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Nouvel Horizon N° 4480 du 16/9/2013

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M. Moussa Boubacar Bah, président de « Sabati 2012″ « Des anciens Ministres tels que Soumeylou Boubèye Maïga, Sada Samaké, Cheickné Diawara, Moustapha Dicko, Aïssata Bengaly n’incarnent pas le changement »
Publié le mardi 17 septembre 2013  |  Nouvel Horizon




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Juste après la formation du premier Gouvernement de l’Administration du président Ibrahim Boubacar Kéïta, nos confrères ont suscité la réaction de M. Moussa Boubacar Bah, président de “Sabati 2012”, par rapport à certaines questions relatives à la situation politique actuelle dans notre pays. Certains propos de M. Moussa Boubacar Bah, président de Sabati 2012”, ont été exploités par certains maliens en les sortant de leur contexte pour faire dire au leader de Sabati 2012” ce qu’il n’a pas dit. Nous sommes revenus sur cette interview et nous l’avons transcrite pour vous, compte tenu de sa valeur comme document historique, qui rétrace des faits et des évènements ayant concouru à l’avènement d’un nouveau président en République du Mali. Des faits que la presse n’avait pas forcément couverts.

Pouvez-vous présenter ?
Moussa Boubacar Bah : Je suis Moussa Boubacar Bah, président du Mouvement Sabati 2012”. Le Mouvement Sabati 2012” est une organisation politico-religieuse, qui a été créée en 2012 pour les échéances électorales en République du Mali

Ce nouveau Gouvernement, vous en pensez quoi ?

Moussa Boubacar Bah : Par rapport à la formation du nouveau Gouvernement, je pense que le président de la République a pris sa responsabilité. Il a constitué ce Gouvernement sans consulter personne. Pour moi, ce comportement est un grand changement. Parce qu’aujourd’hui, il vient de montrer à l’opinion nationale et internationale, qu’il n’est pas sous l’influence d’un groupe.

Mais nous avons le regret de voir qu’il y a certaines anciens qui viennent avec force dans ce Gouvernement. Là nous pensons que sur ce point, peut-être le président n’a pas compris le peuple malien. Il a été choisi par le peuple malien soutenu par le peuple malien en dehors de toute considération partisane, ethnique à la religieuse. Il est dans un parti qui est très très faible aujourd’hui. Malgré tout, il a eu un score extraordinaire. Cela veut dire que le peuple est venu très nombreux pour lui apporter son soutien. Nous pensons que le peuple l’a fait, uniquement parce que le peuple veut le changement. Le changement traduit cela.
On voit des anciens Ministres tels que Soumeylou Boubèye Maïga, Sada Samaké, Cheickné Diawara, Moustapha Dicko, Aïssata Bengaly. Nous pensons qu’aujourd’hui ces gens n’incarnent pas le changement. Le président de la République n’était pas obligé de prendre ces gens. Il y a tellement de ressources humaines dans ce pays pour qu’on ne revienne pas à ces gens. Sur ce plan, nous pensons que vraiment ce premier gouvernement ne reflète pas la volonté du peuple.

Ils ne correspondent pas aux promesses du président pendant sa campagne ?
Moussa Boubacar Bah : On ne peut pas dire cela, parce que la promesse est mesurée à la fin du mandat. Le président n’a même pas fait une semaine de mandat, donc on ne peut pas dire qu’il n’a pas tenu sa promesse. C’est un choix qu’il a voulu. S’il estime que c’est à travers ces personnes qu’il peut faire le changement, tant mieux. Nous, on l’a choisi, parce que nous pensons que c’est un homme du changement. Nous pensons qu’aujourd’hui ces personnes nous inquiètent dans le Gouvernement. Parce que nous voulons un changement réel.

Est-ce que le Haut Conseil Islamique a des représentants ou souhaite en avoir?

Moussa Boubacar Bah : Le Haut Conseil Islamique n’a jamais demandé à avoir un représentant dans un Gouvernement, parce que le Haut Conseil Islamique sait qu’aujourd’hui, dans tout ce qui concerne les questions d’intérêt national, il est incontournable. Cela ne nécessite pas qu’il soit représenté dans un gouvernement. Donc le Haut Conseil Islamique n’a pas demandé cela. Je le dis parce que je suis l’un des membres du bureau exécutif du Haut Conseil Islamique. Je ne pense pas si le Haut Conseil Islamique va demander à être représenté dans un gouvernement en République du Mali.

