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L’Essor N° 17513 du 9/9/2013

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Le dromadaire et l’autruche : un potentiel insoupçonné
Publié le mardi 10 septembre 2013  |  L’Essor


© Autre presse par DR
Le dromadaire et l’autruche : un potentiel insoupçonné


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Notre pays peut tirer grand profit de l’exploitation économique du dromadaire et de l’autruche. La maison d’édition Edis, le Groupe « Vision pour la Renaissance du Mali » et le ministère de la Culture en sont convaincus. Dans le cadre d’un partenariat entre l’Etat et le privé, ils ont récemment organisé une journée de sensibilisation sur les deux animaux.

Une visite à la ferme Klédu de l’opérateur économique Mamadou Coulibaly et une rencontre au Centre international des conférences de Bamako ont constitué les deux activités phares de cette journée.

Installée dans le village de Tièma, dans la commune rurale de Baguinéda à 25 kilomètre de Bamako, la ferme Klédu est bâtie sur 300 hectares. Elle abrite 3000 autruches, 30 dromadaires et de nombreuses autres espèces animales et végétales.

Lors de la rencontre au CICB, le président du groupe « Vision pour la renaissance du Mali », le Pr. Kagnoumé Jean-Bosco Konaré a souligné l’importance du dromadaire qui est un animal très familier de nos compatriotes vivant dans les régions du nord. L’exploitation du dromadaire et de l’autruche peut être un facteur favorisant la réconciliation nationale tant prônée aujourd’hui. Car cette réconciliation passera aussi et surtout par le développement économique des régions du nord.

Bruno Maïga, le ministre de la Culture dans le gouvernement sortant, a évoqué l’importance du partenariat entre l’Etat et le privé dans le projet « le dromadaire et l’autruche : un espoir de développement intégré du Mali ». Pour lui, il faut promouvoir des projets pluridisciplinaires comme celui-ci. Il a, par conséquent, salué l’initiative de la ferme Klédu dont le promoteur est un précurseur en la matière.

L’idée du projet est partie du roman de Samba Niaré intitulé « Pourquoi il ne neige pas ici ». Cette œuvre de fiction pointe du doigt les difficultés que notre pays rencontre sur le chemin du développement. Difficultés sur le plan politique, économique et social. La situation est inadmissible pour l’auteur qui considère que le Mali possède les moyens d’un développement endogène.

Samba Niaré, dans son livre, dénonce entre autres maux, l’état « lamentable et scandaleux » de notre système éducatif et une justice à plusieurs vitesses. A propos de la justice, il cite l’exemple d’un homme qui passe 10 ans en prison sans jugement. « Ce qui arrive dans le septentrion de ce beau pays n’est autre que la version armée de ce qui se passe dans sa partie méridionale », écrit-il.

Pour Ousmane Konaté, qui a présenté cette œuvre, les « chroniques croûteuses », constituent un appel à l’introduction du livre dans la vie de nos enfants, à une meilleure prise en charge de nos enfants, à un respect de la dignité humaine et à une prise de conscience que « le fait politique comme le fait culturel est une chose trop sérieuse pour être laissée aux seuls politiciens ». C’est ce que le peuple malien vient d’illustrer en se mobilisant fortement pour l’élection présidentielle. Par ailleurs, Samba Niaré réitère sa proposition de délocaliser l’IPR de Katibougou à Niono pour lier l’école à la vie.

La présentation du livre a été suivie de la projection d’un diaporama consacré au dromadaire et à l’autruche. L’assistance a ainsi pu mesurer la place que le dromadaire et le chameau occupent dans le monde. L’on a surtout beaucoup appris sur le profit que le Mali pourrait tirer de l’exploitation économique de ces animaux.

Samba Niaré propose à ce propos la création d’un camedrome dans le nord du pays. L’existence d’un tel site où seraient organisées des courses de chameaux permettra de relancer le tourisme et l’économie de ces régions et même du pays. En concluant son intervention, Samba Niaré s’est référé à son roman « Pourquoi il ne neige pas ici » pour avertir que « le rêve ne deviendra jamais réalité tant que les croûtes ne tomberont pas ».

Différents spécialistes, chercheurs et invités ont souligné la pertinence de la ferme Klédu et l’impact qu’une bonne promotion des deux animaux aura pour notre pays. Le Dr Bantiéni Traoré de l’Institut d’économie rurale (IER) a observé que le dromadaire représente une grande potentialité encore mal exploitée par notre pays. En effet, l’animal est présent dans toutes les régions à l’exception de Sikasso et du District de Bamako. Le chercheur a noté que rien qu’avec l’importante quantité de lait qu’il produit, le dromadaire est économiquement rentable.

Quant à l’autruche, dans cet animal comme dans le dromadaire, rien ne se perd, tout se transforme, a-t-il expliqué. Malheureusement, il n’y a pratiquement plus d’autruche à l’état sauvage chez nous. Le braconnage a eu raison de l’animal. Pour Bantiéni Traoré, il est important pour notre pays de développer l’élevage périurbain de l’autruche. Comme c’est le cas de la ferme Klédu avec laquelle l’IER a un projet de partenariat.

Un autre défi à relever est la réintroduction de l’animal dans son milieu naturel. Il a dit espérer que la journée de sensibilisation sur le dromadaire et l’autruche contribuera à relancer la filière de l’autruche.

Le Dr Nakani Diallo, la directrice de la ferme, a annoncé que l’objectif du parc animalier est d’avoir 10 00 sujets d’ici à 2015. Actuellement, la ponte a commencé et la sélection des meilleures reproductrices est en cours pour fournir la couveuse. L’étape suivante sera les lâchers dans la nature notamment dans les forêts classées de la Faya, les réserves du Bafing-Baoulé et de Kita. Ces lâchers sont destinés à restructurer l’écosystème naturel de ces zones où l’autruche existait déjà avant son extinction par la chasse abusive. Les négociations seraient très avancées sur la question.

Y. DOUMBIA

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