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22 septembre 1960-22 septembre 2020 : 60 ans après, une réelle indépendance ?
Publié le dimanche 20 septembre 2020  |  Mali Tribune
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© Autre presse par AS
Des obsèques nationales pour l`ex-président Moussa Traoré
Bamako, le 18 Septembre 2020, la place d`armes du génie militaire a abrité les obsèques de l`ancien président du Mali, le Gal Moussa Traoré.
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Ce mardi 22 septembre, le Mali commémore le 60è anniversaire de son accession à l’indépendance. Les chantiers bâtis et les défis à relever permettent-ils de parler réellement d’une vraie indépendance ?
Il y a 60 ans, le Mali, le Soudan français d’alors, se libérait du joug colonial pour devenir un pays autonome avec comme premier président Modibo Keïta. Perçue comme excellent modèle de gouvernance, la démocratie a été instaurée en 1992 avec l’élection d’Alpha Oumar Konaré, 32 ans après l’indépendance. Des coups de force qui continuent malheureusement à faire la mauvaise réputation du Mali comme en témoigne le récent renversement d’Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020.

Un énième coup de force qui porte à 4 le nombre de présidents renversés par les militaires. Sur les 5 présidents en 60 ans d’indépendance, seul Alpha Oumar Konaré a quitté le pouvoir à l’issue de son mandat. La chasse répétitive des présidents de la tête du pays est justifiée par les putschistes, quelques fois soutenus par le peuple, par l’incapacité de ces derniers à bien diriger le pays. “Le Mali sombre de jour en jour dans le chaos, l’anarchie et l’insécurité, par la faute des hommes chargés de sa destinée. Le clientélisme politique, la gestion familiale des affaires de l’Etat ont fini par tuer toute opportunité de développement dans le peu qui reste encore de ce beau pays. La gabegie, le vol et l’arbitraire sont devenus des vertus”, déclarait Ismaël Wagué, porte-parole du Comité national pour le Salut du peuple pour ainsi justifier le récent putsch contre IBK.

Une déclaration à laquelle l’on peut donner du crédit dans la mesure où une gigantesque manifestation populaire demandait depuis très longtemps le départ du président.

Ce désamour, à la fois de la population civile et des militaires, vis-à-vis du pouvoir exécutif témoigne que les chantiers bâtis et la gouvernance du pays malgré 60 ans de souveraineté ne sont pas les plus enviables. Pire, les défis à relever sont immenses aux premiers rangs desquels le redressement du système éducatif miné par une interminable grève des enseignants, la restauration de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire en grande partie contrôlé par des rebelles et des groupes djihadistes. Ne dit-on pas “pas de développement sans sécurité ?“ Or, le Mali d’aujourd’hui, pourtant dit souverain, peine à garantir sa propre sécurité d’où son appel à toute sorte de partenaires pour l’aider dans ce combat.

Dans de telles situations, comment peut-on parler de développement ou de progrès économique ? Difficile, car plutôt que de vivre, la majeure partie des 20 millions de Maliens tentent péniblement de survivre. “L’horreur est devenue le quotidien du Malien. La mauvaise gouvernance avec son lot de frustrations a fait perdre aux Maliens l’espoir d’un lendemain meilleur. La population ne fait plus foi en ses gouvernants”, dénonce un citoyen.

Pour autant, le temps ne semble pas avoir fait défaut aux présidents successifs puisque d’autres pays, jadis en voie de développement comme le nôtre, ont emprunté le chemin de l’émergence, pendant le même intervalle sinon moins, et commencent déjà à compter avec les grands décideurs mondiaux.

Parmi ces pays, l’on peut citer l’Inde qui connait une croissance économique intense depuis les années 1990 et qui est également considéré comme un Etat à fort potentiel pour les investisseurs étrangers.

Ce pays fortement peuplé d’Asie commence ainsi à payer, d’après les économistes, le prix d’un choix fort après avoir décidé de sortir (rien qu’en 1991) d’une économie fermée et très protectionniste mise en place après son accession à l’indépendance (1947) et d’intégrer son économie à la mondialisation en la libéralisant. Le tout, dans un climat de stabilité avec une gouvernance salutaire.

“L’Inde est un pays dont les échanges de marchandises avec d’autres Etats sont en hausse constante depuis les années 90. En 2005, les exportations indiennes représentaient 1,5 % du total mondial du commerce de marchandises. On estime qu’en 2015, elles en représenteront 3,5 %, ce qui reste modeste. L’Inde est le premier exportateur mondial de services informatiques, de médicaments génériques et de services aux entreprises”, nous rappellent les chiffres.

Autant d’exemples qui donnent espoir que notre pays peut aussi sortir de l’ornière et exceller dans le domaine de compétence pour redevenir une référence africaine pourquoi pas mondiale. Ce qui est loin d’être une mer à boire puisque nous avons les ressources naturelles et humaines nécessaires pour relever les défis. Ce qui semble encore nous manquer, c’est un homme de vision et de volonté animé d’un patriotisme sans faille qui sera accompagné par tout un peuple.

“Débout comme un seul homme, nous pouvons redonner à ce pays sa grandeur d’antan. Il ne parait pas aisé, mais en arrêtant la saignée des comptes publics, beaucoup de problèmes pourraient être réglés”, croient les Maliens.

Alassane Cissouma
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