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Rétrospection : Le bal des prébendiers
Publié le lundi 26 aout 2013  |  Le Prétoire


© Autre presse par DR
Le général Moussa Sinko Coulibaly


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L’élection présidentielle a vécu et la classe politique n’a pas encore fini d’en tirer toutes les leçons. L’administration, qui elle non plus n’en a fait aucune évaluation, voulait précipiter les choses en fixant déjà les dates des prochaines élections législatives alors que la mission assignée à Moussa Sinko Coulibaly était d’organiser une élection présidentielle propre et transparente, et de s’en aller.

Tieman Hubert Coulibaly et Soumeylou B Maïga (photo montage)

Apparemment, fort de son nouveau grade de général gracieusement et complaisamment offert par le président de la République par intérim à la générosité douteuse, le ministre de l’administration territoriale veut jouer les prolongations et se rendre maitre du jeu. Mais, fort heureusement, les acteurs de la scène politique ont décidé que la partie était finie pour l’équipe de la transition. A commencer par les responsables du RPM, dont le chef vient d’être élu à la tête de l’Etat, qui ont compris que laisser Dioncounda Traoré et compagnie agir encore, c’est s’exposer à tous les dangers, à recevoir encore des cadeaux empoisonnés. De commun accord, transition imposée et autorité légalement reconnue ont donc décidé de surseoir aux élections législatives et de s’affairer pour le passage de témoin, le 04 septembre prochain.


C’est seulement après cette date avec son cérémonial qu’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK) compte révéler aux citoyens la composition du prochain gouvernement. Selon le vainqueur de la dernière présidentielle, les ministres ne seront pas nommés en fonction de leur appartenance politique mais de leurs mérites professionnels et techniques. Qui seront donc dans ce gouvernement de technocrates ?

Pour diriger la primature, deux noms fusent avec insistance. D’abord celui de Soumeylou Boubèye Maïga, membre fondateur et transfuge de l’Adema-Pasj, ex-ministre de la défense et, surtout, des affaires étrangères, président d’un nouveau parti qui a apporté son soutien à la candidature d’IBK. Ensuite celui de Tiéman Hubert Coulibaly, actuel ministre des affaires étrangères, président d’un obscur parti politique hérité de son père, qui, également a décidé, malgré son appartenance au Front pour la sauvegarde de la démocratie et la République, (FDR) front anti-putsch puis front anti-IBK, de soutenir la candidature du prochain locataire de Koulouba.

Soumeylou Boubèye Maïga, Tiéman Hubert Coulibaly

Le premier est un grand stratège et manipulateur de la scène politique, un fin connaisseur du dossier du nord qui constitue une véritable épine dans le pied du pouvoir à cause du regard attentif et passionné d’une certaine partie de la communauté internationale. Son rôle pourrait donc être déterminant dans l’application et le suivi de l’Accord de Ouagadougou malencontreusement et honteusement signé par les autorités de la transition sous la houlette d’un homme, Tiébilé Dramé, qui avait décidé ainsi de prendre sa revanche sur l’histoire politique de la nation.


Le deuxième n’est pas politiquement mûr au point de prendre les rênes d’un mandat qui s’annonce comme une nouvelle transition vers la réconciliation et la refondation nationales. Issu d’un parti politique pratiquement inexistant, Tiéman Hubert Coulibaly n’a véritablement eu sa chance et n’est apparu à la lumière que « grâce » au coup d’Etat du 22 mars 2012, lorsqu’il a été propulsé sur la scène des contestataires du FDR.

A noter que ces deux hommes ont apporté leur soutien à IBK avant même la tenue du premier tour de scrutin. On peut donc, dans un raisonnement simpliste, les compter parmi les premiers fidèles. En réalité, s’ils avaient décidé de jouer les seconds couteaux, c’est tout simplement parce qu’ils avaient compris qu’après onze années d’attente, leur nouveau mentor était enfin en bonne posture. Lui aussi doit cette chance au putsch qui a mis fin au règne du général Amadou Toumani Touré et aux privilèges des vautours qui l’entouraient. Entre l’insistance hypocrite d’un FDR qui voulait un retour à l’ordre constitutionnel sans le respect des dispositions de la Constitution et le rétablissement d’ATT et de son gouvernement dans leurs droits et l’empressement calculateur et intéressé d’une Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam) favorable aux putschistes de Kati, IBK s’est soigneusement abstenu de se prononcer publiquement, préférant nager entre deux eaux.

Nager entre deux eaux

Soutenant au début les contestataires du FDR, prêtant une oreille attentive à la junte, laissant ses partisans participer à, au moins, une activité des pro-putschistes, le président fondateur du RPM a pu jauger les poids et forces des uns et des autres. Comprenant enfin que même si la majorité du peuple n’a pas véritablement acclamé le putsch du 22 mars 2012, elle avait consommé son divorce avec la classe politique traditionnelle, celle de la gestion consensuelle du pouvoir prônée par ATT, et qui serait à la base de tous les malheurs de la République, dont l’occupation de la majeure partie du territoire national et la nécessité de l’intervention de forces étrangères pour redonner un semblant d’honneur et de dignité au peuple malien.

Pour revenir à la formation d’une nouvelle équipe, il faut noter que même si Soumeylou Boubèye Maïga et Tiéman Hubert Coulibaly ont été parmi les premiers soutiens d’IBK et qu’ils sont en train de manœuvrer pour occuper le devant de la scène, le premier, à défaut, voulant imposer le second à la primature, aucun d’eux ne devrait occuper le fauteuil de Premier ministre pendant le premier et dernier mandat d’IBK.

Pour des raisons qui seront abordées prochainement dans ces colonnes avant même la fin du bal des prébendiers.



Cheick TANDINA

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