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L’Indépendant N° 3338 du 10/9/2013

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Impair fâcheux lors de la prestation de serment du nouveau président : IBK a omis de « …respecter et faire respecter la Constitution et la loi »
Publié le mardi 10 septembre 2013  |  L’Indépendant


© aBamako.com par A.S
Cérémonie d`investiture de Ibrahim Boubacar Keita
Bamako, le 04 Septembre 2013 au Centre International de Conference de Bamako (CICB). Le Président Elu de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keita dit IBK a prêté serment devant la cour suprême.


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Le professeur de Droit public et de sciences politiques à l’Université de Bamako, Mamadou Samaké, par ailleurs membre du directoire de l’observatoire des droits humains et de la paix, estime dans une lettre adressée au président de la cour suprême du Mali, cette omission suffisamment grave pour être corrigée. Autrement dit, le président IBK doit prêter de nouveau serment, devant la juridiction suprême, comme en leur temps Barack Obama aux Etats Unis et Mathieu Kérékou au Benin l’avaient fait, quand il a été établi qu’ils avaient commis une erreur, en lisant le texte de leur prestation de serment.

Dans sa prestation de serment, IBK a dit textuellement : » Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute civilité le régime républicain.De remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine ».

Dans son courrier adressé au président de la Cour suprême en date du 8 septembre 2013, le Pr Mamadou Samaké écrit ceci : La Constitution dispose en son article 21 que » le fondement de tout pouvoir en République du Mali réside dans la Constitution « . Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a, au cours de l’audience solennelle du 4 septembre 2013, omis le bout de phrase du serment » Respecter et faire respecter la Constitution et la Loi « .

Conformément aux dispositions de l’article 26 de la Constitution, qui stipule que « la souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce directement par referendum ou à travers ses représentants, je viens requérir qu’il vous plaise de prendre les dispositions idoines pour corriger cette erreur matérielle préjudiciable à la formule sacrée du serment « .

Ce serment est inséré dans l’article 37 de la Constitution et est libellé comme suit : « Je jure devant Dieu et le peuple malien de préserver en toute civilité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la Constitution et la loi. De remplir mes fonctions dans l’intérêt supérieur du peuple, de préserver les acquis démocratiques, de garantir l’unité nationale, l’indépendance de la patrie et l’intégrité du territoire national. Je m’engage solennellement et sur l’honneur à mettre tout en œuvre pour la réalisation de l’unité africaine « .

Aux dires du Pr de droit public et de sciences politiques, le président IBK a le choix entre deux possibilités pour se sortir de cette maldonne juridique.

La première est d’organiser très rapidement une nouvelle cérémonie de prestation de serment qui se déroulerait en petit comité au Palais présidentiel entre lui et le président de la Cour suprême. C’est la formule qu’on choisit le président américain Barack Obama en 2008. Et le président béninois Mathieu Kérékou en 2001, lorsqu’il a été établi qu’ils avaient commis des erreurs dans leur prestation de serment. Pour ce qui concerne Kérékou, il devait dire : « Au nom de Dieu et des mannes de nos ancêtres « . On ne sait pour quelle raison il a omis de dire » et les mannes de nos ancêtres « .

La deuxième possibilité pour IBK est d’attendre la cérémonie d’investiture annoncée pour le 19 septembre en présence de plusieurs chefs d’Etat et personnalités mondiales de haut rang pour prêter serment de nouveau. En espérant que, cette fois-ci, le texte sera dit et bien dit.

Nouveau gouvernement et législatives

Le RPM s’arroge les ministères à fort potentiel électoral

On peut se demander pourquoi le Rassemblement pour le Mali (RPM) ne s’est pas accaparé des ministères de souveraineté mais a plutôt jeté son dévolu sur les départements comme le développement rural, l’environnement et l’assainissement, l’Emploi et la formation professionnelle, les Maliens de l’extérieur, la Promotion de la femme, la jeunesse et les sports ? L’approche des élections législatives y est pour quelque chose.

ertains analystes politiques appellent « départements de masse « ceux à travers lesquels les ministres sont plus en contact avec les masses populaires, l’électorat. L’expérience a montré que c’est à ces portefeuilles que la plupart des ministres ont le loisir de faire le plus souvent d’une pierre deux coups : mission de l’Etat et opération de charme électorale à travers la mobilisation et la redynamisation des différentes sections du parti.

En effet, on peut se demander comment le RPM, le parti du président de la République, n’a pas cru devoir s’attribuer les ministères de souveraineté comme les Affaires étrangères , la Défense, l’Economie et les Finances confiés respectivement à des alliés et amis d’IBK que sont Zahabi Ould Sidi Mohamed, Soumeylou Boubèye Maïga et Mme Bouaré Fily Sissoko. Au lieu de jeter son dévolu sur ces portefeuilles de grande visibilité, le RPM a plutôt préféré mettre dans sa gibecière les départements à la tête desquels tout sera entrepris pour redonner un nouveau souffle au parti. Il s’agit des ministères du développement rural à travers lequel le « revenant » Bokary Tréta va s’atteler rapidement à réchauffer ses contacts au niveau du monde paysan.
En effet, en mobilisant par exemple les ressources humaines nécessaires dans la zone Office du Niger, où des changements de tête son attendus, le ministre secrétaire général du RPM va certainement renforcer la présence du parti dans toute la région de Ségou.

De même, le fort potentiel agricole de la région de Sikasso (le Kénédougou) sera fortement mis en branle pour donner un nouveau dynamisme au parti du tisserand. Ceci dans la mesure où IBK et les premiers responsables du RPM ne se doutent pas que les alliés d’aujourd’hui peuvent demain retourner leur veste en quittant éventuellement la majorité présidentielle. L’hypothèse d’une compétition entre la CODEM du jeune député de la localité Housséini Amion Guindo dit Poulo et le RPM n’est pas à exclure dans la région de Sikasso. Puisque, malgré l’alliance entre le parti de la quenouille et celui du tisserand, Poulo voudra conserver sa marge de manœuvre en se donnant un groupe parlementaire consistant.

Par ailleurs, la ministre de la Promotion de la femme, Mme Sangaré Oumou Bah, ne se privera pas de convaincre les femmes pour la cause du parti du tisserand. Cette vice-présidente du RPM mettra à profit sa présence à la tête du ministère de la promotion féminine, de la famille et de l’enfant pour doper les chances de son parti dans la perspective des prochaines législatives. Ce sera sûrement la même stratégie de remobilisation des troupes avec le jeune Mahamane Baby. Le nouveau ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle non moins ancien président de la jeunesse RPM, grâce aux privilèges que lui confère la politique de l’emploi, cherchera à donner une nouvelle vitalité à un parti, qui semblait sombrer dans la léthargie.
Comme on le voit, le parti du tisserand compte tirer le plus grand profit de l’élection de son charismatique leader, Ibrahim Boubacar Kéita à la tête du pays. Même si le chef de l’Etat a nommé à la primature un technocrate de grande réputation pour préparer les élections législatives, le parti d’IBK ne se privera pas de stratégie pour rafler la mise lors de ces élections. Y parviendra-t-il, au moment où l’opposition URD-FARE-PARENA-PDES ne cesse de fourbir les armes ? Wait and see.
Clarisse NJIKAM

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