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Massacre de civils à Bankass : Habile mode opératoire des assaillants
Publié le mardi 7 juillet 2020  |  Le Tjikan
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© Autre presse par DR
Le Gouverneur de la Région de Mopti et la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA en visite de soutien dans le village de Peh
Suite à une attaque perpétrée, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2019 contre le village de Peh, dans la région de Mopti, le 18 novembre dernier, le Gouverneur de la Région, Abdoulaye Cissé et Fatou Dieng Thiam, la Cheffe du Bureau régional de la MINUSMA, y ont effectué une visite.
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Au moins 36 civils ont été tués le juillet dans quatre villages du cercle de Bankass, les mêmes assaillants ont tué sept militaires dans une embuscade. En colère, les associations dénoncent l’incompétence du Premier ministre, Boubou Cissé et réclament son limogeage.

«Bien avant l’attaque de Gouari, Djimbo, Pangadougou et Dialakanda, nous avons alerté les autorités. Au mois de mars ces mêmes assaillants ont détruit 32 villages dans le cercle de Bankass. Nous avons crié sur tous les toits, personne ne nous a écouté», s’agace Adama Djongo, président du collectif des associations des jeunes du pays dogon. Samedi 4 juillet. Près d’une centaine de personnes, dans la cour de la Maison des jeunes. La colère est perceptible sur leur visage. Elles sont majoritairement de la communauté dogon. Le 2 juillet, dans le cercle de Bankass, quatre villages dogon ont été simultanément attaqués par des hommes armés. Bilan: 36 civils tués.

«Les assaillants sont arrivés à bord de 8 pick-ups peints aux couleurs de l’armée et une soixantaine de motos. Ils étaient habillés en uniforme militaire.», rapporte Yacouba Yalcouyé, au cours d’un point de presse animé ce samedi 4 juillet par trois associations: Guinna Dogon, Baguiné sô et le collectif AJDM. Selon lui, les populations ont acclamé leurs bourreaux croyant qu’il s’agit des éléments de l’armée nationale venus les protéger. «Mais elles seront désagréablement surprises lorsque leurs visiteurs commencent à ouvrir le feu sur elles», ajoute le conférencier. D’après les témoignages des rescapés rapportés par la même source, les assaillants s’exprimaient en peul, certains sont des ressortissants de la zone mais d’autres seraient des étrangers.



Appelée en renfort, l’armée qui avait une base à Sokura, à 20 km des lieux de l’attaque, a intervenu. Mais elle est, à son tour tombée dans une embuscade.

«Comme les assaillants étaient habillés en tenue militaire, les FAMa croyaient que c’étaient des éléments des groupes d’autodéfense. Mais leur grande surprise, ils ont ouvert le feu sur eux. Au même moment les assaillants avaient posté dans la forêt quatre pick-ups camouflés avec de l’argile. C’est avec ces engins qu’ils ont attaqué les FAMas», rapporte Dramane Yalcouyé de la jeunesse Guinna Dogon.

Indifférence de l’Etat

Selon Adama Djongo, cette attaque a été un grand écho à cause de son lourd bilan, sinon affirme-t-il, ce n’est pas un fait nouveau dans le cercle de Bankass. «Les auteurs de ces attaques se cachent dans des forêts. Nous avons identifié toutes leurs positions. Et on a partagé l’information avec l’armée. Mais il ne s’est rien passé», déplore-t-il. Pour lui, le gouvernement manque de volonté réelle pour résoudre la crise. Sinon soutient-il, au lieu de créer près d’une dizaine de structures budgétivores sans résultats probants, le Président aurait mieux fait d’écouter les acteurs présents sur le terrain.

Adama Djongo a aussi indiqué que ce conflit les groupes de bandits composent avec les groupes terroristes. «Les premiers sont certains de nos frères peuls qui voient en cette crise une opportunité de s’enrichir. Les seconds sont des terroristes qui s’en prennent généralement qu’à l’armée. Souvent ils opèrent ensemble et se partagent les butins», a-t-il analysé.

Lassina NIANGALY / Le Tjikan

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