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L’Essor N° 17500 du 21/8/2013

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Entretien des routes à Bamako : la quadrature du cercle
Publié le vendredi 23 aout 2013  |  L’Essor


© aBamako.com par as
Accident d`un gros porteur sur la route de Kati.
14/08/2012. Kati.


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Trop de causes de dégradation, trop peu de moyens d’intervention, les usagers doivent prendre leur mal en patience. De mal en pire. En cette période d’hivernage, les routes qui à Bamako sont « seulement » inconfortables pendant la saison sèche deviennent franchement impraticables pour les usagers. Il suffit de faire un tour dans la capitale pour s’en rendre compte. Au niveau du Carrefour de l’éléphant à Hamdallaye, à travers tout Lafiabougou, sur la route de Moribabougou, ou encore sur l’avenue de l’OUA, partout le même constat s’impose : les voies sont sur certains de leurs tronçons à la limite de la praticabilité. Les ravages causés par les fortes pluies, le poids du temps, les effets de la surcharge ont laissé leurs néfastes empreintes. Les chaussées sont gondolées, crevassées, parsemées de nids de poule.

C’est donc un travail énorme qui mobilise les trois structures qui s’occupent de l’entretien routier : la Direction nationale des routes, l’Autorité routière et l’Agence d’exécution des travaux d’entretien routier (Ageroute). Les travaux sont exécutés sur la base d’un programme élaboré par la Direction nationale des routes au cours de la réunion des routes organisée chaque année par le ministère en charge des Transports. A Bamako, le programme d’entretien routier prend en compte uniquement les routes classées. Il s’agit des routes nationales (RN) qui ont un prolongement dans la ville.

L’entretien routier est financé sur la base de ressources mises à la disposition par l’Autorité routière. Mais suffisent-elles ? Apparemment non, si l’on suit les explications des spécialistes. L’Autorité routière, administrateur des fonds destinés à l’entretien du réseau routier national, souligne qu’elle est confrontée à un déficit de financement. Cette difficulté s’explique par la faiblesse des ressources qui ne couvrent qu’environ 35% des besoins de l’entretien routier.

Or la tâche à abattre est parfois colossale. « L’entretien de nos voies n’est pas facile. Elles sont toutes usées par le temps. La plupart méritent une réhabilitation, voire une reprise totale. Faute de moyens, le financement disponible consiste à donner un peu de confort aux usagers », indique le directeur national des routes, Amadou Mallé.

En 2012, le budget du programme global de l’entretien routier pour l’ensemble du pays était de 6,5 milliards Fcfa, pour un besoin de 30 milliards de Fcfa, a déploré Amadou Mallé. Durant cette période l’entretien des voies urbaines de Bamako a coûté plus de 1,5 milliard pour un total de 222,5 kilomètres. Pour 2013, le budget prévisionnel de l’entretien routier a progressé pour atteindre 9,9 milliards Fcfa dont plus de 2 milliards pour les voies de Bamako.

En plus de certaines voies urbaines, la Direction nationale des routes a procédé à des travaux d’entretien courant sur des voies communales. Il s’agit notamment de la route qui va de l’échangeur du Quartier Mali à Kabala, ou encore de celle qui relie Koulouba à l’aéroport international de Bamako Senou.

Les techniciens soulignent que le problème d’assainissement de la ville de Bamako, principalement l’état des caniveaux et collecteurs, constitue un obstacle de taille pour l’entretien courant des routes. En effet, chaque année pour préserver ses voies, la DNR déploie d’énormes moyens pour le curage et des caniveaux et collecteurs bien que cette opération ne relève pas de ses fonctions. Environ 50% des 2 milliards de Fcfa alloués en 2013 à l’entretien routier seront utilisés à cet effet, a indiqué Mallé qui regrette l’incivisme d’une bonne partie de la population de la capitale qui obstrue les caniveaux et les collecteurs en y déversant directement ses ordures.

L’Ageroute, la structure chargée de l’exécution des travaux d’entretien routier, veille sur la praticabilité des voies pendant l’hivernage. « Chaque pluie constitue un facteur de dégradation de la chaussée. Certaines zones comme l’entrée du pont des Martyrs ou le Rond point d’Hamdallaye présentent des problèmes de stagnation d’eau. Cela rend complexe l’entretien routier au niveau de ces endroits », a expliqué le directeur général de l’Ageroute, Modibo Kéïta qui a aussi dénoncé l’effet des surcharges, cause importante de dégradation des routes.

En attendant qu’une solution soit trouvée à tous ces problèmes, les usagers ne prennent pas toujours leur mal en patience. Beaucoup se plaignent de la qualité des travaux de réparation effectués. D’autres pestent contre la répétition des mêmes désagréments qu’ils subissent année après année. Pour tous ceux-ci, les explications pourtant pertinentes des techniciens restent parfaitement inaudibles. La plupart de nos interlocuteurs dans les structures impliquées s’en rendent bien compte et paraissent résignés à subir l’incompréhension.

Aïchatou TRAORE

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