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Décryptage : Mohamed VI au Mali : deux messages, une implication
Publié le vendredi 27 septembre 2013  |  arawanexpress


© AFP par Habibou Kouyate
Investiture du président malien Ibrahim Boubacar Keita : Arrivée du roi mohamed VI
Mercredi 18 septembre 2013. Aéroport de Bamako. Le roi roi mohamed VI accueilli par le président Ibrahim Boubacar Keita à la veille de son investiture.


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Quatre nuits et cinq journées à Bamako! Le président du Mali a dû envoûter le Roi du Maroc qu’il a retenu deux jours après tous les hôtes de la cérémonie d’investiture du 19 septembre. Sans doute, le record de l’homme d’Etat (et pas n’importe lequel) qui a passé le plus de nuits dans notre capitale et qui serait reparti plus qu’heureux d’être venu. D’ailleurs, pas seulement d’être venu : Mohamed VI a été heureux, d’après une fuite, de partager son repas avec dix-sept points de la capitale où les oulémas ont lu le livre saint chaque jour de la royale visite. Il ne pouvait pas ne pas être heureux également de l’engouement suscité par l’hôpital de campagne que le Roi a pratiquement amené dans ses bagages :

plus de trois mille consultations à ce jour.
En venant à Bamako, s’asseoir au Stade du 26 mars, passer près d’une semaine dans une modeste résidence, interagir avec le Mali, Mohamed VI fait plus que magnifier l’exception malienne », formule inventée par son père Hassan II quand il s’est agi d’avaler l’amère couleuvre de la reconnaissance par le Mali du Polisario comme un mouvement de libération. Un sujet qui, il faut le rappeler, unit les Marocains dans une indéfectible alliance : le Roi, ses opposants, les libéraux, les communistes, les médecins, les profs, le citoyen lambda. Cette visite malienne du souverain chérifien est-elle une façon de dire aux Maliens que la question du Sahara Occidental relève désormais du passé ? Sans doute non, puisque le conflit n’est pas encore vidé.

Mais puisqu’un processus est en cours aux Nations Unies engageant le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie, Mohamed VI a opté pour la diplomatie du contact et du pragmatisme.
La tragédie qui a frappé le Mali récemment ne doit pas être étrangère à cet infléchissement d’autant plus cohérent que la coopération Bamako-Rabat est restée dynamique et que les résolutions onusiennes en faveur du règlement de la crise malienne doivent beaucoup au volontarisme chérifien quand le Maroc présidait le Conseil de sécurité. Il reste que Mohamed VI au Mali, dans la durée et le contenu du voyage, envoie de puissants messages que les Maliens, leadership politique comme citoyens, ne manqueront pas de décrypter. Premier de ces messages : « concluons entre nous un partenariat stratégique gagnant et exemplaire ». Ce ne devrait pas être de refus à Bamako.

Deuxième message : l’Histoire n’est pas moins pertinente que la géographie. Or le Mali et le Maroc, ce sont des communautés et une culture en partage, donc l’Histoire. La géographie, ici a un visage connu et parfois redouté : l’Algérie. Dans l’imaginaire collectif, le pays de Bouteflika et celui de Mohamed VI ne peuvent pas faire bon ménage au Mali. Or le pays d’Ibk est trop grand pour qu’on s’y « téléscope ». Et il a des besoins énormes qui lui commandent de s’ouvrir à toute coopération respectant sa dignité et sa souveraineté. C’est cela l’implication majeure de la visite de Mohamed VI.
Adam Thiam

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