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IBK à Koulouba : La troisième fois aura été la bonne
Publié le jeudi 22 aout 2013  |  Le Scorpion


© aBamako.com par André
IBK devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection
Bamako, le 21 Août 2013 au QG de campagne du RPM. Le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keita était devant la presse au lendemain de la confirmation de son élection par la cour constitutionnelle pour remercier toute la classe politique malienne.


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Afrique presse a fait une parfaite présentation du parcours politique de celui qui est désormais Président de tous les Maliens. Ancien Premier ministre (1994-2000), ancien président de l’Assemblée nationale (2002-2007), ancien président de l’Adema, et enfin … président de la République en 2013. Lisez plutôt

Après s’être porté deux fois candidat à l’élection présidentielle, en 2002 puis en 2007, Ibrahim Boubacar Keita, « IBK » pour ses proches, le leader du Rassemblement pour le Mali (RPM), parti qu’il a créé en 2001, est ,enfin, parvenu à se faire élire président au deuxième tour de la présidentielle du 11 août 2013, dans un Mali secoué par une crise politico-militaire, depuis janvier 2012. Son challenger, Soumaïla Cissé, le chef de l’Union pour la république et la démocratie (URD), n’a pas attendu 24 heures pour reconnaître sa défaite. Retour sur le parcours pour le moins atypique d’une des grosses figures du paysage politique malien.

Nommé, pour la première fois Premier ministre, le 4 février 1994, alors que le régime du président Konaré est confronté à une crise scolaire, à des grèves syndicales et à une recrudescence de l’insécurité dans tout le pays et, plus particulièrement, dans le nord, IBK avait réussi à juguler ces crises qui avaient ébranlé le pouvoir.

« La restauration de l’autorité de l’Etat était un préalable à la réalisation de l’Etat de droit et nul n’est et ne sera au-dessus de la loi », déclarait-il à l’époque. Et d’ajouter que « le devoir de construire une société de démocratie ne doit jamais nous faire perdre de vue cette autre nécessité encore plus impérieuse de sauvegarder et de consolider l’Etat en restaurant son autorité ».

En ces temps-là, son franc-parler et sa fermeté faisaient de lui la « bête noire » de l’opposition malienne.

Il sera reconduit au poste de Premier ministre en février 1997 et traversera la grave crise qui a secoué le pays lors des élections -présidentielle et législatives – de 1998.
Il démissionnera de son poste de Premier ministre le 13 février 2000, tout en gardant la présidence du Comité exécutif du parti au pouvoir, l’Adéma-PASJ (Alliance pour la démocratie au Mali– Parti Africain pour la Solidarité et la Justice).

A l’époque « président » du parti, le président de la République ne pouvant pas se présenter pour un troisième mandat à la future présidentielle prévue en 2002, IBK pense que son avenir est tout tracé. Il se considère comme le candidat naturel de l’Adema et « dauphin » du président Alpha Oumar Konaré. C’était mal connaître les ambitions des uns et des autres.

De l’Adema au RPM …

Ibrahim Boubacar Keita a, comme la plupart des hommes politiques maliens, commencé sa carrière politique dans des associations démocratiques. Aussi, c’est tout naturellement que lors du premier congrès constitutif de l’Adema, les 25 et 26 mai 1991, il est élu Secrétaire aux relations africaines et internationales du parti. Puis il monte en grade.

Au premier congrès ordinaire de l’Adema, en septembre 1994, il est élu président du Comité exécutif, en somme le « président » du parti.

Il est réélu à ce poste au congrès d’octobre 1999.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour IBK. Mais, il a pris des coups lors de la crise politique de 1998. S’il veut être président de la République, il lui faut se mettre au vert, prendre ses distances avec les affaires courantes. Aussi démissionne-t-il de son poste de Premier ministre en février 2000.

IBK, candidat naturel de l’Adema à la présidentielle de 2002 ? Ses camarades ne l’entendent pas ainsi. Un courant dit de « rénovateurs » voit le jour au sein de l’Adema. Ce nouveau courant qui revendique la majorité des députés et « une bonne partie » des membres du Comité exécutif de l’ADEMA préconise pendant des mois des « primaires » pour désigner le candidat du parti à la présidentielle de 2002. De facto, IBK est relégué à la tête du courant dit des « conservateurs ».

Cette période sera des plus ravageuses pour le parti. On se déchire à coups de presse interposée, de déclarations incendiaires.

Les sections de base s’en mêlent pour réclamer un congrès extraordinaire qui aura finalement lieu en octobre 2000.

C’est une défaite politique pour IBK, d’autant que son « ami », le président Konaré ne dit mot et laisse le parti se déchirer.

La presse malienne fait ses choux gras de ce remue-ménage « dans la ruche », l’abeille étant l’emblème de l’Adema.

Las, IBK jette l’éponge et démissionne de la présidence du parti en octobre 2000 et s’en va jouer sa propre partition.

