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Mali: deux civils tués dans une attaque suicide contre un camp de l’armée à Tombouctou
Publié le samedi 28 septembre 2013  |  AFP


© aBamako.com par A S
Libération de la ville de Gao.


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BAMAKO, - Deux civils ont été tués samedi à Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, dans une attaque suicide contre un camp de l’armée, signe d’un regain de violences dans le pays qui a mené, avec l’appui de troupes franco-africaines, une guerre contre des jihadistes.
C’est la troisième attaque suicide de l’histoire Tombouctou, ville mythique à 900 km au nord de Bamako, qui avait été secouée par deux fois en mars 2013 par des attaques kamikazes. La cité avait été occupée plusieurs fois en 2012 par des groupes jihadistes dont Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui en ont été chassés fin janvier par des soldats français et africains.

Samedi, deux kamikazes à bord d’un véhicule ont ciblé le camp de l’armée malienne situé dans le centre-ville, ont indiqué à l’AFP un soldat malien et une source militaire africaine au sein de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali. Les deux kamikazes se sont fait exploser "devant notre camp militaire, ils sont tous morts", a dit le militaire malien. Deux civils qui étaient à proximité du camp, sur une charrette, ont été blessés dans l’explosion et sont décédés, l’attaque a aussi "légèrement blessé deux militaires maliens. (...) Nous sommes en état d’alerte", a-t-il ajouté. L’attaque suicide, la mort des deux civils et celle des kamikazes ont été confirmées par un habitant.

Selon la source à la Minusma, dont des soldats sont déployés à l’aéroport de Tombouctou, "les kamikazes se sont infiltrés dans Tombouctou". Mais aucun détail n’avait pu être obtenu dans l’immédiat sur la manière dont ils ont procédé et la date de ces "infiltrations".
"Nous n’avons pas plus d’informations pour le moment", a avancé la source à la Minusma. D’après le militaire malien, les soldats maliens patrouillaient samedi après-midi dans Tombouctou et ses environs, où aucun combat ou tir n’était signalé.

Couac dans les discussions entre Bamako et les groupes armés

Cet attentat à la voiture piégée survient au lendemain d’une attaque ayant visé des militaires maliens dans une autre ville du Nord, Kidal, chef-lieu de la région du même nom. Des hommes armés non identifiés ont jeté deux grenades en direction de militaires maliens qui surveillaient une banque de la ville avant de prendre la fuite. Deux militaires maliens ont été légèrement blessés, et étaient samedi hors de danger, a-t-on indiqué au gouvernorat de la région. Cette attaque à la grenade n’a pas été revendiquée. Aucun élément ne permettait dans l’immédiat de dire s’il s’agit d’un hasard de calendrier ou d’une redynamisation de cellules jihadistes après l’annonce récente de la nomination par Aqmi de deux nouveaux chefs de ses unités combattantes dans le nord du Mali. Parmi ces nouveaux dirigeants, figure Saïd Abou Moughatil, un Algérien qui remplace son compatriote Abdelhamid Abou Zeïd,
un de ses chefs les plus radicaux, tué lors de l’intervention militaire franco-africaine.

Samedi, deux hauts responsables de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de la Minusma, se sont rendus à Kidal "pour une mission de paix", prévoyant des rencontres avec des notabilités locales, d’après la source au gouvernorat.
Ces dernières attaques marquent un regain de violences dans le Mali, qui a connu en 2012 et 2013 la plus grave crise de son histoire, marquée notamment par l’occupation des régions du Nord par les groupes armés et l’intervention militaire franco-africaine contre eux.
La crise a duré 18 mois, jusqu’à l’élection présidentielle de juillet-août remportée par Ibrahim Boubacar Keïta, qui a pris ses fonctions le 4 septembre, suscitant l’espoir d’un nouveau départ pour le Mali.

Mais jeudi, trois groupes armés - deux touareg et un arabe - ayant leurs bases dans le Nord, notamment à Kidal, ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation aux discussions prévues avec le gouvernement malien dans le cadre d’un accord signé avec Bamako en juin à Ouagadougou. Ils ont accusé le gouvernement malien de ne pas respecter ses engagements
et de causer de "multiples difficultés" dans la mise en oeuvre de l’accord. "Nous sommes en train de faire ce qu’il faut", avait réagi le président Keïta vendredi depuis New York, en prônant la confiance, tandis qu’à Bamako, le gouvernement s’est dit toujours "disposé au dialogue".

Les deux précédentes attaques suicides à Tombouctou, cité au patrimoine culturel inestimable, s’étaient déroulées les 21 et 30 mars. La première avait été revendiquée par le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali en
2012.
sd-cs/sd

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