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Douanes maliennes : L’impact du contexte politico-sécuritaire
Publié le mardi 9 aout 2022  |  Le Pouce
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de passation de service à la douane
Bamako, le 15 septembre 2021. Le nouveau directeur général des douanes, l’inspecteur général Amadou Konaté, est installé dans ses fonctions en remplacement de l’inspecteur général Mahamet Doucara à la faveur d`une cérémonie de passation de service à la direction générale des douanes, sise à Faladié, en Commune VI.
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L’administration douanière est l’un des poumons de l’économie nationale. Son apport en termes de recettes est si considérable qu’il permet au gouvernement d’assurer sa souveraineté économique dans beaucoup de secteurs de développement. Mais la crise sécuritaire, l’embargo de la CEDEAO, ont beaucoup impacté ses recettes qui enregistrent de plus en plus une baisse par rapport aux provisions.

Il est loin la période où la douane faisait des recettes de 75 milliards de FCFA voire plus. A cette époque, la sécurité sur le territoire national n’était pas autant dégradée et l’administration douanière couvrait toutes les localités. La CEDEAO n’avait pas aussi imposé à notre pays un embargo injuste.

Aujourd’hui, le contexte a changé. La sécurité s’est fortement dégradée ; la CEDEAO a imposé au Mali un embargo qui a duré au moins six mois . L’inflation mondiale a contraint l’Etat à prendre certaines décisions dont les conséquences se font ressentir sur les recettes douanières comme par exemple l’abandon de certains droits sur le pétrole afin de maintenir le prix du litre à la pompe assez supportable pour le consommateur.

Il faut dire que la dégradation de la sécurité au plan national malgré les efforts des forces de défense et de sécurité maliennes, porte un coup dur à l’administration douanière. En plus de ne plus couvrir certaines localités comme il se doit, cette administration enregistre assez souvent des pertes en vie humaine dans ses rangs. Des agents tués dans l’exercice de leurs fonctions, est une grosse perte non seulement pour la nation toute entière mais aussi pour l’administration douanière qui perd ainsi des ressources humaines de qualité difficile à combler dans l’immédiat.

Par ailleurs, le Mali a tenté de résister face à l’embargo injuste de la CEDEAO qui a imposé des restrictions dans le but de tordre la main et le cou à la transition. Ces restrictions parmi lesquelles la fermeture des frontières terrestres et maritimes et aériennes, ont eu des impacts négatifs sur l’économie nationale dont la douane est l’un des plus grands pourvoyeurs. Cela à l’heure où la pandémie de la maladie à coronavirus changeait également les donnes économiques.

Malgré tous ces facteurs, la Douane a gardé la tête haute en continuant d’apporter à l’économie nationale l’oxygène nécessaire dont elle a besoin pour survivre dans un contexte si hostile. C’est vrai que ses recettes ont diminué mais cela est compréhensible au regard des facteurs évoqués.

De là à distiller des informations tendancieuses pour des questions de leadership, il n’y a qu’un pas que certains ont déjà franchi allègrement. Des règlements de comptes à l’heure où cette administration a besoin de se serrer les coudes pour relever les nombreux défis qu’on connait ?

A l’intérieur, les agents ont une explication par rapport à cette baisse de recettes par rapport aux provisions. L’abandon par l’État des droits sur pétrole, soulage certes le consommateur malien, mais, provoque une chute de recettes pour la Douane.

Le bureau du pétrole est un grand pourvoyeur des recettes pour la Douane. Ce bureau, par le passé, pouvait faire à elle seule, plus de 15 milliards FCFA. Maintenant, avec l’abandon par l’Etat de ses droits, ce Bureau ne fait que 2 milliards FCFA.

Si dans un passé récent, une citerne était dédouanée à 8 ou 9 millions de FCFA, aujourd’hui le dédouanement de pétrole varie entre 350 000 et 600 000 francs CFA. Ce qui signifie que l’État a abandonné par citerne près de 7 millions.

Un manque à gagner terrible mais compréhensible sous l’angle de la politique sociale. Mais, en principe, si la Douane recouvrait les droits au niveau du pétrole, elle allait atteindre les 60 milliards voire plus. A l’heure actuelle, les recettes douanières sont seulement axées sur les marchandises solides.

Loin d’être une série noire due à un problème de compétence, l’honnêteté intellectuelle nous oblige à tenir compte de l’abandon par les plus hautes autorités du pays, des droits sur le pétrole, l’insécurité caractérisée par la mort de nombreux soldats de l’économie sans oublier l’embargo injuste imposé au Mali par la CEDEAO.

Malgré tout, c’est à hauteur de souhait que la Douane, sous l’égide de l’inspecteur général Amadou Konaté, arrive à réaliser 47 milliards FCFA. Compte tenu des difficultés, il n’y a pas meilleur résultat que ça. En attendant que le prix du pétrole au niveau mondial baisse, c’est le maximum que l’administration douanière peut donner. Les recettes douanières au fil du temps, pourront s’améliorer.

Sinaly

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