Il téléguide la création, en février 2001, d’un mouvement dénommé « Alternative-2002″, où se retrouvent des hauts cadres et des députés de l’ADEMA. Alternative 2002 n’est en fait que la prémisse de la création, en juin 2001, de son propre parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM). Il emmène alors avec lui 37 députés démissionnaires de l’Adema.

Quand arrive l’échéance de l’élection présidentielle en avril 2002, IBK se porte tout naturellement candidat. Mais, il a réussi à faire naître une coalition, dénommée cette fois « Espoir 2002″, et qui regroupe une quinzaine de partis, dont les principaux sont : outre le RPM d’IBK, le CNID de Me Mountaga Tall et le MPR de Choguel Maïga, qui revendique lui l’héritage de l’ancien président destitué en 1991, Moussa Traoré.

Si ces trois personnalités vont en ordre dispersé à la présidentielle, tous se sont engagés dans cette alliance pour soutenir celui d’entre eux qui parviendra éventuellement au deuxième tour. Pas de chance : au premier tour de cette présidentielle, disputée, le 28 avril 2002, c’est Amadou Toumani Touré, dit « ATT », qui arrive en tête avec 28,7 % des voix suivi du candidat de l’ADEMA, Soumaïla Cissé (21,32 %).


« IBK », très en colère à l’époque, n’est crédité que de la troisième place avec seulement 21,15 % des suffrages.


Il a perdu une bataille, mais, pas la guerre. L’occasion d’une belle revanche lui sera donnée lors des législatives qui vont suivre, en juillet de cette même année 2002. Là, son parti, le RPM fait carton plein, en raflant 46 sièges de députés, et la coalition « Espoir 2002″ totalise 63 sièges. C’est une belle revanche pour IBK qui dans la foulée se fait élire président de l’Assemblée nationale en obtenant les suffrages de 115 députés sur 138 votants (l’assemblée compte 147 députés).

Dès son élection à la tête de l’Assemblée nationale, IBK déclare qu’il présidera le Parlement « sans exclusion ». « Le peuple malien vient encore d’étonner. La démocratie malienne est faite de consensus, et non d’animosité », ajoute-t-il. Et pour être bien compris par tous, il précise qu’il n’entend pas « s’opposer » au chef de l’Etat Amadou Toumani Touré, mais, « travailler côte à côte avec lui ». Fini donc, et bel et bien fini, le temps où, dans un stade de Bamako, les ténors d’Espoir 2002 dénonçaient le premier tour de la présidentielle comme n’ayant été qu’une « pure mascarade qui n’avait pour ambition que de procéder à la nomination d’un homme à la présidence de la République ».

La candidature de trop ?
Il joue le jeu jusqu’à la future échéance présidentielle de 2007, où il ambitionne une nouvelle fois d’être élu président. Mais le temps aidant, la coalition Espoir 2002 a explosé. Pire, son parti, le RPM, subit à son tour des défections, certains de ses membres retournant même dans leur famille maternelle, l’Adema. IBK n’est plus un rassembleur, mais plutôt source de problèmes.

En février 2007, il forge une nouvelle alliance dans la perspective des échéances électorales à venir : le FDR (Front pour la Démocratie et la République), qui regroupe 16 partis et associations politiques. Aussi, IBK, redevenu dans l’opposition, se porte donc une nouvelle fois candidat à la présidence lors du scrutin d’avril 2007, mais, alors que d’autres hommes politiques ont bien compris que ce n’était pas la peine de tenter d’affronter le président sortant ATT. Cette fois c’est la douche froide pour IBK.

ATT est élu dès le premier tour, avec 68,31 % des suffrages, Ibrahim Boubacar Keita est deuxième, mais loin derrière, avec seulement 18,59 % des voix. Le FDR donne bien de la voix pour dénoncer « les conditions dans lesquelles les élections se sont déroulées les élections », mais cela ne changera rien. IBK est battu et bien battu. Son parti subira alors le contrecoup de cet échec. Lors des législatives qui suivent, en juillet 2007, son parti, le RPM, n’obtient que onze députés. Plus dure encore pour IBK, l’Adema reprend des couleurs et redevient la première force politique du pays avec 51 députés, suivie de l’URD de Soumaïla Cissé, autre transfuge de l’Adema, qui obtient 34 sièges.
A ce terme, il semblait alors que la mayonnaise IBK, lancée en 2001, n’avait pas pris.
Mais, les événements, qui ont secoué le Mali en 2012, reprise de la rébellion touarègue, coup d’Etat qui a renversé le président ATT, puis occupation de la moitié du territoire par les groupes islamistes avant l’intervention militaire française, ont remis en scelle Ibrahim Boubacar Keita qui a participé un temps à un front du refus du coup d’Etat du capitaine Sanogo avant de prendre ses distances pour se positionner comme l’homme du recours dans l’optique de la présidentielle à venir.

Avec près de 40 % des voix au premier tour du 31 juillet 2013 devant Soumaïla Cissé arrivé second, avec à peine 20 % des suffrages, le second tour de l’élection en fut qu’une formalité pour IBK. Ibrahim Boubacar Keita est marié et père de quatre enfants.

R-J Lique

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