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Nouhoum Togo, président de l’USR : « Le Mali n’a pas besoin des sanctions, mais plutôt d’accompagnement »
Publié le mercredi 12 janvier 2022  |  Mali Tribune
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© aBamako.com par Momo
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Bamako, le 20 février 2016 le PARENA a tenu sa rentrée politique 2016 au Palais de la culture
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24h après l’annonce des sanctions de la Cédéao, Nouhoum Togo, président de l’Union pour la Sauvegarde de la République (USR, proche de la junte) fait une analyse de ces sanctions.
Mali-Tribune : Que pensez-vous de la double sanction de la Cédéao et de l’Uémoa ?

Nouhoum Togo : C’est vraiment regrettable qu’on arrive à ces deux sanctions. Mais ça m’a surpris parce que la réaction de la Cédéao et de l’Uémoa, le texte ne permet pas de prendre ces décisions contraires aux textes de solidarité et de panafricanisme. Les présidents se sont donnés à cœur joie de mettre le Mali à genou. Ce qui est important de dire pour nous, le Mali se trouve dans une situation très difficile. Il nous faut des accompagnements. Depuis quelques temps, ils ont trompé eux-mêmes, à travers certains de nos amis, en disant qu’en quatre ans, ils peuvent amener la sécurité sur l’ensemble du territoire national pour que le Mali puisse avoir sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. Ça nous fait huit ans des milliards ont été investis sans résultat. Mais ceux qui pensent qu’il faut passer par des sanctions en asphyxiant le Mali, en créant des conditions de détresse, en mettant le Mali à genou, se trompent d’analyse. Le Mali n’a pas besoin de sanctions mais plutôt d’accompagnement, je le crois fermement.

Mali-Tribune : Notre pays peut-il supporter pendant longtemps, la fermeture des frontières, de la Bcéao, le gel de ses avoirs dans les institutions financières sous régionales, etc. ?

N.T. : Très difficile de supporter les sanctions. Mais à l’impossible rien n’est uni comme vous le savez. Vous savez, nous sommes dans une situation, nous n’allons pas pleurnicher devant la communauté internationale loin de là. Nous n’allons pas créer les conditions de nous faire humilier. Il y a eu des propositions de six à cinq ans et c’est à la Cédéao d’examiner ces propositions à travers un chronogramme. Goodluck a été envoyé au Mali pour rencontrer les autorités de la Transition. Le gouvernement lors d’une conférence de presse donné par son porte-parole, a clairement dit que nous n’allons pas en bras de fer et que nous allons travailler avec eux sur une nouvelle proposition pour trouver ensemble une date de façon consensuelle. Mais la Cédéao n’a même pas examiné le chronogramme. Les Chefs d’Etat sont allés directement à des sanctions. C’est au Mali d’anticiper. Il s’agit de travailler avec certains de ses partenaires comme le Sénégal ou d’autres partenaires qui veulent nous accompagner pour que nous puissions tenir le combat. Mais ce qui est déjà important, les produits de première nécessité comme le riz, le lait et autres seront à Bamako. Je pense que concernant les transactions bancaires ce sera difficile d’avoir la liquidité pour faire des achats. Mais la Cédéao doit comprendre que les menaces d’émotion ne passeront pas. Au contraire le sens du patriotisme sera cultivé parce que les ennemis dedans et dehors seront combattus. Donc il est important que les Maliens se tiennent debout sur le champ de l’honneur ce qui va nous permettre de relever ce défi et de revoir autrement ce que nous pouvons faire pour sauver le pays. Ça ne sera pas facile, mais je pense que nous allons serrer la ceinture. Ceux qui doivent faire des recettes comme la douane, les impôts et les autres vont travailler et nous allons reloger nos sous dans d’autres banques pour continuer parce qu’ils pensent que sans salaire, nous n’aurons pas les moyens d’assurer la sécurité nationale. Fermer les frontières, fermer notre compte au sein de la Bcéao, ce sont des épreuves difficiles. Mais je pense que le Mali va travailler pour révéler les défis, car nous avons des cadres importants.

Mali-Tribune : Y a-t-il un plan ou une solution pour que ces sanctions fassent moins mal à la population ?

N. T.: je pense réellement que c’est la Cédéao qui devrait proposer des solutions. Les Assises nous ont donné l’opportunité des grandes lignes pour que nous puissions aller à une élection pour finaliser l’ensemble de ces réformes. Mais si la Cédéao refuse de faire l’ouverture, nous serons dans une discussion de sourd. Aujourd’hui pour sortir de cette situation, chacun doit revoir sa position. Il s’agit premièrement de la Cédéao et deuxièmement avec un chronogramme que le gouvernement a proposé de rediscuter et rebâtir un chronogramme pour apaiser la situation. Personne n’a intérêt qu’on aille au bras de fer. Mais je pense que le Mali n’a pas de solutions si la Cédéao prend des décisions pour essayer de nous humilier, l’honneur des Maliens et leur combativité feront qu’ils vont tenir.

Mali-Tribune : Quelles motivations se cachent derrière ces sanctions selon vous ?

N T.: Disons les choses de façon très claire. C’est une manipulation de certains comme la communauté internationale. Si vous regardez même la décision de façon conditionnelle, la Cédéao nous accuse d’avoir des relations avec Wagner et autres. Depuis quelques temps, il y a une puissance qui continue à monter au créneau à travers son ministre de la Défense et des Affaires extérieures et le Président de la République en nous pointant du doigt. Le Mali est un pays indépendant et nous sommes libres d’aller en relation avec qui nous voulons et nous pensons que nous avons été clairs que nous avons des relations économiques avec la Russie. Ce pays ami nous a abandonné même les matériels militaires. Ces pays savent très bien que nous avons d’étroites relations avec la Russie. Les premiers avions que nous avons reçus sont venus de la Russie.

Comme le disent les anciens présidents, les pays n’ont pas d’amis, ce sont les intérêts. Nous avons des intérêts avec les Russes et nous continuons à défendre nos intérêts de façon très claire et nette.

Mali-Tribune : Le gouvernement ne pouvait il pas éviter ces sanctions en acceptant de déposer un chronogramme de transition jugé raisonnable ?

N. T.: Un chronogramme a été proposé normalement, il fallait examiner ce chronogramme mais nous attendons jusqu’à présent. Mais au lieu que la Cédéao examiner le chronogramme, elle a outre passée et puis passer par les sanctions en impliquant l’Uémoa qui est contraire à cette vision. Mais nous pensons que le peuple malien sera solidaire et nous allons relever les défis.

Propos recueillis par

O. Mahamane
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