Le Ministère des Affaires Religieuses créé par Cheick Modibo Diarra pendant la transition a été supprimé, vous en pensez quoi ?

Moussa Boubacar Bah : Je pense que ce département des Affaires Religieuses est un département qui a été créé par Cheick Modibo Diarra dans le gouvernement de la transition. Quand il l’a crée, il n’a pas demandé l’avis du Haut Conseil Islamique, ni l’avis de “Sabati 2012”. A l’époque, ils ont compris que la matière qui constitue la religion est très importante, qu’il fallait créer un département pour gérer cette matière. Aujourd’hui, si l’État pense que cette matière n’est pas aussi importante pour en faire un département entier et qu’il a rattaché ce département au Ministère de l’Administration Territoriale, c’est une volonté politique. C’est lui-même qui sait pourquoi il a fait cela.

A mon avis, je souhaiterais un secrétariat d’Etat chargé des Affaires Religieuses qui pouvait être rattaché à la Primature ou à la Présidence de la République, parce que le Ministère de l’Administration Territoriale n’a pas bien geré les affaires religieuses en République du Mali, surtout le pèlerinage. Cette activité est entachée de corruption, de clientélisme et de mal gestion. Je pense qu’aujourd’hui, il faut écarter carrément le Ministère de l’Administration Territoriale par rapport à la gestion des affaires religieuses en République du Mali.
Pouvez-vous expliquer comment est né Mouvement “Sabati 2012” ?

Moussa Boubacar Bah : “Sabati 2012” est tout d’abord l’ensemble des structures islamiques de la jeunesse du Mali. Il y a des centaines d’associations. Ce n’est pas la première fois que la communauté islamique, de façon rationnelle, s’intéresse à des questions d’intérêt national. En 2002, c’était le collectif des associations islamiques du Mali qui était dirigé par El Hadj Mahamoud Dicko. J’étais le porte-parole de ce collectif.

En 2002, on a demandé à nos militants et sympathisants de voter pour un candidat. Aujourd’hui on a compris que le Mali était dans une situation extrêmement difficile et que le Mali avait besoin de tous ses fils et de toutes ses filles. Finalement en tant que communauté, nous pensons que nous avons un rôle à jouer par rapport à l’avenir du Mali, et c’est dans ce cadre que nous avons mis en place ce mouvement qu’on appelle “Sabati 2012”, qui a été créé avant le coup d’État qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré. C’est un groupe de pression, composé des structures islamiques de la jeunesse. Il a participé à la vie politique de notre pays. C’est un groupement politico-religieux qui veut influencer sur les prises de décisions en République du Mali, dans le respect.

On peut dire que “Sabati 2012” a été créé par le Haut Conseil Islamique ?
Moussa Boubacar Bah : “Sabati 2012” n’a pas été créé par le Haut Conseil Islamique. Aucune réunion du Haut Conseil Islamique n’a décidé de la mise en place de “Sabati 2012”.

Certes, je suis chargé des questions de la jeunesse au sein du bureau exécutif du Haut Conseil Islamique. “Sabati 2012” est une structure créée par les jeunes d’une façon volontariste. Il faut reconnaitre que Sabati 2012” a été beaucoup aidé par le président du Haut Conseil Islamique. Chaque fois qu’on a des difficultés, il intervient pour minimiser ces difficultés.

On a fait l’objet de beaucoup d’intimidations de la part des pouvoirs publics et nos adversaires religieux. Finalement, le Haut Conseil Islamique à travers son président intervenait chaque fois que cela relevait de son devoir. Nous avons eu aussi le soutien de la Ligue des Imams du Mali et l’ensemble des imams de la République du Mali. Nous avons eu le soutien de l’Union des Femmes musulmanes du Mali. Nous avons eu les soutiens des prêcheurs du Mali et celui du Chérif de Nioro.

C’est avec ces soutiens que “Sabati 2012” a pu faire tout ce qu’il a eu à faire durant la campagne électorale.

Donc, vous êtes le président, Mahamoud Dicko est un soutien actif ou un parent ?
Moussa Boubacar Bah : Oui, je suis le président. Mahamoud Dicko n’a aucun rôle à jouer au sein de “Sabati 2012”. Il n’a jamais participé à aucune de nos réunions, il n’a jamais participé à la prise de nos décisions. “Sabati 2012” a des soutiens moraux et matériels. Par exemple, le Chérif de Nioro nous a donné 10 millions pour nous permettre de bien participer à la campagne électorale. Mahamoud Dicko, nous a aussi appuyés financièrement et moralement. Il y a des grands commerçants du marché de Bamako qui nous ont appuyés.

