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Crise du nord : Le jeu trouble de la France met IBK au pied du mur
Publié le mercredi 2 octobre 2013  |  Le Guido


© AFP par ERIC FEFERBERG
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita en visite à paris
Mardi 1 octobre 2013. Le président IBK, a été reçu à l`Elysée par son homologue français, François Hollande.


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La France et François Hollande sont devenus les meilleurs amis du Mali après l’Opération Serval qui avait permis d’arrêter de manière spectaculaire l’offensive des rebelles du MNLA, des jihadistes et autres narcotrafiquants d’Ançar-dine et du Mujao alliés à Aqmi ( Al Quaida au Maghreb Islamique) à Konnan sous la Transition. Mais à la surprise générale, François Hollande avait replacé dans la course les terroristes du Mnla en faisant d’eux les interlocuteurs privilégiés de Koulouba sur la question du territoire fantomatique de l’Azawad et du Nord Mali.
Le Jeu trouble de la France s’est renforcé avec la question de Kidal où l’armée malienne a été longtemps indésirable, puis cantonnée, alors que les rebelles du Mnla , entretemps renforcés par Aqmi et le Mujao, n’ayant pas été désarmés comme exigé par les accords de Ouagadougou, paradaient avec leurs armes, libres de tous leurs mouvements, commettant des exactions contres les populations civiles noires et arabes. Cela sous l’œil complaisant des soldats de la force Serval et des forces de l’ONU. Les dernières attaques à la bombe des protégés de François Hollande à Kidal et avant-hier Tombouctou, qui plus est dans une caserne de l’armée malienne ont mis du grain à moudre dans le moulin de ceux qui sont fermement convaincus qu’il ne faut rien attendre de bon du Mnla qui n’est qu’une bande de fainéants, de trafiquants de drogue et de pillards assoiffés de lucre, sans autre idéal que l’argent. La question de l’Azawad n’est pour eux qu’un chantage et un fonds de commerce. Qui malheureusement convainc la France et l’Occident. On en est au point où la goutte d’eau fait déborder le vase

Lorsqu’il a rencontré officiellement, la veille de son investiture, les mouvements armés du Nord dont le Mouvement National de Libération de l’Azawad, le Mouvement Arabe de l’Azawad, le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad, le président Ibrahim Boubacar Keita leur avait déclaré haut et fort qu’il n’y aurait jamais ni indépendance, ni autonomie pour le Nord. Quoi qu’il arrive, le Mali demeurerait un et indivisible dans son intégralité territoriale. Ainsi disait IBK, « tout peut être discuté sauf l’intégrité territoriale et l’unité nationale ».

Dès lors, pour les mouvements séparatistes comme le Mnla, le dialogue consacré par les accords de Ouagadougou, devant l’intransigeance du président nouvellement élu ne tenaient plus qu’à un fil. Les incidents et accrochages se sont multipliés sur le terrain à Kidal, Tombouctou, Léré, les deux parties, l’armée et principalement le Mnla se renvoyant la balle.

Mais ce qui a le plus soulevé et indigné l’opinion malienne, c’est l’affront fait à la délégation officielle composée de trois ministres de la République, Sinko de l’administration territoriale ; Cheick Oumar Diarrah, de la Réconciliation et du développement des régions du Nord ; Sada Samaké de la Sécurité, d’abord empêchée par des manifestants du Mnla de descendre sur le tarmac de l’aéroport, ensuite caillassée par les rebelles sous l’œil complice de Serval et de la Minusma. Pourtant, cette délégation ministérielle au sommet venait rencontrer les différentes communautés pour parler de paix et de réconciliation.

On en est au point où la goutte d’eau fait déborder le vase. Le Mnla vient de dénoncer les accords d’Ouagadougou. Pour mettre encore plus la pression, comme à son habitude, sur le gouvernement. Il faut reconnaître qu’IBK s’est malencontreusement prêté à ce jeu de dupes où le mouvement terroriste est champion depuis belle lurette. Le gouvernement ne devait pas, à son corps défendant, justifier sa position par un communiqué officiel après la déclaration des groupes armés du nord (Mnla, Hcua, Maa) dénonçant le non respect par le Mali des accords de Ouagadougou et la mise en veilleuse de leur participation. Face à la surenchère de ces va-t-en-guerre, au poids de l’opinion malienne qui se sent humiliée et l’ombre pesante, menaçante même de la France capable de représailles de toutes sortes, le Roi IBK est nu. Mais pas totalement, s’il s’assume entièrement en tant que Kankélétigui, si l’Homme à la parole digne qui ne craint pas l’adversité quelle qu’elle soit et ne fuit jamais les responsabilités dont le Peuple l’a investi.

C’est pourquoi il doit nécessairement prendre des risques dans ce jeu de la crise du Nord qui ressemble de plus en plus à une partie de poker menteur. Ce qu’il doit le plus prendre en compte, s’il veut triompher, c’est le Mali d’abord, encore le Mali, toujours le Mali.
Oumar Coulibaly

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