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MNLA et nouveau gouvernement malien : On ne va pas ergoter sur la sémantique
Publié le mercredi 11 septembre 2013  |  lobservateur.bf




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IBK a donc tenu parole pour ce qui est de son premier gouvernement. En confiant d’abord les rênes de l’équipe à ce cadre de la BCEAO à la voix basse et rassurante, il donne déjà un signal fort sur son orientation première : sortir le Mali de la léthargie économique.


Les tombereaux d’euros que la communauté internationale a promis sont autant de raisons expliquant l’arrivée de ce cadre de la« Banque des banques » de l’Afrique de l’Ouest à la primature malienne.


Que dire de l’équipe dans son ensemble?
Un gouvernement, c’est à la fois une posologie qui allie confiance, compétence, équilibre ethnique et, dans le cas du Mali, un mélange subtil d’origine confessionnelle.


Là aussi, la scanographie de la nouvelle équipe fait entrevoir que « Kankélétigui » (celui qui n’a qu’une parole en Bambara) ne s’est pas parjuré, en réussissant, en tout cas sur le papier, ce gouvernement de large rassemblement ou plutôt cette alchimie qui semble répondre à l’attente de l’opinion.


Ainsi Soumeylou Boubeye Maiga hérite du portefeuille ô combien sensible de la défense. On peut dire sans risque de se tromper que tous les problèmes qui ont plongé le Mali dans cette longue crise découlent de la problématique liée à la défense.


Le Mali aurait été capable de repousser les djiadistes qu’on n’en serait peut-être pas là, aujourd’hui.
D’ailleurs n’est-ce pas le justificatif phare (libérer le Nord) qu’a brandi par le désormais général Amadou Haya Sanogo pour s’emparer du pouvoir le 22 mars 2012 ?


Le général Sinko Coulibaly, qui demeure à l’Administration territoriale, est aussi la preuve qu’IBK est soucieux des perspectives électorales. Pour avoir réussi la présidentielle 2013, une prouesse dans ce pays « crisé », l’ancien dircab du général putschiste Amadou Sanogo était naturellement tout indiqué pour organiser les prochaines législatives, un rendez-vous qui tient à cœur au nouveau locataire du palais de Koulouba.


En effet, il faudra à IBK une majorité franche au Parlement pour appliquer le programme pour lequel il a été élu ; d’où d’ailleurs les strapontins qu’il a donnés à certains de ses alliés, pour qu’ils lui donnent le même coup de pouce aux prochaines députations.


La seule fausse note dans ce casting gouvernemental est la sortie du MNLA, qui s’est mis à ergoter sur la dénomination du département que va diriger Cheick Oumar Diarra : ministère de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord.


On ne sait pas exactement ce qui chiffonne ces Touarègs, qui ont été les premiers à faire le coup de feu contre la garnison de Menaka le 17 janvier 2012 (prélude à l’embrouillamini politico-militaire), qui se sont ralliés aux djiadistes avant de s’en démarquer, mais pour l’heure la seule préoccupation de la majorité des Maliens n’est plus aux appellations des ministères, mais aux urgences, et elles ont pour noms : emplois, réconciliation, organisation de l’armée. Et puis après tout, peu importe la calebasse, pourvu qu’elle contienne du « djapal » (1) appétissant. C’est à l’aune des résultats obtenus qu’on mesure l’efficacité d’un ministère, pas à sa dénomination.


L’accord préliminaire signé à Ouaga le 18 juin 2013 devra être affiné, et de nombreuses questions, surtout celle du Nord, devront être traitées. N’est-ce pas la meilleure voie pour exorciser durablement les vieux démons sahélo-sahariens ?
Le MNLA serait en tout cas bien inspiré de continuer à accompagner le processus enclenché, au lieu de s’arc-bouter à des détails oiseux.


Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

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