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Rétablissement de la paix au Nord du Mali : Le double jeu du Mnla
Publié le mercredi 18 septembre 2013  |  Le Reporter


© Autre presse par DR
Bilal Ag Chérif, le secrétaire général du MNLA


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Forcer les nouvelles autorités à suivre sa logique ou jouer à la provocation, les groupes armés du nord étalent leur mépris des accords de Ouagadougou. Après les incidents de Léré la semaine dernière, ils s’en prennent à des ministres au moment où des pré-concertations sont en cours.

Au moment où différents acteurs de la crise du nord se concertent à Bamako, à l’initiative de la présidence de la République, les groupes armés dont le Mnla, jouent à la provocation et au dilatoire. Auparavant, le même mouvement avait commencé à faire des opérations de sabotage à la frontière Mali-Mauritanie, notamment dans la localité de Foyta. Mais, en réalité, le Mnla et ses alliés voulaient coûte que coûte faire échouer le processus de dialogue et de retour à la normale dans le septentrion.

Depuis, la signature de l’accord de Ouagadougou en juin, les deux mouvements Mnla et Hcua n’ont jamais rien fait pour son respect, car leurs éléments continuent d’occuper les bâtiments publics dans la région de Kidal. À tel point que les autorités administratives de la région sont obligées de faire profil bas. Au demeurant, c’est la position de l’opération Serval dans la localité qui ne s’explique pas, puisqu’elle empêche l’armée malienne de mener, comme il se doit, sa mission régalienne de sécurisation du territoire.

Au regard de la nouvelle donne et du désir d’en finir avec ce cafouillage, une rencontre s’était ouverte à l’hôtel Massaley de Bamako dimanche 15 septembre 2013. Il s’agit de pré-concertations. De ce fait, plusieurs invités étaient présents, notamment les délégués du Mnla (Mouvement national de libération de l’Azawad) dont Brahim Ag Mohamed Assaleh ; du Hcua (Haut conseil unifié de l’Azawad) avec Ahmade Ag Bibi ; du Maa (Mouvement arabe de l’Azawad) avec Mohamed Mahmoud El Oumrany et du Fpr (Front patriotique de résistance) comprenant le Gandakoy et le Ganda-Izo, dont Me Harouna Toureh.

Les conclusions de cette rencontre -attendues- vont permettre d’effectuer un diagnostic approfondi des difficultés et de préconiser des solutions qui seront inscrites dans la plate-forme du processus de réconciliation entre tous les fils du Mali.

C’est en fait une première que les groupes armés nomades et sédentaires prennent langue afin de discuter de façon inclusive du devenir de leur terroir. Cette pré-concertation est conduite par un groupe de modérateurs dont Mamadou Bamou Touré, représentant la famille fondatrice de Bamako et Mohamed El Moctar, ancien ministre de la Culture et d’autres imminentes personnalités.

C’est presqu’au même moment que trois ministres du gouvernement Oumar Tatam Ly étaient à Kidal pour baliser le terrain et surtout prendre langue avec les autorités coutumières de la région. Ainsi, Moussa Sinko Coulibaly, Sada Samaké et Cheick Oumar Diarra ne doivent pas penser que les mouvements armés sont dignes de confiance. Car, selon plusieurs témoins, ils n’ont eu la vie sauve que grâce à la promptitude des forces Onusiennes.


En tout cas, le scénario est identique à ce que certains députés et ministres ont vécu au début des velléités en 2012 et c’est toujours le Mnla et ses alliés qui se font illustrer. Ces manœuvres des groupes armés visent tout simplement à faire chanter les nouvelles autorités, mais sur le terrain, ils ne représentent qu’eux-mêmes et ne peuvent avoir la caution de la majorité de la population. L’heure est arrivée pour mettre fin à la cacophonie dans le nord et le Mali doit exercer sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire. Et c’est à ce prix que la paix pourra revenir.

Paul MAHAMANE

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