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Réconciliation nationale : Les autorités doivent donner l’exemple
Publié le mercredi 28 aout 2013  |  Le Katois




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Le processus de réconciliation nationale, déjà entamée à travers la Commission dialogue et réconciliation (Cdr), est l’une des priorités du nouveau président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. «Je serai le président de la réconciliation nationale. La réconciliation nationale est nécessaire pour faire face aux exigences légitimes de notre peuple», clamait-il au lendemain de la proclamation des résultats du 2ème tour de la présidentielle par la Cour constitutionnelle. Mais, à notre avis, il serait intéressant, pour que cette réconciliation nationale soit effective et efficace, de la débuter au sommet de l’Etat et des regroupements politiques.





Les Maliennes et les Maliens ont souffert le martyr dans leur chair et dans leurs os. La République était meurtrie et menacée dans son existence par des narco-trafiquants armés et des jihadistes qui commettaient toutes sortes d’exactions sur les populations, finalement contraintes de s’exiler dans les pays de la sous-région. Et comme si cela ne suffisait pas, ils finiront par occuper les 2/3 du territoire national avec l’intention de prendre le Sud du pays pour appliquer, en toute quiétude, leur maudite et criminelle charia. Et n’eut été l’intervention de la Communauté internationale, notamment de la France, c’en serait fini pour la Nation malienne.





Le gouvernement de la transition ayant réussi les deux missions qui lui était assignées, à savoir, la récupération de l’intégrité territoriale et l’organisation des présidentielles crédibles, libres et transparentes, reste maintenant à pacifier le pays et à réconcilier les cœurs et les esprits traumatisés et enclins aux règlements de comptes avec les ennemis de la Nation. Cela est bien possible, surtout que le nouveau président de la République fraîchement élu, Ibrahim Boubacar Kéïta dit Ibk, se veut le président de la réconciliation.





Dans cette optique, il serait beau, à l’instar du geste élégant de Soumaïla Cissé, battu au second tour de la présidentielle, de voir que cette réconciliation puisse commencer au sommet de l’Etat et des regroupements politiques. Qu’il serait aussi beau de voir Att et Sanogo se pardonner et se donner des accolades, en tournant l’histoire sombre de notre pays ! Si cela arrivait, les deux ex-putschistes montreraient que les coups d’Etat ne sont pas une solution à la résolution des problèmes auxquels notre pays est confronté.

Quoi de plus merveilleux aussi de voir l’ex-putschiste Sanogo et l’ex-Pm Cheick Modibo Diarra qu’il avait nommé avec pleins pouvoirs, avant de le contraindre à démissionner, faire la paix des braves ! Et que dire si la Copam qui a orchestré une marche de protestation qui a fini par le tabassage du président de la République par intérim dans son Palais à Koulouba, demandait publiquement pardon au Pr. Dioncounda Traoré et au peuple malien ?





De même, ne serait-ce pas intéressant de voir la Copam et le Fdr qui se regardaient et se regardent encore en chiens de faïence, se tendre la main pour s’entendre sur l’essentiel : l’avenir et le devenir du Mali ?





Et si les rebelles du Nord se résignaient à leur éternelle victimisation en abandonnant la parole des armes pour s’engager résolument sur le chemin du dialogue et de la paix constructive avec le pouvoir central de Bamako ? Et si… ? Pourquoi pas. Ce n’est pas de l’utopie, cela est bien faisable.

On se souvient encore que lors de la cérémonie de réconciliation au sein des forces de défense et de sécurité, le président de la République par intérim, le Pr. Dioncounda Traoré ravivait dans les mémoires : «Kaya Magan Cissé, Soundiata Kéïta, Da Monzon Diarra, Biton Coulibaly, Babemba Traoré, Sékou Ahmadou, Samory Touré, Askia Mohamed, Sony Aliber, Firhoun, Koumi Diossé, El Hadj Oumar Tall, les Oulad Soleyman ou Oulad Ich, sont nos ancêtres à tous et à toutes, parce que nous sommes un pays brassé où l’oncle d’un Soninké est le cousin d’un Peuhl, où la nièce Kounta est aussi une cousine Iwlemeden. Nos illustres devanciers ont travaillé chacun à un ensemble historique solide dont le Mali actuel est d’abord la résultante et ensuite l’héritier, l’héritier d’une terre dont il a été toujours dit qu’elle est la digue contre laquelle se brisent la trahison et l’intrigue».





Il a ensuite prêché pour le par le pardon. «Ce que demande ce Mali n’est pas au-dessus de nos forces et de nos capacités : c’est le pardon. Ce que demande le Mali, c’est que nous ayons l’humilité de demander pardon et la grandeur de pardonner. Le pardon pour l’offense qui nous est faite. Le pardon pour l’offense que nous avons faite. Le pardon que nous devons demander parce que nous ne sommes rien, rien d’autre que poussière et qui retournera poussière, parce que nous sommes infiniment petits par rapport à l’infinité du temps et de l’espace. Le pardon que nous devons nous accorder mutuellement pour que le Tout Puissant continue de veiller sur ce pays. Car Dieu n’est pas là où il y a la haine. Dieu n’est pas là ou il n’y a pas de sincérité. Dieu n’est pas là où se trouvent la démesure et la surenchère. Dieu n’est pas là où l’homme ne peut pas pardonner à l’homme». Pourquoi alors ne pas nous pardonner entre Maliens ?

Basile ESSO

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