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Hollande et plusieurs dirigeants jeudi à Bamako pour l’investiture de Keïta
Publié le mardi 17 septembre 2013  |  AFP


© AFP par ETIENNE LAURENT
Cérémonie de remise du prix Félix Houphouët Boigny à François Hollande
Mercredi 05 mai 2013.Paris. Plus de dix chefs d`Etat africains assistent à la cérémonie traditionnelle du prix international Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix, décerné, chaque année, depuis 1991, par un jury d`experts. Photo : Le président français François Hollande en compagnie de la Directrice Générale de l`UNESCO Irina Bokova et des chefs d`états africaines présents à la cérémonie


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BAMAKO, Le président français François Hollande et plusieurs dirigeants africains assisteront jeudi à Bamako à une cérémonie "festive" marquant le début du mandat d’Ibrahim Boubacar Keïta à la tête du Mali confronté à plusieurs défis après 18 mois de crise politico-militaire.

M. Keïta, élu le 11 août, a déjà prêté serment le 4 septembre mais il s’agissait de l’aspect "institutionnel de l’investiture, la cérémonie de jeudi en est le volet "populaire", avec défilé militaire, "intermède musical et culturel", a expliqué à l’AFP une source officielle malienne.

De même source, les "festivités" sont prévues au Stade 26 mars de Bamako, d’une capacité de 55.000 places, où sont annoncés au total 26 chefs d’Etat et de gouvernement.

Le programme officiel cite le Français Hollande, le Tchadien Idriss Deby Itno et l’Ivoirien Alassane Ouattara, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), ainsi que le roi du Maroc, Mohammed VI, qui doivent tous les quatre prononcer un discours durant la cérémonie.

Signe de l’importance de leur soutien au Mali durant la crise, MM.
Hollande, Deby Itno et Ouattara animeront conjointement avec M. Keïta une conférence de presse jeudi après-midi au Palais présidentiel.

La France a été le fer de lance de l’intervention militaire internationale au Mali, qu’elle a déclenchée en janvier 2013 et toujours en cours, ayant permis de chasser les groupes jihadistes qui en ont occupé le Nord pendant plusieurs mois en 2012.

Au plus fort de son opération baptisée Serval, la France a compté jusqu’à 4.500 militaires au Mali, où le Tchad a, lui, dépêché 2.000 hommes, qui ont été avec les Français en première ligne dans les combats contre les jihadistes.

Plus de huit mois après le début de l’intervention, environ 3.200
militaires français sont toujours déployés au Mali, indique-t-on à Paris, en précisant que l’objectif est de réduire ce nombre à un millier à la fin de l’année.

La Cédéao a également déployé des militaires au Mali. La force africaine a ensuite été absorbée en juillet par la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) dont les effectifs atteignent actuellement 5.000 hommes, a-t-on indiqué de source française.

Relancer l’économie et améliorer le bien-être des Maliens

La prestation de serment de M. Keïta, le 4 septembre, a bouclé près de deux ans de soubresauts au Mali, après une crise débutée en janvier 2012 dans le Nord par une offensive de rebelles touareg, ensuite supplantés par des groupes criminels et islamistes armés liés à Al-Qaïda qui ont pris le contrôle de cette vaste région peu après un coup d’Etat militaire le 22 mars 2012.

Les jihadistes avaient laminé l’armée malienne et Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg qui était leur alliée.

Mais l’offensive touareg et l’occupation jihadiste ont divisé les Maliens, et la crise a plongé le pays dans la récession.

Pour la France, le déplacement au Mali de François Hollande - accompagné de quatre ministres (Affaires étrangères, Défense, Développement, Francophonie) - sera aussi l’occasion de revenir sur les questions de sécurité, un des principaux défis du pouvoir de M. Keïta, avec la réconciliation, le redressement économique, la lutte contre la corruption et le développement du pays, auquel la communauté internationale a promis en mai dernier une aide massive de 3,2 milliards d’euros.

Illustration de la difficulté de la tâche pour les nouvelles autorités: les incidents attribués à des partisans du MNLA qui ont perturbé le week-end dernier la visite de trois ministres maliens à Kidal (nord-est), encore en grande partie contrôlée par cette rébellion même si un accord signé en juin au Burkina Faso a permis le retour dans cette ville de l’armée et de l’Administration maliennes.

Ces incidents avaient été précédés par un accrochage le 11 septembre entre des militaires maliens et des hommes armés dans le nord-ouest du Mali, diversement expliqué par l’armée malienne et le MNLA.

L’armée a affirmé avoir affronté des "bandits" lors d’une opération de sécurisation, tandis que le MNLA a clamé avoir été attaqué par l’armée et menacé de l’"anéantir" en cas de récidive.

Ces développements "sont venus utilement rappeler que dans les semaines à venir, les autorités auront à traiter avec des interlocuteurs qui ont, par le passé, démontré un comportement imprévisible", a estimé l’éditorialiste Gaoussou Drabo dans le quotidien national L’Essor.

Pour lui, ces "comportements excessifs" pourraient "fort bien se retrouver à l’avenir dans des dossiers sociaux ou politiques", ce qui donne au pouvoir de M. Keïta "la responsabilité de faire progresser rapidement les chantiers plus + techniques+ " dont "la relance économique et l’amélioration du bien-être des Maliens".

bur-cs/mrb/sba

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