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Education nationale : Une année scolaire test pour le Président IBK
Publié le mardi 1 octobre 2013  |  L’Agora


© aBamako.com par A S
Education/enseignement secondaire: Visite du ministre Moussa Bocar Diarra dans les centres d`examen du baccalauréat
Bamako, le 11 juin 2013. Le ministre de l`éducation nationale, de l`alphabétisation et des langues nationales, Moussa Bocar Diarra a sillonné quelques centres d`examen du baccalauréat.


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Le mois d’octobre est certes le mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion, mais c’est aussi celui de la rentrée des classes. En effet, demain Mardi 1er octobre les portes des écoles au Mali seront rouvertes sur toute l’étendue du territoire national. La rentrée des classes aura lieu malgré les difficultés ayant pour noms : recasement des sinistrés des inondations du 28 août dernier dans la capitale malienne, le faible taux d’orientés du Def, le recyclage de certains professeurs de l’enseignement secondaire ou la pauvreté qui frappe de plein fouet la plupart des parents cherchant à résoudre l’équation suivante. Faire face aux fournitures scolaires ou au prix de l’offrande sacrificielle pour la tabaski ?

La rentrée des classes au Mali est un événement majeur. Elle engage chaque parent et chaque famille. Dans un pays comme le nôtre où la gratuité de l’éducation est défendue par la Loi Fondamentale, il est tout de même inconcevable qu’il y ait des enfants de citoyens bon teint en l’âge d’être scolarisés qui ,vadrouillent à travers les rues, faute de moyens.

C’est qu’en réalité, la rentrée scolaire, pour de nombreux parents d’élèves au Mali fait grincer les dents. Pis, elle secoue vertigineusement les maigres économies du chef de famille. S’il y en a. Il s’agit en effet d’un moment de sacrifice, et surtout, de folles dépenses pour que les enfants aillent se former à l’école, dans l’espoir de bâtir la nouvelle République de demain faite d’hommes et de femmes avec un sens élevé du devoir.

A quelques jours seulement de la rentrée des classes, Fanta nous confiait à Lafiabougou où elle habite ceci : « je suis veuve avec une dizaine d’enfants. Tous mes enfants sont à l’école. Ils sont tous au fondamental et au secondaire. Et la question qui se trouve sur mes lèvres, est de savoir comment scolariser pour cette année tous ces enfants. » Ils sont nombreux ceux qui partagent comme cette veuve la condition de vie difficile et la hantise de pouvoir scolariser leur progéniture. Selon notre enquête même beaucoup de maliens ont du mal à résoudre l’équation de la scolarisation. Un problème.

Une autre difficulté que dénoncent les Maliens est la prolifération des écoles privées au détriment de l’enseignement public qui commence à se raréfier. Il faut avoir le courage de le dire. Ici, les enseignants ont pris depuis quelques années l’habititude d’abandonner les cours pour monnayer leurs services dans des structures privées.

Ils jouissent et bénéficient, ainsi, sans travailler des salaires de l’Etat pour renforcer quelques promoteurs véreux. A la vérité, c’est que l’enseignement public est jeté aux orgies au profit des écoles privées qui, très souvent fixent, des frais d’écolages exorbitants. Les parents, faute de voir leurs enfants orientés dans les écoles publiques, n’ont plus que le seul choix de les observer avec des yeux hagards vadrouiller dans les rues. Ils sont dépourvus de moyens financiers pour les faire inscrire dans les structures privées.

L’année scolaire 2013-2014, un test pour IBK
Le nouveau Président de la République Ibrahim Boubacar Keita réputé pour avoir donné à l’école malienne ses débuts de lettres de noblesse en 1994 doit, en homme averti prendre à bras le corps cette pelle de difficultés qui pèsent lourdement sur notre école. Et déjà dans plusieurs établissements scolaires du Mali, on commence à prendre comme des propos d’Evangiles le Message du 22 septembre 2013 du Président IBK. Au cours des conseils de Maîtres, les directeurs ont passé au peigne fin les mesures de fermeté exprimées par le Président de la République.

En tout cas, la grande majorité des Maliens comptent sur l’actuel Président de la République. Lui qui se faisait passer il ya quelques mois dans un discours au CICB pour le jules ferry de l’école malienne a donc, le mérite de réussir là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué. Mais comment pourrait –t-il avoir ce fil d’Ariane ?

Pour réussir une année scolaire apaisée, il doit accorder beaucoup plus de crédit à l’enseignement public par une véritable sanction aux enseignants déserteurs. Songer à tous ces enfants de moins de 16 ans avec leur succès au DEF désormais jetés dans les rues pour grossir les nids de délinquants.

Une nécessité de recycler les professeurs d’enseignement secondaire en difficulté avec les reformes scolaires initiées en 2011. Et enfin accorder le meilleur traitement aux différents syndicats qui agissent au nom du monde scolaire. Nous voulons dire clairement qu’il faut mettre un frein quant à la politisation du milieu scolaire qui reste une fâcheuse expérience pour tous ceux qui ont fait de ce principe leur cheval de bataille. Voilà entre autres les clefs pour une année scolaire apaisée.

Après une absence de 13 ans au sein de l’Exécutif, IBK revient au sommet de l’Etat. L’homme est suffisamment fort pour prendre des décisions, on le dit. Mais saura-t-il corriger tous les maux qui minent notre système éducatif de puis plus de 20 ans. La rentrée scolaire 2013-14 sera pour le Gouvernement et le Président Ibrahim Boubacar Keita une année test.

Moussa Wélé DIALLO

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