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Le Mali est malade de sa démocratie et son multipartisme : Mon ordonnance pour le sauver !
Publié le jeudi 3 juin 2021  |  le pelican
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Le ridicule ne tue pas au Mali, et les faux patriotes qui ont des discours sur la démocratie, la bonne gouvernance, le multipartisme intégral sont actuellement pris dans le piège de leur turpitude. Les opportunistes de la plupart des 219 partis politiques sont maintenant pris au piège du jeu de la démocratie mal comprise dans l’Etat de droit. Au Mali, la turpitude, sinon l’hypocrisie consiste à se taire, garder silence, le temps de voir vers ou le vent va souffler et à décider non pas par conviction patriotique mais par pure calcul des intérêts à défendre ou à préserver. Or comme on le dit, il n’y a pas de vent favorable à celui qui ne sait pas, là où aller à l’image de la plupart des 219 partis actuellement existants.
Les évènements du 24 Mai, avec l’arrestation du Président de la République et son Premier ministre par le Vice-Président de la Transition, ont dévoilé le jeu de la plupart des politiciens bavards qui composent le paysage politique et qui animent au quotidien l’actualité. Sinon, comment comprendre, avec 219 partis politiques, que les animateurs et leaders politiques, qui prônent la démocratie et l’Etat de droit, se terrent comme des rats et n’ont pas osé officiellement condamner le coup de force réalisé par le Vice-Président de la Transition, quel que soit le motif avancé ? Comment seulement les leaders d’une dizaine de partis politiques sur 219 ont eu le courage de dénoncer publiquement et officiellement ce coup de force comme une violation flagrante des lois fondamentales du pays ?

La raison est simple, parce qu’il n’y a pas 219 options idéologiques et orientations de développement et que les partis politiques créés au Mali n’ont pas de conviction et n’ont d’idéal que pour la conquête du pouvoir. Le calcul sur les alliances à tisser pour arriver au sommet et organiser le partage du gâteau est la motivation de 95% des partis politiques créés au Mali. Ces partis n’ont de savoir-faire que la manipulation des esprits et les discours populistes pour embarquer avec eux la très grande masse ignorante des maliens que nous sommes.

Fondamentalement, dans le pays ou la culture de l’oralité façonne le mode de pensée, les gens n’ont pas l’habitude de décortiquer, d’analyser l’information pour distinguer le vrai du faux. Dans un tel pays, la fausse rumeur peut causer du tort et générer des évènements aux conséquences dramatiques. Dans le pays où la plupart des décisions d’actions sont prises non par ce qu’on a compris, mais parce qu’on a entendu, la manipulation devient l’astuce du pyromane pour hypothéquer tout avenir politique et schéma cohérent de gouvernance et de développement.

La situation politique sera toujours compliquée au Mali tant que les gens agiront, non pas par conviction, mais pour défendre un intérêt immédiat et futur.

Il n’est pas permis d’espérer construire le Mali de demain et de vivre sainement la démocratie lorsque les germes du mensonge de la fausseté et la fourberie sont produits par les chercheurs Universitaires, les leaders religieux, les Hommes de cultures, les Politiciens malhonnêtes. La prolifération des partis politiques au Mali, actuellement au nombre de 219, plutôt que d’être perçue comme un indicateur et un signe de vitalité de notre démocratie, révèle fondamentalement la dégradation des valeurs morales, sociales identitaires du Mali. Aujourd’hui, ces valeurs sont tellement profanées qu’on ne peut plus jurer que le malien serait incapable de faire pour l’argent, tel ou tel vice en fonction de son appartenance ethnique, culturelle ou religieuse.

L’heure est grave, et il devient prioritaire que la Transition porte au 1er axe du plan d’Action Gouvernemental, l’organisation des assises nationales sur l’état des lieux et le devenir de la Nation. Les assises nationales doivent mettre en débat, la dissolution des 219 partis existants et la réorganisation /recomposition du paysage politique avec seulement trois (3) partis politiques aux couleurs du drapeau national. Tant qu’on n’aura pas pris la décision souveraine de faire la démocratie avec les valeurs de nos réalités socioculturelles, la démocratie et la gouvernance ne se porteront pas mieux au Mali.

L’argent et le pouvoir étant au cœur des enjeux politiques au Mali, il sera pratiquement impossible que les alliances entre les acteurs de la pléthore de partis politiques puissent favoriser le choix de l’Homme providentiel dont le Mali aura besoin pour sortir du gouffre. Sans nul doute, les alliances obligatoires entre les acteurs des partis politiques feront obligation à tout candidat aux élections présidentielles de composer les mains et pieds liés avec des corrompus et des malfrats pour décider de comment partager le gâteau une fois à Koulouba.



Engager le processus de la dissolution des 219 partis politiques est dans le contexte actuel du Mali la seule alternative viable pour créer les conditions de l’Unité et la pacification du pays. C’est avec seulement trois (3) grands partis politiques que le Mali pourra sortir la tête de l’eau, et faire face aux adversités qui menacent la perte de l’Etat-Nation. Le processus de déclin de l’Etat-Nation étant déjà commencé, il faut stopper l’hémorragie du malade et commencer le traitement avec l’ordonnance pour dix (10) produits :

L’organisation des assises nationales pour la dissolution des 219 partis politiques existants au Mali.
Le lancement du processus de signature de la pétition en faveur de l’organisation du référendum afin que les citoyens se prononcent POUR ou CONTRE la prolifération des partis politiques dans le contexte de la démocratie et du multipartisme intégral au Mali.
La réorganisation/recomposition du paysage politique et la formulation d’un document institutionnel sur trois (3) options et orientations idéologiques axées sur une vision claire de développement du Mali de demain.
La nécessité de laisser le soin aux acteurs politiques et aux militants de choisir par conviction entre les trois (3) nouveaux partis, l’option idéologique et l’orientation politique de développement qui correspond au mieux à leur vision du Mali de demain.
L’ouverture de la campagne du processus d’organisation des élections communales, des cercles des régions les législatives et la présidentielle, sur la base des trois (3) nouveaux partis.
L’urgence et la nécessité de booster le processus de développement socioéconomique et culturel des Collectivités Territoriales décentralisées fortement handicapées par les antagonismes et divisions politiques.
La révision de la constitution malienne de 1992 pour y intégrer les normes et valeurs fondamentalement axées sur les références du riche patrimoine socioculturel du Mali.
Le développement d’outils et procédures pour cultiver les principes de la loyauté, la probité et le professionnalisme dans l’Administration d’Etat.
La production du guide du code d’honneur et de conduite du Mali axée sur l’amour de la partie, le professionnalisme, la probité, l’honneur et la dignité.
Le calage de la durée de la transition sur les délais de réorganisation/recomposition du paysage politique sur la base des trois (3) nouveaux partis.
Force est de se convaincre que c’est tout simplement impossible au Mali et avec 219 partis politiques pour 4 à 8 millions d’électeurs de choisir le Président dont on a besoin pour correctement diriger le pays, impulser le développement, et restaurer la grandeur de la nation malienne. Pour le Mali de demain, il faut un Président à la hauteur des défis à relever et des changements attendus qui soit capable de redorer le blason, l’honneur et la dignité malienne, faire du Mali un pays émergent qui retrouvera avec grandeur sa place dans le concert des grandes Nations.

Moussa Dao, Vice-président du RESIF-C
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