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Le Procès Verbal N° 226 du

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Reflexion politique : Une Adema rénovée au service d’IBK ?
Publié le mardi 17 septembre 2013  |  Le Procès Verbal


© aBamako.com par M.M.C
Déclaration du président IBK au lendemain de la confirmation de son élection
Bamako, le 21 Août 2013 au QG de campagne de son parti. Le nouveau président élu s`est adressé à la nation devant la presse nationale et internationale


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S’il faut tirer le chapeau à Dioncounda Traoré pour avoir gardé le cap et conduit à bon port le bateau Mali malgré le sale temps, il n’en laisse pas moins derrière lui une bonne compagnie de mécontents. Du président tchadien à Django Cissoko, en passant par le FDR et les travailleurs de Koulouba, le syndicat de ses victimes présente un cahier de doléances longue comme une épée de jihadiste. Petite revue de détails …

Dès qu’il a passé le pouvoir à Ladji Bourama, Dioncounda Traoré a quitté Koulouba pour s’installer dans la splendide maison de retraite qu’il s’est aménagée – par décret, bien sûr- à l’ex-base aérienne de Bamako. Il a suffi qu’il tourne le dos pour que dans la plupart des bureaux de Koulouba, ses photos officielles soient hâtivement décrochées puis jetées à terre. Tout badaud qui faisait un tour au palais dans l’après-midi du 4 septembre 2013 aurait vu lesdites photos piétinées par le personnel qui réclamait à hauts cris leur remplacement par les portraits de Ladji Bourama, le nouveau patron.

Pourquoi les travailleurs de la présidence ne veulent-ils plus voir Dioncounda, même en peinture ?
Qu’a fait le compère au désarmant sourire pour qu’on lui garde une dent longue comme une défense d’éléphant ? Eh bien ! A sa prise de fonctions, en avril 2012, Dioncounda n’a pas réuni le personnel (le grand et le petit) pour lui dire : « Bonjour, je suis votre nouveau chef; comment allez-vous? Bien, merci ! ». Faire des salamalecs, surtout à plus petit que soi, importe dans notre culture mais Dioncounda, mathématicien émérite, n’a pas tout à fait le sens du protocole culturel. Il s’est donc contenté de travailler en vase clos avec les seules têtes dont il avait besoin: son Secrétaire Général, quelques conseillers et, bien entendu, l’inévitable direction financière qui détient les cordons de la bourse.J’ai bien dit en vase clos: or, le petit personnel ne trouve strictement aucune miette de gâteau à grignoter si les vases ne sont pas communicants de haut en bas.

C’était vraiment la galère à Koulouba, surtout que par profession (enseignant !), Dioncounda ne se déleste facilement de son argent de poche.La visite des bastonneurs de Yerewolo Ton a aggravé les choses puisqu’après cette mémorable séance de caresses, on ne voyait même plus le président ni, encore moins, la couleur de ses jetons. Voilà, peut-être, pourquoi il a annulé une cérémonie qui, depuis que le monde est monde, se tient à Koulouba et qui donne l’occasion aux agents subalternes de serrer la main du chef: la présentation de voeux de nouvel an. La cérémonie avait bien été programmée en janvier 2013 mais Dioncounda a préféré recevoir les voeux d’autres corps et personnalités venus du diable vauvert. Du coup, la petite armée de plantons, de secrétaires, de gardes et de conseillers de Koulouba s’est sentie méprisée comme une crotte d’âne. Pour rien arranger, en quittant le pouvoir, Dioncounda n’a pas daigné réunir ses collaborateurs pour les remercier. Et il a poussé le bouchon jusqu’à distribuer un sac de décorations aux ministres et assimilés, sans songer une seconde aux petites mains de la présidence. « Décrets, bureaux, cérémonies, voitures, médailles, tout passe par nos pauvres mains avant de servir à quoi que ce soit ! », s’indigne le personnel qui ne pardonne pas à l’ancien président son manque de tact. Ledit personnel souligne un autre coup fourré de l’aéncien président : alors que ses prédécesseurs, avant de vider le plancher, trouvaient un poste de recasement pour les travailleurs les plus qualifiés de Koulouba, lui les a tous laissés là entre les mains du bon Dieu. A présent, tout le monde prie, inch Allah, pour que Ladji Bourama soit aussi charitable qu’on le dit; sinon, le kwashorkor ne sera pas loin…


Ses subordonnés ne sont pas seuls à se plaindre de Dioncounda.

