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L’Essor N° 17526 du 30/9/2013

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Camp de Kati : coup de sang de militaires mecontents
Publié le mardi 1 octobre 2013  |  L’Essor


© Jeune Afrique par DR
Soldat au camps de Kati, le QG des putschistes


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La tension est brusquement montée dans la ville garnison de Kati où des jeunes soldats ont manifesté leur mécontentement. Il faut dire que depuis quelques temps, des rumeurs faisaient état d’une tension latente entre certains groupes du camp militaire d’où est parti le coup d’Etat militaire du 22 mars 2012. C’est sans doute le soubresaut le plus grave que le très puissant camp militaire a connu après le coup d’Etat et le contre coup des « Bérets rouges ». Au centre de l’incident d’hier : une histoire d’avancement en grade. En effet, ce sont des soldats qui estiment avoir été lésés dans les récentes nominations en grade qui seraient les auteurs du coup de sang d’hier.

Selon un responsable du ministère de la Défense et des Anciens combattants, c’est aux environs de 9 h 30 mn, qu’une trentaine de militaires ont investi le siège du Comité de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité. Le groupe était constitué d’hommes de rang et de sous-officiers, précise notre interlocuteur. Il s’agirait, selon des informations qui restent à confirmer, d’hommes proches du capitaine Amadou Konaré et du colonel Youssouf Traoré, deux membres influents de l’ex-junte.

Vers 9 heures et demi, donc les militaires ont commencé à tirer en l’air avec des fusils mitrailleurs. Dans la foulée, le secrétaire général du Comité de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, Mohamed Cheick El Habib Diallo, est enlevé et emmené vers une destination inconnue. « A l’heure actuelle, nous ne savons pas où il l’ont amené », assurait un officier en début d’après-midi.

Il faut savoir que le colonel Mohamed Cheick El Habib Diallo était le secrétaire particulier du président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (l’ex junte), le capitaine Amadou Aya Sanogo, aujourd’hui devenu général. Il avait remplacé à ce poste l’actuel ministre de l’Administration territoriale, le général Moussa Sinko Coulibaly.

Que reprochent les militaires en colère au colonel Diallo ? Selon de sources concordantes, ils l’accuseraient d’avoir empêché leur promotion en grade en ôtant leurs noms de la liste de la cinquantaine de militaires qui ont récemment bénéficié d’avancement de grades à titre exceptionnel. D’autres estimeraient que leur mentor Konaré, présenté comme le n°2 de l’ex-junte, méritait d’être élevé au grade de colonel.

Le groupe de militaires mécontents est convaincu que le colonel Diallo a agi en leur défaveur en complicité avec le général Amadou Aya Sanogo. Après avoir enlevé l’officier qui aurait été blessé, ils se seraient justement dirigés vers les bureaux de Sanogo, mais auraient fait demi tour, dissuadés sans doute par l’impressionnant dispositif de sécurité installé devant le bâtiment.

Le calme était revenu au camp dans l’après-midi, mais des coups de feu sporadiques étaient encore entendus en fin de journée. Selon une source proche de la Défense, des leaders religieux, des chefs coutumiers étaient mobilisés pour réconcilier les deux parties. Mais une autre source indiquait que des recherches étaient activement menées pour retrouver le lieu de séquestration du colonel Diallo et le libérer. « Ils ont franchi le Rubicon, le point de non retour et sont dépassés maintenant par les événements. Ils auront les sanctions qu’ils méritent », assure ce responsables du ministère de la Défense et des Anciens combattants.

Au dernières nouvelles hier en début de soirée, l’on apprenait que le logement de Mohamed Cheick El Habib Diallo a été saccagé. Une information difficile à vérifier puis que l’accès au camp était strictement filtré, comme a pu le constater notre équipe de reportage qui a été obligé de rebrousser chemin.

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