Ce fut trois visites instructives et positives. Le colonel-major Ibrahima Fané, chef d’état-major de l’Armée de terre accompagné de son staff, s’est rendu les 21 et 22 août derniers dans les centres d’instruction de Markala, Tiby et Koutiala. Cette sortie visait à prendre contact avec les formateurs (quelques centaines) et les recrues (trois mille au total) pour s’enquérir de leurs conditions de travail et de vie, selon le principe selon lequel «mieux vaut voir une fois qu’entendre cent fois».
A la première étape Markala, dont le centre d’instruction a ouvert ses portes deux semaines avant les autres centres du pays, une très forte pluie n’a pas altéré la qualité des échanges entre le visiteur de marque et les recrues qui n’auraient manqué pour rien au monde son adresse. Le commandant Sadio Camara, directeur de la formation, a fait une présentation exhaustive du centre avant de présenter ses doléances à son hôte. Markala est confrontée à deux principales préoccupations. En premier lieu, le manque d’encadreurs qui est devenu encore plus difficile à gérer depuis que le centre a accueilli il y a peu une centaine de recrues de surveillants de prison. La deuxième doléance portait sur l’absence d’équipement pédagogique, surtout en armement. Ces deux préoccupations ont été immédiatement prises en compte par le colonel-major Ibrahima Fané qui a promis l’envoi dans un bref délai d’instructeurs. Il a indiqué aussi qu’il analyserait avec ses structures impliquées dans les formations comment un échelon tactique interarmes (ETIA) avec tout son armement pourrait servir de support à Markala.
La délégation a ensuite mis le cap sur Tiby, une bourgade située à une trentaine de kilomètres de San, jadis tenue par le service civique. La zone se révèle totalement enclavée, mais également propice à la formation militaire. Là, les problèmes ne manquent pas. Dans ce centre d’accès très difficile en période hivernale, la communication constitue un vrai luxe, car il faut déambuler en tenant son téléphone à bout de bras pour tomber sur le signal d’un opérateur téléphonique. Au nombre des difficultés liées à la formation le commandant Moussa Issiaka Ongoïba a évoqué le manque de moyens sanitaires, de transport et surtout d’hébergement. En effet, une partie des recrues loge dans les bâtiments de l’école fondamentale de Tiby alors que l’ouverture des classes se rapproche à grand pas.
Pour combler ce vide, le commandant Ongoïba a demandé huit tentes, requête qui a eu un écho favorable auprès du colonel-major Fané. La dernière étape a été celle de Koutiala où le colonel Kalifa Sogodogo commandant la 8è Région militaire et le directeur du centre le lieutenant-colonel Nèma Sagara ont accueilli la délégation. Dans son exposé, le directeur du centre a magnifié le bon climat qui existe entre le CI de Koutiala et les autres structures de la localité. Une bonne collaboration qui se manifeste par l’appui de la CMDT qui a doté le centre d’un champ de tir situé à une trentaine de kilomètres de Koutiala. Le lieutenant-colonel Sagara, après avoir souligné le problème d’électricité, a demandé des tentes supplémentaires, car, lors des séances de tir les recrues peuvent parfois passer la nuit en dehors du centre.
Au terme de cette mission de 48 heures, le colonel-major et sa délégation sont repartis très satisfaits du travail immense abattu par l’encadrement en si peu de temps. Le chef de la mission a saisi l’occasion pour renouveler sa confiance aux encadreurs et s’est dit heureux de retrouver devant lui des futurs collaborateurs qui ont la volonté inoxydable de servir sans retenue la chère patrie. Le chef d’état-major de l’armée de terre avait à son côté le colonel Ntakny Ag Itékane, commandant la 2ème Région militaire.
