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Focus : Barkhane et Nous !
Publié le lundi 18 janvier 2021  |  L’aube
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Le 20 janvier marque la date anniversaire de l’Armée malienne. Une date marquante de l’Histoire de notre pays avec le départ du sol national, en 1960, du dernier soldat français.
En effet, le Président Modibo Kéïta avait, à l’époque, courageusement intimé l’ordre à la France de retirer ses troupes du Mali… Ce qui fut fait.

C’est cette date qui est aujourd’hui choisie par des groupes d’associations et Leaders d’opinions maliens et panafricains pour « exiger » le retrait des soldats français qui interviennent contre le terrorisme au sein de l’opération Barkhane. Une opération qui suscite actuellement une grosse polémique au sein d’une opinion malienne très remontée contre la présence française au Nord et même au Centre du pays. D’où, souvent, des manifestations à Bamako et à l’intérieur du pays contre une opération (Barkhane) censée ramener la paix et la quiétude dans le septentrion malien. En vérité, ce sentiment anti-français ne date pas d’aujourd’hui. Il est né avec l’opération Serval qui, après avoir été applaudit par les Maliens, a focalisé à la fois l’incompréhension et la colère de nos compatriotes, lorsque l’Armée malienne a été empêchée, en 2013, d’entrer à Kidal, après la libération des villes de Tombouctou et Gao.

Dès lors, l’intervention française au Mali a ouvert la voie à tous les soupçons et même des accusations. « L’Armée française a débarqué des tonnes de matériels pour l’exploitation des minerais au Nord… Des avions remplis de minerais quittent le Nord pour l’Hexagone… Des Ingénieurs français sont habillés en treillis et s’activent sur les champs pétroliers au Nord… L’eau minérale est exploitée… Barkhane est là pour servir des intérêts de la France et non pour lutter contre le terrorisme ». Ce sont là, entre autres, des propos entendus çà et là au sein de l’opinion malienne. Au-delà, des récriminations sont entendues de la bouche de certains Responsables maliens. Mais, ceux-ci évitent d’étaler leurs sentiments sur la place publique. Cela, pour des raisons évidentes. Surtout est-il que personne, en haut lieu, ne veut avoir Paris sur le dos…

Au-delà de la manif du 20 janvier, le sentiment anti-français continuera sans doute à gagner du terrain, tant que la situation au Nord du Mali, particulièrement à Kidal, restera confuse. Et qu’au même moment, les groupes terroristes et djihadistes se baladent en toute quiétude dans les Régions du Nord et du Centre. Et il y va de l’intérêt des Français et des autres partenaires du Mali, notamment les forces onusiennes de ne pas donner l’impression qu’ils sont là pour s’éterniser, mais pour une mission claire et précise : pacifier le Mali ! Cela nous rappelle une mise en garde adressée par Mouammar Kadhafi qui, en août 2011, en recevant, à Tripoli, une Délégation de la société civile de Gao, avait averti : « Je vous exhorte à sortir des prises d’otages et autres actes de banditisme au Nord du Mali. Sinon vous allez donner des prétextes aux étrangers de venir occuper vos terres. Là, ils ne s’en iront jamais… ». L’Histoire donne-t-elle raison à Kadhafi ? On est tenté de répondre par l’affirmative.

La Rédaction

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