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Quel avenir pour le nord ?
Publié le samedi 21 septembre 2013  |  La Revelation


© Autre presse
Ministre malien de reconciliation, M. Cheick Oumar DIARRAH


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La première rencontre qui a eu lieu à Bamako le mardi dernier entre les nouvelles autorités maliennes et la quasi-totalité des représentants des mouvements armés du nord, peut être interprétée par certains comme une véritable volonté des deux camps à bien vouloir instaurer une paix durable sur l’ensemble d’un Mali uni.

Bien que rien n’ait été signé ce jour comme accord, tout semble bien démarrer dès le premier contact. Cependant, il est important de se demander si la paix se fait avec de simples mots.
Curieusement, avec les représentants des autres mouvements armés du nord, ce sont Hamada Ag Bibi du HCUA et Ibrahim Mohamed Ag Assaleh du MNLA autour de la table (tous les deux députés maliens ayant perdu l’immunité parlementaire et sous mandats d’arrêts internationaux lancés par la justice malienne pour le fait d’avoir rallié la rébellion en mars 2012), qui tendaient l’oreille à un très déterminé Ibrahim Boubacar Keita à coté de ses ministres de la réconciliation et des affaires étrangères affirmant avec insistance : « Tout est discutable sauf l’autonomie ou la scission du Mali…».

Apparemment, c’était un début de victoire pour ceux qui espèrent revoir un Mali uni et fort avec tous ses enfants définitivement réconciliés. Mais qu’en est-il réellement ?

Qu’il ait été IBK ou quelqu’un d’autre à cette fonction de président de la république du Mali devant conduire sa destinée en ce moment crucial, l’air n’est pas à ignorer le positionnement radical de l’écrasante majorité des maliens. Ici, la volonté inconditionnelle de préserver l’intégrité du territoire, l’unité nationale, la forme laïque et républicaine de l’Etat et de maintenir la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national passe en premier lieu.

Les phrases du président n’ont été qu’une simple alarme de rappel à l’endroit ses hôtes interlocuteurs qui auraient aimé entendre autre que ce qu’ils considèrent comme de simples vocables sans crédibilité aucune car « On connait la chanson », diront certains, et « On a assez perdu de temps pour accorder d’importance à ce genres de discours ignorant nos soucis», poursuivront-ils.
Quand c’était au tour d’Ag Assaleh d’exprimer sa joie pour ce début de pourparlers inclusifs, il ne semblait pas content. Mais tout de même, il a laissé entendre sa volonté qui est selon lui, celle de son mouvement à vouloir conjointement avec celle du gouvernement malien, reconstruire un grand Mali. Pour lui, il faudra que l’on accepte d’admettre la vérité même si elle blesse.
A le connaitre à travers son parcours plein de remous, la vérité pour Ibrahim Ag Assaleh est d’abord que le nord dont il est ressortissant a été délaissé et en a urgemment besoin de développement. La vérité est aussi que le MNLA qui est son mouvement armé est intraitable sur ses revendications extrêmes, à savoir, l’indépendance ou tout au moins l’autonomie. Le président Keita leur en avait martelé pourtant sa fermeté sur ce point.
En effet, il n’y est ressorti aucun élément fiable dans les propos d’Ag Assaleh et d’Ag Bibi. Pour preuve, c’est paradoxalement qu’à la veille (mercredi dernier), le bouillant Mamadou Djéri Maiga(vice président du MNLA) depuis Ouagadougou sortait de son silence pour vite expier leur crime qui, selon lui, est de venir parler d’unité alors qu’ils étaient juste sensés participer à une réunion du comité de suivi et d’évaluation du dernier accord de Ouaga à l’initiative des nouvelles autorités Bamakoises.

Plus clairement, « Le MNLA ne négociera que sur l’autonomie du nord. Nous revendiquons séparément du Mali, un Etat doté d’une constitution et des institutions pour conduire la destinée du peuple de l’Azawad…», a avancé Djéri.

A couper le souffle de ceux qui accordaient naïvement de crédit à leurs propos ce jour.
Cette rencontre qui aura du mal à ravoir lieu au même lieu s’est donc soldée d’une part, comme l’occasion pour le nouveau régime malien de mettre le doigt dans l’œil de son adversaire tout en mesurant à travers la parole, son poids dans sa totalité. D’autre part, ce n’est point le désir des mouvements armés à vouloir déposer si facilement les armes pour s’impliquer sans contrepartie significative synonyme à l’autodétermination, dans la reconstruction du Mali qu’ils ont contribué à détruire.



Mais, juste semblerait-il une occasion de tester à qui ils auront affaire bientôt. En vérité, tant que chacun demeure intransigeant sur sa position, sans réelle volonté pour convenir sur le meilleur mode d’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier celui des es régions du nord du Mali désignées par certains sous le terme Azawad, rien est encore joué…

Issiaka M Tamboura

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