Donc, il n’y a pas un parrain entre guillemets de “Sabati 2012”. Nous sommes une structure extrêmement indépendante. La plupart des membres de Sabati 2012 sont de grands intellectuels qui ont fait des grandes universités ici au Mali et à l’étranger. Il y a des juristes, des économistes, des ingénieurs qui sont venus de partout. Donc, nous savons ce que nous voulons et nous savons aussi comment fonctionne un Etat et les institutions internationales. Donc, aujourd’hui nous ne sommes pas influencés par qui que ce soit.

Comment vous êtes arrivés à soutenir le candidat IBK, comment ce choix a été opéré et quel a été le processus de décision ?

Moussa Boubacar Bah : C’est une question qui revient à chaque fois que l’occasion se présenter avec les journalistes. Vous savez, le Mali était dans une situation extrêmement difficile. On peut considérer le Mali comme un malade dont la maladie dépasse la compétence des médecins généralistes. Nous n’avons estimé que cette maladie était grave à tel point qu’il fallait la soigner chez les spécialistes et dans un centre hospitalier extrêmement équipé. Ce centre hospitalier équipé et le médecin spécialiste est Ibrahim Boubacar Kéïta.

Aujourd’hui, le Mali a besoin de quelqu’un qui peut tenir tête à la communauté internationale pour faire respecter l’intérêt du Mali. C’est cette motivation qui nous a poussés à choisir IBK. Par rapport au processus de sa désignation, nous avons pratiquement écouté tous les candidats potentiels comme Cheick Modibo Diarra, Me Mountaga Tall, Dramane Dembélé, IBK lui-même, Moussa Mara, Choguel Kokala Maïga et d’autres candidats. Nous avons écouté les programmes de ces candidats. Donc, nous nous sommes dits qu’on peut aller avec IBK. Car la majorité des délégués de “Sabati 2012” s’est dite qu’IBK est le candidat idéal. On avait déjà opté pour IBK, quand nous sommes allé voir le Chérif de Nioro, lui aussi il était favorable à IBK. Donc, on a compris que les deux positions se conjuguaient autour du candidat IBK. C’est dans ce cadre, qu’il a été choisi. Il n’a pas été imposé par qui que ce soit.

Vous avez parlé de programme que vous avez étudié, est-ce que vous avez fait passer les candidats sélectionnés au grand oral devant les membrs de “Sabati 2012” et combien de temps cela a duré ?

Moussa Boubacar Bah : Des candidats ont fait 2 heures, 3 heures ou 4 heures de temps. Par exemple IBK, on l’a rencontré ici à 23 heures et il est resté jusqu’à 01 heure du matin. La procédure au sein de “Sabati 2012” est très simple, quand un candidat vient, d’abord le président de “Sabati 2012” que je suis prends la parole et explique aux candidats pourquoi “Sabati 2012” a été créé, comment “Sabati 2012” est implanté à l’intérieur du pays, Après, on donne la parole aux candidats, ils nous expliquent pourquoi ils sont candidats, pourquoi ils veulent être président de la République, quels sont les programmes, les motivations, etc… Ils nous expliquent tout.

Après on donne la parole aux membres de “Sabati 2012”, chacun pose des questions d’une façon libre et transparente et pas de question tabou. On pose énormément de questions et après le président prend la parole pour expliquer les préoccupations et les ambitions de “Sabati 2012”. C’est des questions d’intérêt national qui concernent le peuple malien. Après on donne la parole au candidat en question, s’il a un dernier mot. Donc, les choses étaient organisées comme ça.

Donc, c’est le candidat IBK qui a passé le test le plus brillamment et qui a le mieux répondu à vos questions ?

Moussa Boubacar Bah : Il y a des candidats qui ont fait des propositions extraordinaires. Par exemple le candidat de l’Adéma Dramane Dembélé, par rapport au développement des régions nord du Mali, il a fait une proposition qu’aucun candidat n’a faite. Par rapport à la gestion des ressources minières, il a fait une proposition extraordinaire. Me Mountaga Tall, par exemple, par rapport à des questions de prises en charge des personnes qui sont marginalisées dans notre pays, a fait une proposition extraordinaire. Par rapport au développement des régions du nord-Mali, il a fait une proposition qu’aucun candidat n’a faite.

Par rapport aux questions des diplômés arabes, Choguel a fait une proposition sur ce plan.

