous dénoncé la révision de la constitution.
Chronologie des contestations
Samedi, 17 juin 2017 : À Bamako, des centaines de milliers de Maliens descendent dans la rue pour dénoncer le projet de révision constitutionnelle octroyant des « pouvoirs monarchiques » au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta. Une manifestation organisée à l’initiative du Mouvement « An tè, A Bana ! Touche pas à ma Constitution » présidée par Madame Sy Kadiatou Sow, une des figures emblématiques du mouvement démocratique de 91 ! Le mouvement « An tè, A Bana » avait appelé à manifester contre un “coup d’Etat constitutionnel” du président IBK.
Samedi, 15 juillet 2017 : La contestation du projet de révision constitutionnelle ne faiblit pas. De la Place de la liberté à la Bourse du travail, des centaines de milliers de manifestants battent une fois de plus le pavé contre le projet de révision. Ils réclament son retrait pur et simple. Au même moment, à Ségou, Koulikoro, Mopti… et à Paris, des centaines de milliers de Maliens ont manifesté pour dire ‘’NON’’ à cette révision. Occasion pour les manifestants d’exprimer aussi leur colère contre la mauvaise gouvernance du régime en place.
A l’appel du Mouvement « An tè, A Bana ! Touche pas à ma Constitution », une véritable marée humaine a déferlé dans les rues de Bamako… Aussi, les manifestants font allusion à « l’insécurité résiduelle », qualificatif donné à la situation sécuritaire au Mali par la Cour constitutionnelle. Des pancartes indiquaient à cet égard le nombre de morts (civils et militaires) depuis le début de l’année. Pour la première fois, les manifestants dénonçaient également l’implication de l’avocat français, Marcel Ceccaldi, dans la rédaction du projet de révision de la constitution de 1992.
Samedi, 1er juillet 2017 : De Bamako à Paris en passant par Ségou, Sikasso, Bougouni et Kita, des centaines de milliers de Maliens se sont (encore) mobilisés pour dire NON à la révision constitutionnelle, initiée par le régime en place. A Bamako, des milliers de citoyens, malgré une interdiction de la gouverneure, ont répondu à l’appel du Mouvement « An tè, A Bana ! » qui a organisé un imposant meeting sur l’Avenue du cinquantenaire à l’ACI 2000. Au-delà, les manifestants ont crié leur ras-le-bol face à la gestion calamiteuse du pouvoir qui enfonce chaque jour le Mali dans le chaos. Le même samedi, les populations de Kayes, Sikasso, Ségou, Kita ont battu le pavé pour dire NON à cette révision porteuse de dangers pour l’unité et la cohésion du pays. Pendant ce temps, à Paris, les Maliens ont organisé une grande marche patriotique. A travers ces différentes manifestations, c’est le Mali indigné qui a décidé de se faire entendre et dire NON à la révision constitutionnelle.
Jeudi, 03 août 2017 : Ce fut du jamais vu au Mali ! Plus d’un million de personnes ont envahi les altères de la capitale pour accueillir le célèbre chroniqueur, Youssouf Mohamed Bathily alias Ras Bath, un des porte-paroles de la plateforme, de retour d’une tournée en Europe. Après cet accueil mémorable, la déferlante humaine s’est retrouvée devant la Bourse du travail où se déroulait un meeting de la plateforme « An tè, A Bana ». Là, Youssouf Mohamed Bathily a salué les responsables de la Plateforme, avant de fustiger, dans le style qu’on lui connaît, la mauvaise gouvernance érigée en système par l’actuel régime. « Le peuple n’est plus prêt à hypothéquer son avenir et suit son destin de plus près. La mobilisation de ce soir a tout du signe de la vitalité de la démocratie. Nous ne sommes pas des ennemis d’IBK. Nous voulons juste le faire rentrer dans l’histoire en renonçant à son projet qui divise les Maliens. Par ce message, il doit comprendre que le peuple est engagé (…) La diaspora malienne est aujourd’hui une sentinelle contre ce projet de révision constitutionnelle du 25 février 1992… », a-t-il déclaré.
Lundi, 7 août 2017 : La plateforme « An Tè, A Bana-Touche pas à ma constitution ! », après ces marches et meetings, a décidé, au cours d’une assemblée générale, de lancer un ultimatum au président de la République. Objectif affiché : exiger le retrait pur et simple du projet de révision constitutionnelle.
Retrait dans la nuit du vendredi, 18 aout 2018 : Entre le samedi 12 août et le vendredi 18 août derniers, d’intenses tractations ont eu lieu de Koulouba à la Pyramide du souvenir (siège de la plateforme « An Tè, A Bana ») par les notabilités de Bamako (familles fondatrices, religieux). Objectif ? Désamorcer la bombe de la révision constitutionnelle. C’est ainsi, après une ultime rencontre entre le chef de l’Etat et les membres de la plateforme, le président IBK, dans une adresse à la nation, a annoncé sa décision de « surseoir » à l’organisation d’un référendum…

Une Marée humaine le 5 avril 2019 et 5 juin 2020
L’autre moment fort de la contestation du régime est la manifestation du 5 avril 2019. A l’appel du Chérif de Nioro et l’imam Dicko une marée humaine déferle à Bamako. Des centaines de milliers de citoyens expriment leur ras- le bol à l’adresse du pouvoir en place. Ils réclament la démission du Premier ministre de l’époque, Soumeylou Boubèye Maïga. Finalement, sous la pression, IBK cède et Soumeylou Boubeye Maïga démissionne le 19 avril 2019.
Le 5 juin 2020 , la manifestation conjointement organisée par le Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (coalition de l’opposition), la CMAS de l’influent imam Mahmoud Dicko et Espoir Mali-Koura draine des centaines de milliers de personnes au monument de l’indépendance, à Bamako, pour demander la démission du président de la république Ibrahima Boubacar Keita(IBK). Si trois regroupements politiques d’opposition : Espoir Mali Kura, le Front pour la sauvegarde de la démocratie(FSD) et la Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’iman Mahmoud Dicko (CMAS) ont été la cheville ouvrière de ce rassemblement monstre, après la manifestation du 5 juin , le mouvement s’est agrandi pour donner naissance au Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) avec l’adhésion de mouvements et personnalités d’envergure dont entre autres, Mali Koura (CRAG-Mali Koura), le Rassemblement pour le changement (RPC) ainsi que le Syndicat des enseignants du secondaire, de l’ancien Premier ministre, Modibo Sidibé, et de l’ancienne ministre, Mme Sy Kadidiatou Sow, tous membres de la plateforme politique de « Anw Ko Mali Dron ». Il faut enfin mentionner que le M5-RFP a réussi sa deuxième mobilisation gigantesque le vendredi, 19 juin 2020, pour réclamer la démission d’IBK. Celui-ci ne dormira certainement plus que d’un œil dans l’attente d’un nouvel assaut.
Mémé Sanogo
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