Le président tchadien Idriss Déby Itno n’a pas, lui non plus, fini de faire le bilan des avanies que lui a infligées l’ancien président. En effet, quand 26 soldats tchadiens sont tués par les jihadistes dans le Tigherghar, Dioncounda n’a ni assisté à leurs funérailles, ni ne s’y est fait officiellement représenter, ni, encore moins, décoré les martyrs dont 4 officiers supérieurs. Il aurait pu réparer la faute dans la foulée de la révélation qu’en a faite votre journal mais il a préféré attendre trois longs mois pour se rendre au Tchad et y présenter de plates excuses ainsi que de malheureuses médailles.Il ne tardera d’ailleurs pas à récidiver. Le 5 juin 2013, lors de la remise du Prix Houphouët Boigny pour la recherche de la Paix à François Hollande, en présence d’une foule de chefs d’Etat dont Déby, il se lance, à l’endroit du président français, dans des éloges dignes de Ballka Fasséké, l’ancêtre de nos griots. Il ne lui manquait plus que la flûte et le balafon pour remporter le Grammy Awards remis naguère à Ali Farka Touré. En revanche, il n’a pas un mot pour saluer l’héroïsme du Tchad, de ses soldats et de son président. Déby, qui a, on le dévine, une très haute opinion de lui-même, étouffe des sanglots. Sans se douter de rien, Dioncounda, qui a pourtant des yeux pour voir et des oreilles pour entendre, inflige à son homologue tchadien une nouvelle piqure de rappel au goût de nivaquine. Le 14 juillet 2013, anniversaire de la révolution française, il y va d’un nouveau couplet à la gloire de François Hollande, le libérateur, auquel il remet une énième décoration. Déby, une nouvelle fois présent à la cérémonie, pardon!, au supplice, ne reçoit pas l’ombre d’une médaille ! Pauvre Déby!Il met des semaines à digérer les couleuvres que Dioncounda lui a fait avaler (sans un verre d’eau, s’il vous plaît !). On se demande même s’il n’a pas eu recoures à des tranquillants et à une boîte de somnifères. Il finit par prendre la vie du bon côté et prend sur lui de demander à son homologue malien d’user de son influence auprès de Hollande et de Ban Ki Moon pour qu’un officier tchadien prenne la tête de la mission onusienne au Mali: la Minusma. Dioncounda, fort éloquent en d’autres occasions, se montre piètre avocat en l’occurrence. Résultat des courses: l’ONU préfère au candidat tchadien un obscur général rwandais au motif que ce dernier serait plus diplômé. Déby en a des larmes aux yeux : de quel diplôme pourrait-on se prévaloir face à son armée qui vient de nettoyer, à ses propres frais (50 milliards de FCFA!) et au prix de 26 morts, les montagnes du Tighergar de leurs occupants jihadistes ? Et comment aurait-on pu, si le Mali avait insisté, choisir un officier venu des collines du Rwanda alors que son candidat à lui connaît chaque dune des Ifoghas sur le bout du fusil ? Déby se convainc d’une chose : Dioncounda n’a rien fait pour appuyer sa demande auprès de qui de droit.Il rumine sa vengeance. Lorsqu’il apprend que l’ex-président malien, en fin de mandat, fait le tour des capitales sous-régionales pour décorer les chefs d’Etat, Déby lui fait savoir qu’il ne se prêterait pas à ce cirque. Son directeur de cabinet, qui appelle Koulouba pour livrer ce gentil message, utilise l’adjectif « inopportun » pour qualifier le projet de décoration de Déby.Ambiance… Vous comprenez maintenant pourquoi Ladji Bourama, avant de prendre ses fonctions, a tenu à se rendre auprès de Déby pour en appeler à sa clémence. Comme Ladji Bourama s’y entend en versets et en prières coraniques et qu’entre musulmans on ne se refuse pas grand-chose, il a pu calmer son hôte, au grand dam d’Iyad Ag Ghali.


Le troisième groupe de grognards qui cherche la tête de Dioncounda s’appelle FDR.
Ce regroupement politique s’est battu bec et ongle pour bouter la junte du pouvoir et installer Dioncounda dans le fauteuil abandonné par le « Vieux Commando » lorsqqu’il s’est enfui à dos d’homme. Mais voilà : une fois assis au milieu des gigots de mouton du palais, l’homme à l’écharpe blanche, sans perdre le sourire, a laissé choir ses amis anti-putsch pour faire une cour assidue au capitaine Sanogo propulsé, au saut du lit, président du Comité de reforme militaire machin puis général de corps d’armée ! Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Dioncounda ne fait rien pour la victoire des candidats du FDR à la présidentielle.Signe éloquent de son ralliement à Ladji Bourama, il envoie son fils spirituel, Tiéman Coulibaly, étaler sa natte de nomade à Sébénicoro. Pour couronner le tout, il joue en coulisses pour que Dramane Dembélé, l’un de ses bons enfants, transhume lui aussi vers Sébénicoro au motif (gâteau-tique, bien sûr!) que lui et Ladji Bourama font tous deux partie de l’Internationale Socialiste. Comme si Dra avait oublié l’Internationale en se présentant contre Ladji Bourama! Il n’en faut pas plus pour qu’Iba Ndjaye, vice-président du FDR, prenne sa plus mielleuse plume pour écrire tout le bien qu’il pense de Dioncounda. Et d’ajouter en substance: « Si c’était à refaire, nous ne ferions rien pour que vous dirigiez la Transition! ». En clair: » Camarade, Tu nous dois ton festin de 18 mois et tu nous as ôté le pain de la bouche en partant. Qu’Allah soubahana taallah te rétribue ! ».

Dernier à date à s’inscrire au syndicat des victimes : Django Cissoko.
Depuis sa nomination à la primature, Django avait maintenu au chaud la Médiature de la République en vue de s’y réinstaller à la fin de la Transition. Personne d’autre n’y a été nommé entre-temps.Django espérait qu’avant de se séparer en amis, Dioncounda signerait le décret le nommant à nouveau Médiateur, un coin où, soit dit en passant, on se lèche les coudes sans rien faire de ses dix doigts, avec des indemnités et des commodités dignes d’un émir pétrolier. Dioncounda n’a pas signé le fameux décret, obligeant Django, que le travail rajeunit sans doute, à aller plaider sa cause auprès de Ladji Bourama. Sans garantie de succès puisque Ladji répète à tout venant qu’il n’y aura pas de gâteau à partager. Les mauvais comptes faisant les bons ennemis, Dioncounda n’a plus du tout intérêt à croiser la route de Django..
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Avec tant d’ennemis en vadrouille dans la nature, l’ancien président ferait bien de louer aussi souvent que possible l’escorte géante de son ami Sanogo. Ladite escorte, hérissée de mitrailleuses et de lance-roquettes, a fait ses preuves car du « Vieux Commando » aux bérets rouges, en passant par les jihadistes et les commandos de Serval, de la MISMA et la MINUSMA, nul n’a pu soumettre Sanogo à une bastonnade. Tout le monde ne peut en dire autant, hein ?

Tiékorobani

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