Le débat avec IBK a tourné essentiellement sur la gestion de la crise au nord. Nous pensons aujourd’hui par le Mali avait besoin de resoudre très rapidement cette crise et dans l’intérêt du peuple malien.

Pour lui, il fallait d’abord poser les fondamentaux de l’Etat du Mali et voir les autres problèmes après. Sur ce plan, nous pensons que la priorité numéro (Nº1) de “Sabati 2012” est la résolution de la crise du nord. Parce que cette crise a tellement duré qu’elle est entrain de minimiser l’unité nationale et l’intégrité territoriale. Donc, il faut très rapidement quelqu’un pour régler ce problème d’une façon définitive et dans l’intérêt du Mali. Sur ce plan, il faut reconnaitre qu’IBK a eu un grand point.

Sur la protection du culte, il vous a donné les garantis et il a pris des engagements ?

Moussa Boubacar Bah : On a demandé à aucun candidat de faire la promotion de la religion d’une façon générale et de l’islam d’une façon particulière. Parce que pour nous, tout ce qui concerne les grandes lignes de la religion est respecté en République du Mali. Nous n’avons aucun problème de la religion musulmane ou de la religion chrétienne par rapport à la gestion des affaires publiques dans notre pays. Donc, pour nous, cette question n’est pas à l’ordre du jour. Toutes nos revendications que vous venez de constater, il n’y a aucune question qui relève de ce domaine.

Mais nous avons tenu à demander aux candidats de respecter certain nombre de valeurs. On leur a montré aussi que nous sommes regardant par rapport à certain nombre de questions sur l’actualité internationale par exemple l’homosexualité, l’avortement, la peine de mort, etc… Ces questions ne sont pas directement liées à la religion, mais à notre identité culturelle. Nous pensons que ce problème doit être réglé dans un cadre qui respecte nos valeurs religieuses. A part cela, on n’a rien demandé qui puisse concerner la religion d’une façon spécifique.

Est-ce que les questions que vous venez d’évoquer, tous les candidats ont répondu de façon satisfaisante ou IBK s’est distingué ?

Moussa Boubacar Bah : Tous les candidats pensent aujourd’hui qu’il n’y’a pas une seule place de l’homosexualité dans notre pays. Et tous les candidats à l’unanimité sont d’accord avec nous sur ce point, il y a pas de problème. Par rapport à l’avortement tous les candidats sont d’accord sur ce point. Pour les candidats la peine de mort n’est pas d’actualité au Mali.

Finalement qu’est-ce qui a fait pencher la balance du côté d’IBK, quels sont les principes et les qualités qui vous ont motivé à choisir IBK par rapport aux autres ?

Moussa Boubacar Bah : Il y a deux questions fondamentales à ce niveau. La première question est que la classe politique était divisée en deux. D’une part il y avait le Fdr, je ne dirais pas ceux qui ont défendu la démocratie et la République. Pour nous, le Fdr était le front pour la destruction de la République. C’est un front qui a demandé à la communauté internationale de faire embargo sur la République du Mali. C’est un front qui était en hostilité avec certaines de nos valeurs. Il était difficile pour nous de choisir un candidat parmi les candidats du Fdr. Aujourd’hui le peuple avait compris que pour faire le changement qu’il faut aller chercher un candidat dans un autre camp que le Fdr. On ne pouvait pas choisir un candidat du Fdr, il fallait aller ailleurs.

Parmi les autres candidats en dehors du Fdr, IBK était dans une position extrêmement importante. Parce qu’en regardant son audience politique, sa popularité auprès de la population, son engagement, son expérience, son parcours politique, nous pensons qu’il avait déjà une force. Et que si “Sabati 2012” s’ajoutait à cette force qu’on pouvait faire gagner facilement les élections. Il y avait des gens qui étaient très proches de nous de façon idéologique qu’IBK, on le sait très bien. On ne pouvait pas choisir quelqu’un qui ne passe pas. Il était très facile pour nous de soutenir IBK et de passer d’un seul coup. Vu toutes ces raisons nous avons choisi IBK.

Et les raisons que j’ai évoquées tantôt, la situation difficile du Mali, la crise du nord, l’autorité d’IBK tout ça conjuguer à son implantation politique, nous pensons le travail sera très facile pour nous pour le faire élire président de la République. Et, vous l’avez vu, les score ont montré cela.

Est-ce que vous avez discuté avec lui, l’après élection?

