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Entre Nous : ‘’Il faut sauver le soldat IBK… ?’’
Publié le lundi 20 juillet 2020  |  Le challenger
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© aBamako.com par A.S
Lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita
Bamako, le 11 juin 2015, le CICB a abrité la cérémonie de lancement des festivités du centenaire du Président Modibo Keita, c`était sous la Haute présidence de SEM, Ibrahim Boubacar KEITA
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«Le pouvoir est entre les mains d’hommes sans foi et sans moi, organisant le vol, la dilapidation des biens publics, laissant le pays dans le chaos, l’anarchie et aux mains des terroristes, djihadistes. Que nenni ! Non ! Non ! C’est inacceptable ! C’est inacceptable et inexcusable pour « un démocrate au pouvoir », pour lequel tout a été donné afin de s’amender et se mettre sur la bonne voie de construction nationale ! Les enfants du pays ont raison. Il faut arrêter le massacre. La communauté internationale ne peut nous contraindre à accepter l’irréparable contre les fils et filles du Mali ».




Cette réflexion est signée Mahamadou Dallo Maïga, ancien ministre de la République, dans une contribution publiée par le quotidien « L’indépendant » sous le titre « Tueries des 10 et 11 juillet 2020 : quand la démocratie dérive en cavalcade sanglante».

Selon le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), les événements tragiques du 10, 11, 12 et 13 juillet ont fait 23 morts et plus de 100 blessés par balles réelles. De son côté, la Division des droits de l’homme et de la protection de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a établi un bilan d’au moins 14 manifestants tués – dont une femme et deux garçons – et 154 autres blessés.

Conduite par l’ancien président du Nigéria, Goodluck Jonathan, la médiation de la Cedeao s’est soldée par un échec cuisant. Ses propositions sont rejetées par le M5-RFP et même par les membres élus du Conseil Supérieur de la Magistrature. Un échec prévisible ! Car la Cedeao a fait un mauvais diagnostic de la situation. Quand un médecin fait un faux diagnostic, les prescriptions aggravent le mal si elles n’achèvent le malade. Et c’est le cas de le dire.

La Cedeao, la France, les USA, l’UE, l’UA et les Nations Unies savent pertinemment que l’anticonstitutionnel consiste plutôt à regarder un homme s’arroger les pouvoirs de faire ce qu’il ne peut pas faire au regard de la Constitution.

La Cedeao, la France, les USA, l’UE, l’UA et les Nations savent aussi que l’anticonstitutionnel, c’est de revenir sur l’arrêt d’une institution dont les décisions ne sont susceptibles d’aucun recours selon la Constitution.

La Cedeao, la France, les USA, l’UE, l’UA et les Nations Unies savent que l’anticonstitutionnel, c’est de tirer à balles réelles sur des manifestants à mains nues…..

Un démocrate qui assassine les manifestants à mains nues n’a plus qualité à se prévaloir des lois de la République pour soutenir ses actions à la tête du pays. La Communauté internationale peut-elle nous dire quelles dispositions de quelle Convention autorisent les forces de sécurité d’un président élu démocratiquement à tirer à balles réelles sur les manifestants à mains nues ?

La crise de confiance est telle que le président IBK n’est plus en mesure de faire face à la situation. Il ne peut plus rassembler les Maliens. IBK ne peut pas être sauvé. Ibrahim Boubacar Kéïta n’a pas mis du temps à dilapider l’immense capital de sympathie ayant abouti en août 2013 à son élection à la magistrature suprême dans une ferveur populaire jamais égalée au Mali.

Il a eu une chance extraordinaire de mettre le pays sur les rails. Ses fautes de gouvernance sur fond d’incompétences notoires ont fait sombrer le pays dans l’anarchie. L’état dans lequel le président Dioncounda Traoré remettait le 4 septembre 2013 les commandes du Mali à IBK est bien meilleur à la situation actuelle. A n’en faire qu’à sa tête et suivant les bons vouloirs d’une famille qui a excellé dans les excès, en plus de mauvais conseillers et autres profiteurs, le président IBK s’est cassé la figure. L’atomisation des couches sociales n’a jamais atteint un tel niveau que sous son magistère. Et le pire à craindre – suite logique de tout cela – reste la disparition du Mali. Il faut l’en empêcher !

La Cedeao, l’UE, l’UA, la France et les USA ne peuvent pas contraindre les Maliens à accepter l’inacceptable. Le Mali ne va plus continuer à compter ses morts dans une indifférence totale de la Communauté internationale. Il faut aider IBK à partir ! Il faut sauver le soldat IBK !

Chiaka Doumbia

Source : Le Challenger
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