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IBK : les fruits tiendront-ils la promesse des fleurs ?
Publié le vendredi 6 septembre 2013  |  Le Pays.bf


© aBamako.com par A.S
Cérémonie d`investiture de Ibrahim Boubacar Keita
Bamako, le 04 Septembre 2013 au Centre International de Conference de Bamako (CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.


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Ibrahim Boubacar Kéïta, alias IBK, a enfilé, le mercredi 4 septembre dernier, son costume de président du Mali en prêtant officiellement serment devant la Cour suprême. Rappelons que la prestation de serment fait partie du rituel traditionnel de passation de pouvoir. Et le Mali en a connu plusieurs, mais cette prestation-ci se distingue forcément des autres par la charge émotionnelle qui l’a caractérisée et l’espoir combien légitime des Maliens de la voir se traduire en actes.
Le nouveau locataire du palais de Koulouba, à l’occasion de cette cérémonie, a fait un diagnostic implacable des maux dont souffre son pays et a tracé les grandes lignes de sa gouvernance. « Nul n’est et ne sera au-dessus de la loi. Elle sera la même pour tous. Je mettrai fin aux passe-droits à l’impunité, à la corruption, qui sont à l’origine du dévoiement de l’institution étatique et judiciaire », a-t-il martelé.

Le tout nouveau président, dont le credo est « le Mali d’abord », a su sélectionner les mots qu’il faut pour décrire le mal de son pays. Cela est une bonne chose, mais ce qui est plus attendu de lui, c’est la thérapie qu’il va appliquer pour traiter efficacement le mal malien. Plus que tous les présidents maliens qui se sont succédé au palais de Koulouba, Ibrahim Boubacar Kéïta doit savoir qu’il sera jugé par les Maliens et par l’histoire à l’aune des engagements forts qu’il a pris. Il doit également savoir que les mots qu’il a prononcés ont certainement alimenté le téléprompteur de Amadou Toumani Touré (ATT) quand celui-ci prêtait serment en 2008 pour la 2e fois.
Il ne faut pas que les responsabilités qu’il va bientôt confier aux Maliens soient perçues comme un « retour d’investissement »,
Pourtant, ce président, qui a été adoubé par l’écrasante majorité des Maliens, a fini par trahir son serment en faisant du Mali un pays de corruption, d’impunité, de mal gouvernance. La suite est connue. Le général qui avait de grandes ambitions pour son pays, ne serait-ce que théoriquement, a été balayé par une junte, à la grande satisfaction des Maliens, et a été de ce fait contraint à l’exil et à « la mort politique ».

Cet épisode de la vie politique du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta le connaît plus que quiconque. Pour ne pas tomber dans les mêmes travers que son prédécesseur ATT et pour répondre efficacement aux nombreuses et légitimes attentes du peuple, le nouveau président malien doit impérativement s’entourer d’hommes et de femmes responsables, honnêtes, dotés du sens du service public et de l’intérêt général. Et ce n’est pas le vivier qui manque au Mali pour les trouver. Il ne faut pas que les responsabilités qu’il va bientôt confier aux Maliens soient perçues comme un « retour d’investissement », un moyen pour perpétuer la politique de passe-droit, l’impunité, la corruption qui ont tant fait du mal à ce pays et qui lui ont servi de thèmes à l’occasion de sa campagne.
Il faut que IBK s’affranchisse véritablement de tous ces lobbys qui ne manqueront pas de le prendre en otage
Pour ne pas décevoir le peuple malien qui l’a pratiquement plébiscité à la présidentielle, il doit, par ses propos, ses actes, donner d’abord l’exemple. Car comme on le dit « le poisson pourrit par la tête ». Et Ibrahim Boubacar Kéïta doit travailler à faire démentir cet adage. Pour y arriver, il ne doit pas craindre de sanctionner ceux de ses rangs, et Dieu seul sait s’ils sont nombreux, qui viendront à poser des actes répréhensibles. En effet, certains opérateurs économiques, qui l’ont accompagné dans sa conquête du pouvoir, sont peut-être les mêmes dont « la générosité » avait permis à ses prédécesseurs de séduire l’électorat malien. Il faut que IBK s’affranchisse véritablement de tous ces lobbys qui ne manqueront pas de le prendre en otage, pour véritablement travailler dans le sens de son credo « le Mali d’abord ».

Le nouveau locataire du palais de Koulouba gagnera à entrer dans l’histoire de la plus belle façon en inscrivant son action de tous les jours autour des valeurs de l’alternance, de la transparence, de la laïcité, de la démocratie. Bien d’acteurs politiques, avant lui, ont dû transiger avec ces valeurs, consécutivement à des compromissions et à des collusions avec des groupes de pression pour lesquels l’Etat n’est qu’une « caverne d’Ali Baba ». On sait bien que Ibrahim Boubacar Kéïta est un homme de conviction. Pour cela, il doit désormais passer aux actes et travailler de sorte que le Mali lui survive s’il ne veut pas que son credo soit un simple slogan de campagne.

Pousdem PICKOU

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