Moussa Boubacar Bah : Pas du tout, on a pas été dans cette logique. Parce que notre souci premier était de montrer aux politiciens que désormais il faut compter sur le peuple. Pendant tout ce temps, c’est les partis politiques qui ont géré la démocratie en République du Mali, le peuple était à l’écart. Aujourd’hui tout le monde le sait, c’est le peuple qui a fait le choix. C’est une manière de montrer à l’opinion nationale et internationale que désormais la démocratie du Mali est une démocratie participative, une démocratie qu’on ne peut plus mettre entre parenthèse. Le peuple à travers les forces vives de la société civile est capable de faire le changement. Au delà de ça, on a rien demandé à IBK, ni de le rencontrer périodiquement, ni de lui demander un échange de postes ministériels ou d’autres postes. Mais aujourd’hui nous allons participer à l’élection des députés et des maires à venir. Sur ce plan, il souhaiterait qu’on lui donne une majorité. Et nous sommes entrain de réfléchir sur cette question. Sinon, il n y a aucune promesse entre nous.

Beaucoup de gens parlent d’IBK comme quelqu’un qui aime faire la fête, en même temps on l’a vu ouvrir ses meetings, ses réunions et son investiture en lisant un verset du Coran, est-ce que ce n’est pas une responsabilité complexe au regard de la religion? Comment vous voyez ce personnage et son rapport avec l’islam ?

Moussa Boubarcar Bah : Vous savez, je ne connais pas personnellement IBK. Je l’ai connu à travers mes amis, à travers le président du Haut Conseil Islamique qui est un ami à lui, à travers la presse, à travers son parcours politique. Nous nous sommes dits au sein de “Sabati 2012” qu’il fallait choisir quelqu’un au sein de ce groupe. Parce que nous nous connaissons et il y avait des gens parmi nous capables de faire ce travail. Mais, on n’était pas dans cette logique. Nous pensons aujourd’hui que le président de la République, c’est le président de tous les musulmans du Mali, de tous les chrétiens du Mali, de tous ceux qui ne sont pas dans une réligion. C’est le président des hommes et des femmes. Il est choisi pour développer le pays, pour entretenir cette cohésion qui est déjà là.

Nous pensons que n’importe quelle personne peut le faire, il ne s’agit pas seulement d’être religieux pour pouvoir faire ce travail. Nous n’avons pas regardé sa religiosité, ce qu’il fait par rapport à la réligion à titre personnel. Lui-même, il a dit que depuis 1996 il a arrêté de fréquenter les boîtes de nuit, qu’il a arrêté de faire les fêtes, qu’il a arrêté de prendre l’alcool.

Donc, c’est son problème à lui. Nous l’avons pris uniquement pour gérer ce pays, pour nous faire sortir de cette crise, pour redonner au Mali sa dignité. Nous ne voulons pas nous ingérer dans ça.

Vous vous êtes donc engagé à ses côtés, vous l’avez soutenu, vous avez fait campagne pour lui, est-ce que vous n’avez pas l’impression d’avoir été utilisé parfois parce que avez pu lui apporter des voix, est-ce que ce n’est pas une question que vous vous posez ?

Moussa Boubacar Bah : Nous on ne se pose pas cette question. Nous savons pourquoi nous l’avons choisi. Et s’il fallait reprendre la chose on va faire la même chose. Donc, nous ne sommes pas des gens qu’on peut exploiter. Certaines personnes peuvent penser venir nous exploiter, c’est leur problème. Personne ne peut nous exploiter. Aujourd’hui nous savons ce que nous devons faire. Et, nous sommes entrain d’implanter “Sabati 2012” partout au Mali. Nous savons l’avenir de “Sabati 2012”. Quelqu’un qui pense nous exploiter se trompe carrément. Personne ne peut nous exploiter. Nous pensons jouer notre partition par rapport à l’édifice commun, tout ce qui concerne le Mali. Et, nous pensons continuer à jouer ce rôle. Personne ne peut nous empêcher de jouer notre rôle par rapport à la construction de l’édifice commun. Le Mali est un grand pays qui a souffert ces derniers temps, et il a besoin de tous ses fils. Et, nous pensons aujourd’hui qu’on soit musulman, chrétien, athé, chacun doit apporter sa petite contribution par rapport à l’édifice commun. Nous pensons, aujourd’hui que nous avons joué ce rôle et personne ne peut nous exploiter.

Cette interview a été réalisé par une consoeur de la Radio France Internationale (Rfi)

Propos transcrits par Tougouna A. TRAORÉ

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