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Flambée de violences dans le nord du Mali
Publié le mardi 1 octobre 2013  |  Liberation




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L’armée a affronté des Touaregs à Kidal et un attentat-suicide a fait six morts à Tombouctou. L’état de grâce n’aura duré que quelques semaines pour le nouveau président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (dit «IBK»), élu en août. Et comme pour son prédécesseur, Amadou Toumani Touré, déposé en mars 2012 par un quarteron de sous-officiers, le principal danger vient encore et toujours du nord du pays. Hier, pour la deuxième journée consécutive, des tirs ont retenti à Kidal, au pied de l’Adrar des Ifoghas (extrême nord du pays). Les affrontements opposent les activistes touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et les soldats maliens, qui ont repris pied à Kidal au cours de l’été. Les échanges de tirs n’ont cessé qu’avec l’intervention des Casques bleus de la Minusma (Mission des Nations unies au Mali). Pour l’heure, ces heurts n’ont fait que des blessés de chaque côté. Mais, affirme un bon connaisseur de la région, «on est au bord du précipice, l’ambiance est ultratendue à Kidal».

Farine. A l’origine de ce brusque coup de chaud, la conviction tenace chez les Touaregs qu’ils sont en train de se faire rouler dans la farine. En juin, ils avaient signé l’accord de Ouagadougou (Burkina Faso), acceptant de renoncer à leur principale revendication, l’indépendance, en échange de l’ouverture de négociations sur le statut du Nord-Mali. Mais, conformément à sa promesse de campagne, Ibrahim Boubacar Keïta se contente d’évoquer la tenue d’Assises du Nord, excluant toute idée d’autonomie. D’un point de vue institutionnel, le chef de l’Etat envisage une décentralisation accrue sur l’ensemble du territoire malien.

Après plusieurs semaines d’expectative, plusieurs organisations touaregs, dont le MNLA, ont décidé de passer à l’action en annonçant la rupture des pourparlers avec le gouvernement de Bamako. «Les dirigeants du MNLA, dont Bilal ag-Achérif, sont sous la pression de leur base, décrypte Pierre Boilley, directeur du Centre d’études des mondes africains. Mais IBK est également soumis à celle de ses électeurs, qui refusent toute idée de statut spécial pour les Touaregs. Des décisions rapides s’imposent si on veut éviter que la situation échappe à tout contrôle.»

Présente à Kidal, l’armée française veut éviter d’apparaître en première ligne. «Les militaires français n’ont aucune envie de tirer sur les hommes du MNLA», confie une source bien informée. A Bamako, beaucoup soupçonnent Paris de protéger de facto les «terroristes» du MNLA. Dans le même temps, des instructeurs de l’armée française forment, aux côtés d’autres militaires européens, les soldats de l’armée malienne dans un camp situé au nord de Bamako. La pression risque donc de devenir rapidement intenable pour Paris si les affrontements devaient se poursuivre entre Touaregs et soldats gouvernementaux.

Nomination. Mais Kidal est loin d’être le seul sujet de préoccupation, à Bamako comme à Paris. Samedi, un attentat-suicide à la voiture piégée a visé un camp de l’armée malienne à Tombouctou (nord-ouest), causant la mort de deux civils, en plus des quatre kamikazes, et blessant six soldats. L’attaque a été revendiquée hier par Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a perdu le contrôle du Nord-Mali à la faveur de l’opération Serval. Suite à la mort d’Abou Zeid, tué en février dans les combats, l’organisation jihadiste vient d’annoncer la nomination de nouveaux dirigeants à sa tête.

Enfin, pour ajouter à la confusion, on a appris hier que des soldats maliens mécontents de leur sort avaient fait usage de leurs armes dans le camp militaire de Kati, sur les hauteurs de Bamako. Un officier aurait été blessé.

Thomas HOFNUNG

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