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Lassana Guindo de la Dngm à propos de la fermeture des sites d’orpaillage : «Il fallait qu’on réagisse pour faire respecter la Convention que le Mali a signé avec les sociétés minières»
Publié le jeudi 29 aout 2013  |  Notre Printemps




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Troisième producteur d’or en Afrique après le Ghana et l’Afrique du Sud, le Mali regorge d’énormes potentialités minières. Lesquelles risquaient d’être sérieusement affectées non seulement par la crise multidimensionnelle que notre pays a traversée, mais aussi par le phénomène de l’orpaillage. Pour avoir d’amples informations, nous avons approché le Directeur national de la géologie et des mines (Dngm), M. Lassana Guindo. Interview !

Notre Printemps : Vous êtes le Directeur national de la géologie et des mines (Dngm). Comment se porte votre structure ?

La Dngm se porte très bien. Nous nous occupons assez bien de notre mission qui est la mise en œuvre de la politique minière du Mali.


M. Lassana Guindo : Quel est l’apport du secteur minier dans l’économie nationale ?

Nous avons eu des échos que notre secteur minier contribue beaucoup dans l’économie nationale. Cela est une réalité et c’est compte tenu de la stratégie mise en place dans ce secteur. Mais, nous, en tant qu’administration minière, nous sommes avec d’autres intervenants qui sont les Services des impôts, les Domaines, les Cadastres et bien d’autres secteurs, à l’instar de l’Inps, qui sont vraiment les structures qui reçoivent des recettes provenant des mines. C’est un apport qui n’est pas du tout négligeable ; ça mesure à coups de milliards de francs Cfa. Ces derniers temps, je peux dire que nous faisons au moins de plus 250 milliards de FCfa comme taxes et impôts payés au Trésor.

La fermeture des sites orpaillages au Mali, parlons-en !

L’orpaillage est une activité qui connaît ces derniers temps un développement exponentiel. Il est exercé aujourd’hui, en plus des Maliens, par les étrangers venus du Burkina Faso, du Niger, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire. Ainsi, de l’orpaillage traditionnel, nous retrouvons de nos jours à l’orpaillage semi-mécanisé. Ce dernier est différent de l’orpaillage traditionnel dans lequel on utilisait la houe, la daba, entre autres. Aujourd’hui, nous voyons que des moyens beaucoup plus sophistiqués sont utilisés comme les tracteurs, les concasseuses… En d’autres, des moyens mécanisés pour cette activité. Or, dans de situations pareilles, le Code minier du Mali prévoit que quand l’orpaillage devient semi-mécanisé, il doit être placé sous la réglementation de l’administration minière. Ce qui n’est pas pour le moment le cas.

En outre, il y a eu une mauvaise cohabitation entre les sociétés minières qui ont légalement obtenu leurs permis de recherche et les orpailleurs. Ces orpailleurs ne sont pas toujours dans la légalité. La loi dit que l’orpaillage est toléré et n’est exercé que dans des couloirs d’orpaillage. Mais, nous voyons que c’est une occupation illégale, sans accord préalable avec les détenteurs de permis. C’est ce qui amène une mauvaise cohabitation entre détenteurs de permis et orpailleurs.

Pour le cas précis de Kobaba, c’est une société qui est en phase de développement. Elle a mis en évidence des gisements.

Après plusieurs missions de sensibilisation, nous avons vu que la situation s’empire. Il faut reconnaître que ces orpaillages utilisent de grands moyens, notamment des machines de détection, des matériels sophistiqués et des camions. De ce fait, ils procèdent de la même manière que les grandes sociétés minières légalement installées sur des sites bien déterminés. Il fallait donc qu’on réagisse pour faire respecter la Convention que le Mali a eu à signer avec ces sociétés minières. C’est pour cette raison que nous étions obligés de fermer ce site pour permettre à la société de mettre son projet en œuvre dans les conditions les plus normales. C’est la cause principale de la fermeture de ce site d’orpaillages et bien d’autres.


Quel est l’impact de la crise qu’a connue notre pays sur le secteur minier ?

Nous analysons cette crise à deux niveaux : l’environnement du secteur minier est dominé par la recherche minière et puis, l’exploitation minière. En ce qui concerne l’exploitation minière, la crise n’a pas impacter sur cet aspect. La chance que nous avons eue est que l’ensemble des mines sont situées dans les zones qui n’avaient pas de problèmes. Les sociétés minières n’ont pas eu de problèmes par rapport à la crise. Nous avons enregistré en 2012, une production nette, meilleure à celle de 2011. Même si l’activité était devenue très timide à cause de l’insécurité. Mais, si impact il y a eu, c’est au niveau de la recherche minière elle-même.

Le Mali possède-t-il un Code minier ?

Evidemment, Oui. On ne peut pas avoir une activité minière dans un pays, sans vraiment un Code. Il y avait le Code de 1970 qui donnait la priorité à l’Etat de conduire l’activité minière. Puis après, il y a eu un nouveau Code en 1992 (on l’appelle Code de 92), qui a permis l’arrivée des grandes sociétés minières qui ont aujourd’hui leurs permis au Mali. Après cela, il y a eu un autre Code en 1999 qui a été relu en 2002. Et c’est ce Code de 2002 qui est en vigueur aujourd’hui. Il a été promulgué en février 2012 et ses textes d’application ont commencé depuis juillet passé.

Réalisée par E. BRUNO

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