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Salia Touré : "Camarades jeunes, ne nous laissons pas voler notre avenir"
Publié le mercredi 21 aout 2013  |  Journal du mali




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A l'occasion de la journée internationale de la jeunesse, le président de la COJEM lance un appel aux jeunes Maliens...

O combien évocatrice, la date du 12 août qui célèbre les jeunes du monde et qui occupe une place de choix dans la panoplie d’évènements commémoratifs ne pouvait passer sous silence au Mali. A cette occasion et au nom des valeurs que j’incarne, il m’est particulièrement agréable de livrer le message qui suit à la jeunesse Malienne. Sans fausse modestie, un message de paix et de cohésion.

En effet, notre pays, le Mali vient de traverser une des périodes les plus sombres de son histoire, nous devrons nous en souvenir pour toujours car cela fera date dans les annales historiques.
Pour circonscrire ce passage ténébreux de notre existence, il est plus que nécessaire, sinon impératif que la jeunesse malienne se réveille et se donne la main en soufflant ensemble dans une seule et même trompette.

C’est donc au nom de toutes ces valeurs que je voudrais vous dire à quel point incarner une vision qui prend en compte la paix et la cohésion entre les différentes composantes de la population est importante pour les sociétés et les communautés, pour les nations et les organisations, pour l’individu jeune ou âgé et pour toute personne qui désire créer le changement.

Alors, si nous voulons que les choses changent positivement, nous devons nous donner la main et rester vigilants. Jeunes du Mali, ne cédons pas à la tentation de la haine parce que la malveillance est une maladie ; une affection de l’intelligence qui ne doit pas nous couper de ce qui nous unit. Ne nous amputons pas d’une partie de nous-mêmes, celle du règlement pacifique des différends. Des controverses nées souvent d’un manque d’indulgence ou d’une mauvaise interprétation de nos différences socioreligieuses, politiques…; j’en oublie volontiers.

La haine est un fantasme, c’est un enfermement, c’est une intolérance. Bref, c’est une fantaisie qui conduit au fanatisme.
Notre défi à nous jeunes, c’est de nous former, nous outiller d’instruments performants de compréhension des évènements qui animent la vie dans notre société, c’est d’interpeller les décideurs politiques afin qu’un accent particulier soit mis sur la formation socio-éducative des jeunes, c’est assurer le développement de l’esprit citoyen et le volontariat en milieu jeune, c’est enfin nous organiser en groupe de pression afin que plus de jeunes participent à la vie publique aux fins de figurer en bonne place des précurseurs de la « renaissance » du Mali, chers à toutes et à tous.

Pour ce faire, approprions-nous donc les droits de l’homme, les règles de la démocratie, prônons la liberté et l’égalité, disons la justice, raisonnons la science tout en ayant conscience de nos responsabilités.

Camarades jeunes, ne nous laissons pas voler notre avenir par ceux qui ne savent opposer à l’intolérance que l’intolérance, le racisme au racisme, le communautarisme au communautarisme.
Dès lors que nous proclamerons que le Mali n’est pas voué à un destin qui serait fatalement tragique et que partout au Mali il ne saurait y avoir d’autres buts que la paix et la cohésion sociale entre tous les filles et fils du Mali, alors s’amorcera pour notre pays le vrai développement.

Dès lors que nous déclarerons qu’il ne saurait y avoir d’autres finalités pour une politique malienne que l’unité du Mali et l’unité du genre humain tout court alors, s’amorcera pour notre pays la vraie croissance.

Dès lors que nous regarderons bien en face la réalité du Mali et que nous la prendrons à bras le corps en étant des acteurs et non des spectateurs, alors s’amorcera le véritable développement pour notre Mali.

La réalité de notre pays et du continent tout entier c’est le développement qui ne va pas assez vite à cause des conflits interminables. C’est trop de famine, trop de misère. La triste réalité de notre pays c’est le manque d’autorité de l’Etat, le laxisme dans la gestion de la crise du Nord (qui a conduit à la situation que nous venons de vivre et qui continue dans une certaine mesure), la corruption, le favoritisme, le népotisme, le trafic d’influence, l’impunité, l’égocentrisme, l’institutionnalisation du mensonge, l’absentéisme dans l’administration publique, l’oisiveté au détriment du mérite, du sens de l’honneur, de la dignité et de l’amour de la patrie. Des vertus qui faisaient la fierté de ce pays dans un passé pas si lointain.
Ces dérives, toutes aussi latentes que cruelles, ne sauraient être mises sur le seul dos d’un seul régime, ni d’un seul clan, encore moins d’un seul homme.
Elles ont été créées et entretenues par toute la classe politique, de mars 1991 à nos jours y compris la société civile à laquelle nous appartenons.
La réalité de notre pays c’est celle d’un grand pays qui a tout pour réussir mais qui a du mal à sortir de la léthargie parce que sa jeunesse n’arrive pas à s’entendre et se laisse souvent instrumentaliser.
Organisons-nous, chers camarades jeunes pour que cessent l’arbitraire, la corruption, la violence, les guerres tribales et fratricides. Toutes choses qui freinent le développement de notre pays.
Chers amis jeunes du Mali,
Incarnons donc l’idéal du développement durable,
Incarnons l’idéal du règlement pacifique de nos différends,
Incarnons la paix et la cohésion sociale,
Incarnons l’idéal qui veuille mettre fin au cycle infernal de la vengeance et de la haine. C’est à nous de le décider. Et c’est maintenant et tout de suite !
Ne composons plus jamais avec ceux qui tiennent des discours sur le régionalisme et l’appartenance ethnique ou religieuse. De l’exclusion pure et dure aux conséquences incommensurables. Une bonne lecture de l’histoire récente de notre continent en est une parfaite illustration. C’est un discours qui pervertit, c’est un discours qui détruit. Le vrai et le beau combat du Mali c’est celui de l’unité, c’est celui de la paix. Portons désormais et pour de bon cet idéal et cette volonté.

Face au processus de mondialisation qui caractérise et interpelle notre époque et nos consciences, il est plus que nécessaire que nous restions unis.
Avec une politique agricole commune, une monnaie unique, un marché unique, l’exemple européen doit inspirer tous les africains pour avancer.
Jeunes Maliennes et Maliens, nous pouvons gagner avec brio les défis qui sont les nôtres.
Dieu bénisse le Mali !

Mohamed Salia TOURE,PRESIDENT DE LA COJEM

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