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Gestion du Centre national des œuvres universitaires (Cenou) : 118 millions de FCFA par an pour l’AEEM
Publié le mercredi 2 decembre 2020  |  Le Républicain
Célébration
© aBamako.com par Momo
Célébration du 26 mars par L`association des élèves et étudiants du Mali (AEEM)
Bamako, le 29 mars L`association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) célèbre le 26 mars à travers un débat sur ses origines et objectifs sur la coline du savoir
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Pour trouver une solution pérenne aux violences dans l’espace scolaire et universitaire, vendredi dernier, une rencontre de haut niveau s’est tenue sous la présidence du Premier Ministre, Moctar Ouane, à la Primature. Anciens et actuels Ministres de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, anciens mouvements estudiantins, associations des parents d’élèves, administrateurs d’écoles, acteurs de la sécurité, de la société civile, étudiants,… ont pris part à la rencontre. Le rapport final de cette rencontre fait ressortir des faveurs financières très importantes accordées à l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) par l’Etat malien. Voici quelques révélations faites lors de la rencontre sur ce que l ‘AEEM gagne par an dans la gestion du Centre National des œuvres universitaires (Cenou).

Créé depuis 2001, le CENOU œuvre dans le but de donner une chance égale à tous les étudiants du Mali afin de réussir leurs études en leur fournissant les services suivants: restauration, logement, bourses, trousseaux, aide sociale pour ceux qui n’ont pas la bourse, frais de thèse, frais de transport (réquisition), etc. Il met des bus à la disposition des étudiants lors de leurs sorties et appuie l’organisation des activités sportives et culturelles. Présentement, le CENOU dispose de trois directions régionales (Bamako, Ségou et Koulikoro) dans le cadre de la mise en œuvre de sa politique de déconcentration et pour une gestion de proximité efficace et efficiente au bénéfice des étudiants maliens.

L’AEEM s’occupait de la gestion des œuvres universitaires. Avec la création du CENOU, l’État a procédé au transfert des responsabilités, mais avec complaisance. Suite à une analyse de la situation actuelle, l’argent et le pouvoir ont détourné l’AEEM de ses objectifs fondamentaux.

Par son ingérence dans le processus d’attribution des chambres universitaires, le nombre d’occupants du campus de Badalabougou est passé d’une capacité d’accueil de 600 à 3000 occupants. La gestion des parkings par l’AEEM dont les recettes annuelles varient entre 300 et 500 millions, selon les facultés, a conduit à des situations dramatiques. C’est ainsi que les autorités ont signé, en août 2011, un protocole d’accord qui retirait à l’AEEM la gestion des chambres tout en lui accordant des avantages tels que: – Le versement de 10% des recettes générées par les résidences pour financer ses activités afin de mettre fin aux différentes quêtes ;- l’octroi de 22 chambres dans chaque résidence universitaire ; – le bénéfice de 10% des frais de vente des cartes délivrées par le CENOU pour faciliter l’accès à ses services.

L’AEEM n’a jamais respecté les clauses des différents contrats et protocoles. C’est ainsi que dans la résidence universitaire de la Faculté des Sciences et Techniques (FST), elle gère plus de 200 lits et tient des reçus parallèles, de surcroît, elle déloge nuitamment les occupants légaux installés par le CENOU au profit de loubards, de féticheurs, de marchands ambulants et autres qui lui payent jusqu’à 25 000 F/an au lieu de 10 000 et 15 000 FCFA.

Les membres du bureau de coordination, constitué par les « éclairés » et les « négociateurs », sont respectivement logés dans des villas (100.000 F par mois) et dans des appartements à la charge du CENOU. Quant aux « perturbateurs », ils ont le privilège de loger gratuitement sur le campus universitaire.

L’AEEM aurait exprimé un besoin de rénovation des logements en déposant une requête auprès du CENOU. Après l’achat des équipements pour la rénovation, le CENOU s’est vu apostrophé par l’AEEM pour exécuter elle-même les travaux. Suite au refus du CENOU, l’AEEM aurait appelé le département qui a instruit au CENOU d’accéder à leur demande. L’AEEM aurait aussi pris l’habitude de défoncer les portes des magasins de stockage pour accaparer les équipements.

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Souvent pour se donner une certaine notoriété, l’AEEM aime accompagner les nouveaux étudiants qui viennent pour régler leurs problèmes au niveau du CENOU, en leur faisant croire que son implication est nécessaire à ce niveau. En réalité, aucun étudiant n’a besoin de l’aide de l’AEEM pour entrer dans ses droits, les textes étant assez explicites à ce sujet. Aussi quand elle apprend que le paiement des bourses est au niveau du trésor et que dans les 72 heures elles seront payées, elle décrète une grève de 72 heures faisant croire que c’est sa mobilisation qui a conduit au paiement desdites bourses.

Des investigations ont révélé que les revenus de l’AEEM sur les logements s’élèvent à 118 millions de FCFA par an, sans compter ceux de la restauration et du parking. Ces jeunes qui doivent prendre le relais pour la gestion de l’Etat n’ont aucun intérêt pour la formation académique ; leur seul souci est la recherche du gain immédiat et facile.

Au regard de tout ce qui précède, on peut retenir que: «toute la gestion du CENOU n’est que compromis et compromissions. Si le Mali décide vraiment de résoudre ce problème, il faut juste mettre l’étudiant à sa place.» Cette déclaration est révélatrice du quotidien épouvantable du personnel de cette structure.

Hadama B. Fofana
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