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INTERVIEW (PRESQUE) imaginaire « Les défis à relever durant ces 18 mois à venir sont nombreux. Mais nous ferons tout pour être à hauteur de souhait »
Publié le jeudi 22 octobre 2020  |  Le Canard Déchaîné
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
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INTERVIEW (PRESQUE) IMAGINAIRE
Les mesures envisagées par les autorités de la transition pour rétablir la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, la grogne des populations face aux attaques terroristes, la dissolution du CNSP…
Tels sont, entre autres, les sujets abordés dans cette interview, que son Excellentissime Bah D’Daw, président de la transition a bien voulu nous accorder. C’était, samedi dernier, en milieu de journée, à sa résidence de la Base aérienne. Interviou imaginaire. Ou presque.


Mr le président, comment vous sentez-vous après ces attaques récurrentes dans les régions de Mopti et de Ségou, qui ont fait 12 morts et 23 blessés ?

Très mal. Trop mal. C’est pourquoi, d’ailleurs, nous allons nous retrouver, les jours à venir, pour revoir notre système de défense. Afin de mettre fin à ces attaques terroristes.

Quelles mesures envisagez-vous dans ce sens ?

Ça c’est secret-défense ! Je ne peux et ne veut en parler avec vous : un simple scribouillard.

Les attaques terroristes perpétrées, la semaine dernière, à Bandiagara-Bankass, Sokoura et Farabougou suscitent colère et indignation au sein de l’opinion publique.

Comment ça ?

Pour les populations, rien ou presque n’a changé même avec les putschistes au pouvoir…

Pour une fois, je suis d’accord avec elles. Les choses doivent changer, elles changeront, inchallah.

Comment et quand ? Les populations s’impatientent et elles ne voient rien venir, alors que votre équipe n’a que 18 mois, disons 17, pour remettre le pays sur les rails.

Rassurez-vous, nous sommes conscients de la mission qui nous a été confiée pour les 18 mois à venir.

Pourquoi la dissolution du CNSP semble poser problème à la junte militaire au pouvoir ?

Qui vous a dit ça ?

C’est un constat. La CEDEAO a réclamé la dissolution du CNSP. En vain. Et la semaine dernière, c’est l’ONU qui hausse le ton, en demandant sa dissolution pure et simple. Mais toujours rien.

Il va falloir prendre le taureau par les cornes. Sinon, cette situation risque de mettre du sable dans mon couscous.

Mr le président, les Maliens vous accusent de consacrer vos journées à des audiences qui ne finissent pas de finir et de négliger les chantiers importants, tels que la dotation de l’armée en matériels, la refondation de l’Etat et de l’école, la lutte contre la corruption….

Ah bon ? C’est ce qu’ils pensent de moi ?

C’est, en tout cas, ce qui se murmure dans la ville.

S’agissant de la lutte contre la corruption, j’ai remis à la justice tous les dossiers liés aux détournements de deniers publics.

Et par rapport à l’école, qu’avez-vous fait depuis que vous êtes aux commandes de l’Etat ?

On y travaille !

Même de ce côté-ci, la déception des populations est totale. Elles pensaient que les autorités de la transition allaient profiter des affrontements sur le campus universitaire, avec son corolaire de morts et de blessés, pour dissoudre l’AEEM. Malheureusement, rien.

On n’a pas encore fini avec les enquêtes. Dès que ce sera fait, nous prendrons les mesures qui s’imposent.

Mr le président, dans un message relayé, la semaine dernière par les réseaux sociaux, Iyad Ag Ghali, le chef du GSIM demande aux nouvelles autorités maliennes de « cesser de collaborer avec les colons français ». En d’autres termes, de faire partir la Force Barkhane du Mali. Du moins, si l’Etat malien veut un accord avec lui.

Nous avons reçu son message.

Et que lui répondrez-vous ?

Nous allons étudier sa demande, avant de lui répondre.

L’Elysée sera-t-il d’accord avec le départ de la force Barkhane qui, selon Iyad, n’est au Mali que pour faire main basse sur les ressources minières dont regorge le Nord ?

Si, c’est pour le bien du peuple malien, pourquoi pas ?

Au rythme où vont les choses, pensez-vous que votre équipe saura venir à bout de toutes les réformes et missions, à vous confiées ?

Je sais que les défis sont nombreux et le temps imparti très court. Mais nous ferons de notre mieux pour mériter la confiance de nos concitoyens.

Donc, à la semaine prochaine, alors ?

Bien sûr, je vous attendrai !

Propos recueillis par Le Mollah Omar

Source: Canard Déchainé
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