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Mali: mission réussie par le gouvernement de transition, interpellé pour gérer deux doléances
Publié le lundi 26 aout 2013  |  Xinhua


© aBamako.com par A S
Négociations de Ouagadougou: Une délégation des médiateurs reçus à Koulouba
Bamako, le 12 juin 2013 au palais de Koulouba. Le président par intérim Dioncounda Traoré a reçu une délégation des médiateurs conduite par le ministre burkinabé des affaires étrangères Djibril Bassolé


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Le Mali, qui est en phase de sortir d'une grave crise qui a failli remettre en cause son existence, aura réussi à organiser une transition politique dont la fin semble plus ou moins difficile.

Ayant connu depuis le 17 janvier 2012 la plus grave crise de son existence, marquée par des attaques puis l'occupation des 2/3 de son territoire par des groupes terroristes (AQMI, MUJAO, MNLA, Ançar Eddine, Boko Haram [...] et le coup d'Etat militaire du 22 mars de la même année ayant engendré une rupture de l'ordre constitutionnel normal et créé une crise institutionnelle et politique, le Mali est en passe d'avoir cette page sombre de son histoire contemporaine derrière lui.

Pour rappel, suite à la médiation de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l'Etat (CNRDRE), regroupant les auteurs du coup d'état militaire, s'est engagé, le 1er avril 2012, à travers une déclaration solennelle, à rétablir l'ordre constitutionnel normal.

La mise en oeuvre de cette déclaration solennelle a fait l'objet de l'Accord-cadre du 6 avril 2012 qui prévoit, entre autres, la mise en place des organes de la Transition. L'Accord-cadre, validé par la CEDEAO, l'Union Africaine et le Conseil de Sécurité des Nations Unies, prévoit l'élaboration d'une feuille de route pour la transition.

Ainsi, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, et le gouvernement d'union nationale ont notamment été investis de deux missions spécifiques à réaliser au cours de la période transitoire. Il s'agit du rétablissement de l'intégrité du territoire national et l'organisation d'élections libres et transparentes.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ces deux missions ont été atteintes, en témoignant notamment les déclarations solennelles du président malien par intérim Dioncounda Traoré et celles de la communauté internationale qui a beaucoup aidé le Mali. En effet, le pays a recouvré ses territoires jadis occupés par les islamistes terroristes et organisé une des plus belles élections de l'ère démocratique à partir 1992. Bref, ce pays a atteint un taux score de participation de plus de 45% au second tour, un taux jamais obtenu.

Cependant, au-delà de ces deux aspects reluisants de la transitoire, deux situations risquent de diminuer l'éclat de son succès.

D'abord la tenue des élections législatives. En effet, dans la feuille de route pour la transition, fait remarque un observateur de la scène politique malienne, il n'a pas été question de spécificité en termes d'organisation d'"élections libres et transparentes".

S'agit-il des élections présidentielles seulement ou de l'ensemble (présidentielles et législatives), s'interroge cet observateur. Cette interrogation est d'autant pertinente que sa réponse est de nature à mettre fin à une situation ambiguë et antagonique.

Selon le gouvernement de transition, c'est à lui que revient cette prérogative et non au nouveau pouvoir élu. Le ministre de l'Administration territoriale, le général Moussa Sinko Coulibaly, a proposé la période d'octobre-novembre pour les législatives.

Par contre, des partis politiques à l'image de l'Union pour la république et la démocratie (URD) dont le candidat Soumaïla Cissé était le challenger du président élu Ibrahim Boubacar Kéita au second tour de la présidentielle, et le Parti pour la renaissance nationale (PARENA), estiment le contraire.

Il semble que le camp du nouveau président, à en croire certaines sources, est de même avis que ces deux partis politiques, parmi d'autres, réunis au sein du Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la république (FDR), un front anti-putsch.

En outre, le FDR, créé aux lendemains du coup d'état militaire du 22 mars 2012, dirigé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, récemment promu général de corps d'armée, estime qu'il a un autre motif de contestation.

En effet, ce front de refus entend saisir le Tribunal Administratif pour demander l'annulation du décret de nomination.

Pour ce faire, il a d'abord adressé une lettre ouverte au président de la République par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, qui a nommé le chef de l'ex-junte au grade de général de corps d'armée à titre exceptionnel pour compter du 1er août courant. Selon ladite lettre, " le FDR se fera le devoir de saisir le Tribunal Administratif en demande d'annulation du décret attribuant illégalement et indûment des droits au Capitaine Sanogo et au Colonel Moussa Sinko Coulibaly en violation flagrante de la législation en vigueur au Mali".

Selon Abdrahamane Bah, un juriste, "le succès de la transition risque d'être entaché de points sombres, donnant ainsi un goût inachevé à cette période transitoire au cours de laquelle le Mali aura fait montre d'une grande maturité".

"Il y a des pays africains et d'ailleurs qui ont connu des crises similaires à la nôtre sinon plus grave, mais ils ne s'en sont pas sortis aussitôt comme ce fut le cas du nôtre", a conclu M. Bah.

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