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COVEC, EGK : Troublants marchés de gré à gré de 140 milliards de F CFA
Publié le samedi 22 mai 2021  |  Mali Tribune
Cérémonie
© aBamako.com par Momo
Cérémonie de lancement de la 16ème édition de la semaine nationale de la sécurité routière
Bamako, Le 16 novembre 2020 Le ministre Makan Fily Dabo a présidé la cérémonie de lancement de la 16ème édition de la semaine nationale de la sécurité routière
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Trois marchés de réhabilitation et de construction de routes, d’une valeur globale de 140 milliards de F CFA, attribués de gré à gré à Covec-Mali et EGK. C’est l’exploit réussi par Makan Fily Dabo, l’ex-ministre des Infrastructures et des Transports. Il a été épinglé par le Coordinateur des comités syndicaux DAF, CPS, DFM de la Primature et de tous les ministères. Nous avions donné l’alerte le mois dernier.
Dans une lettre ouverte adressée au Premier ministre Moctar Ouane et à toutes les autorités de la Transition, le Coordinateur des comités syndicaux DAF, CPS, DFM de la Primature et de tous les ministères, Issa Synayoko, dénonce l’attribution dans des conditions jugées illégales de certains projets routiers dont le montant leur confère un appel d’offre national et international.

Il s’agit de Kayes-Sandaré (135 km) pour un coût de 85 milliards de F CFA, Dioro-Banakoro (45 Km) d’un montant de 22, 798 milliards TTC et Sévaré-Mopti (10 Km de voirie dont 5 km à Mopti et du contournement de l’aéroport de Mopti) pour 32, 601 milliards de F CFA. Ces marchés, selon M. Synayoko, d’un montant total de 140 400 140 705 F CFA « ont été attribués en catimini, en violation de la procédure de passation locale et sous-régionale ».

Le Coordinateur Synayoko invite, par conséquent, le Premier ministre à retirer les avenants de ces marchés, qui selon lui, « rentrent purement et simplement dans le cadre de la corruption ».

Nous avions servi de lanceur d’alerte en avril dernier sur cette affaire de marchés de gré à gré au ministère des Infrastructures et des Transports. Dans notre parution n° 1956 du 13 avril 2021, nous titrions : « Routes Sandaré-Kayes, Banakoro-Dioro : odeurs de marchés de gré à gré attribués à Covec et EGMK ». A l’époque, tous nos efforts aux fins d’investigation au ministère des Infrastructures et des Transports ont été butés à un mur de silence.

Le marché de la route Sandaré-Kayes a été attribué à l’entreprise Covec-Mali. Il concerne la réhabilitation de cette voie sur le corridor Bamako-Dakar par le nord, pour une durée de 36 mois. L’entreprise générale Mamadou Konaté (EGK) s’adjuge les deux autres (Banakoro-Dioro et Sévaré-Mopti).

Le ministère des Infrastructures et des Transports a juste conclu une entente directe avec ces entrepreneurs maliens et chinois pour faire passer les marchés au niveau de la DGMP avec l’aval du ministère de l’Economie et des Finances. Lesdits marchés ont fini par être adoptés en conseil des ministres.

Le Coordinateur Sinayoko accuse le ministère des Infrastructures et des Transports « de gestion calamiteuse des projets routiers ». Ce que nous avions d’ailleurs écrit en évoquant le profil de Makan Fily Dabo, qui a blanchi sous le harnais depuis une quinzaine d’années à différents postes, dans ce département où les marchés publics constituent en même temps la caverne d’Ali Baba.

Abdrahamane Dicko

ENCADRE

Un ministre abonné aux scandales ?

Les scandales n’en finissent pas de tomber sur la tête de Makan Fily Dabo. Depuis le mardi 18 mai 2021, il est accablé par des informations récurrentes relatives à des décisions d’affectations et de nominations d’agents de son ministère, qui sont postérieures au 14 mai 2021, date de dissolution du gouvernement.

Les décisions en cause sont le n° 2021-0090/MTI-SG du 14 mai 2021 portant affectation d’agents à la direction des Transports terrestres, maritimes et fluviaux et le n° 0089/MTI-SG portant nomination des chefs de section à la direction nationale des Transports terrestres, maritimes et fluviaux. Elles ont toutes les deux été enregistrées le lundi 17 mai au courrier arrivé de de la direction.

Des actes qui placent l’ex-ministre au cœur des suspicions dans la mesure où sa signature n’a aucune force légale au moment où le gouvernement est démis.

A. D.
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