Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Le temps use le mensonge et polit la vérité : L’odyssée d’une République
Publié le mercredi 15 juillet 2020  |  Le challenger
Lancement
© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
Comment


Dans l’état actuel de la République, aucune interprétation de la Constitution ne doit amener le Président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale.




Suivant l’esprit de l’ancien Premier ministre, Son Excellence M. Soumeylou Boubèye Maïga, à savoir : «Je pense en particulier que le Président doit, l’un après l’autre, utiliser les articles 42 (dissolution de l’Assemblée Nationale) et 50 (les pouvoirs exceptionnels) de la Constitution». Source : L’Essor n°19183, du 16 juin 2020.

Quand l’ancien Premier ministre demande l’utilisation de l’article 42 par le Président de la République pour la dissolution de l’Assemblée Nationale, il s’appuie sur les deux premiers alinéas de l’article 42 qui disposent : « Le Président de la République peut, après consultation du Premier ministre et du Président de l’Assemblée Nationale, prononcer la dissolution de l’Assemblée.

«Les élections générales ont lieu vingt et un jours au moins et quarante jours au plus, après la dissolution».

Son Excellence M. Soumeylou Boubèye Maïga a biffé volontairement le dernier alinéa du même article 42 qui dispose : «L’Assemblée Nationale ne peut être dissoute dans l’année qui suit ces élections».

Excellence Monsieur le Premier ministre, je suis entièrement d’accord avec vous que le droit de dissolution est une des prérogatives personnelles du Président de la République. Il l’exerce sans contreseing ministériel, donc sans limitation selon les deux alinéas de l’article 42. Mais à la fin du même article 42, le constituant a posé une condition restrictive à ce pouvoir par l’alinéa 3 ci- dessus.

Excellence Monsieur le Premier ministre, la clarté étant la première qualité d’une Constitution, une pareille interprétation des articles 42 et 50 de la Constitution malienne donnera incontestablement une force particulière à cette meute politico-religieuse. Notre Constitution n’est pas une Constitution transitoire, elle est en vigueur depuis le 25 février 1992. Malgré tout, aujourd’hui, il existe la volonté délibérée de certains de ses fondateurs à vouloir l’abattre.

Excellence Monsieur le Premier ministre, la dissolution en violation de l’article 42 de la Constitution soulèvera 5 questions :

Le Président de la République a-t-il dit qu’il ne serait pas en mesure de garder cette Assemblée ?
Le Président de la République a-t-il dit qu’il lui faut une autre majorité pour mener une autre politique ?
Quel traitement la meute politico-religieuse réservera à cette décision présidentielle de la dissolution ?
Quelles seront les conséquences concernant le renouvellement de l’Assemblée Nationale ?
Quels seront les effets immédiats ? Surtout que le Président de la République est acculé à se soumettre ou à se démettre par la meute politico-religieuse. A quoi servirait la dissolution de la nouvelle Assemblée pour une classe politique qui déteste le suffrage universel et veut toujours conduire le Mali dans des transitions répétitives ?
Souvenons-nous de la dissolution de l’Assemblée nationale par son Excellence le Président de la République Monsieur Alpha Oumar Konaré en 1997 suite à des revendications formulées par le Collectif des Partis Politiques de l’opposition (COPPO) de l’époque à savoir :

La dissolution de l’Assemblée nationale,
La création d’une CENI dotée de plein pouvoir.
A la suite de la dissolution, les élections législatives furent fixées au 13 avril pour le premier tour. Les conséquences concernant le renouvellement de l’Assemblée nationale, inutile d’en parler, ce fut le fiasco ! L’objectif visé par le COPPO était de conduire le Mali dans un vide constitutionnel aboutissant à une nouvelle transition. Ce qui reste comme un témoignage du premier quinquennat de la troisième République.

Excellence Monsieur le Premier ministre, vous conviendrez avec moi que, dans l’état actuel des choses, rétablir les passerelles de l’échelle des valeurs du Mali d’antan doit être pour tout patriote un objectif de salut public. Ce salut public ne figurera jamais dans un manifeste de l’opposition, le discours du M5-RFP, surtout des représentants de ses partis politiques membres, était articulé sur les plans de la liquidation de la République. C’est dire que l’odyssée de la troisième République continue.

Pour clore, nous disons que dans l’état actuel de la République, aucune interprétation de la Constitution ne doit amener le Président de la République à dissoudre l’Assemblée nationale. Pour l’application par le Président de la République de l’article 50 de notre Constitution, nous donnerons notre point de vue très prochainement. Le temps use le mensonge et polit la vérité (Goethe).

Somita KEITA, Dravéla, rue 364, porte n°150

Source : Le Challenger
Commentaires