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IBK- Mutinerie de Kati : « Je pense que certains n’ont pas compris que la récréation était terminée »
Publié le mercredi 2 octobre 2013  |  maliactu


© aBamako.com par M.M.C
Déclaration du président IBK au lendemain de la confirmation de son élection
Bamako, le 21 Août 2013 au QG de campagne de son parti. Le nouveau président élu s`est adressé à la nation devant la presse nationale et internationale


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Les présidents malien et français ont prôné mardi à Paris la vigilance face à la menace terroriste, alors qu’au Mali, l’accalmie était revenue après des accrochages entre soldats et rebelles touareg dans le Nord, et la grogne de militaires réclamant des promotions.
En raison des troubles, le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar Keïta a quitté Paris après son entretien avec son homologue François Hollande, écourtant de deux jours sa visite en France commencée dimanche. Il devait arriver à Bamako dans la soirée de mardi, a indiqué la chaîne de télévision publique malienne ORTM.

« La menace terroriste a subi un coup d’arrêt avec l’intervention franco-africaine, mais elle peut chercher à se reconstituer » et « nous devons rester vigilants », ont affirmé les deux présidents dans un communiqué diffusé à Paris par la présidence française.

En janvier, François Hollande a pris la décision d’engager militairement la France au Mali (opération Serval) contre des groupes jihadistes qui contrôlaient déjà le Nord malien et avaient entrepris de progresser vers le Sud, quelques jours après un coup d’Etat militaire (22 mars 2012) alors que les Maliens étaient confrontés à la plus grave crise de leur histoire.

D’autres pays africains ont aussi dépêché au Mali des troupes, qui ont intégré en juillet la mission de l’ONU (Minusma). L’épilogue de la crise a été l’élection, le 11 août, de M. Keïta, investi président le 4 septembre.

Mais à peine sorti de la crise, le Mali a enregistré de nouveaux troubles avec, depuis le 27 septembre, une brusque détérioration de la situation sécuritaire marquée notamment par un attentat suicide commis le 28 septembre à Tombouctou (nord-ouest).

Des kamikazes y ont lancé leur véhicule piégé contre un camp de l’armée. Bilan officiel : deux civils tués en plus de quatre kamikazes, six soldats maliens blessés. Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué lundi cet attentat, affirmant que 16 soldats maliens avaient été tués dans l’opération menée par deux kamikazes.

Et dans un communiqué publié mardi par l’agence de presse mauritanienne privée Alakhbar, Aqmi a qualifié M. Keïta de « nouveau fonctionnaire au service des intérêts de ses maîtres » français au Mali.

« Il faut que chacun sache raison garder »
A Kidal (extrême nord-est), des accrochages ont opposé dimanche et lundi l’armée à la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), lors d’échanges nourris de coups de feu.

Le calme était revenu mardi sur le terrain, a indiqué une source au sein de la Minusma qui est intervenue pour obtenir le cessez-le-feu. Cependant, selon elle, « tout n’est pas réglé » et « il faut rester vigilant, les esprits étant toujours échauffés ».

Les tirs avaient aussi résonné lundi au camp militaire de Kati, ville garnison à 15 km de Bamako, où habitent et travaillent certains responsables du coup d’Etat du 22 mars 2012, y compris leur chef, le général Amadou Sanogo.

Quelques dizaines de jeunes soldats proches de certains putschistes avaient bruyamment revendiqué, en tirant en l’air, des promotions comme celles accordées à Sanogo, capitaine directement promu général en août.

Ils ont blessé un proche de Sanogo, un officier supérieur qu’ils ont séquestré plusieurs heures, avant de le relâcher tard lundi. D’après le quotidien pro-gouvernemental malien L’Essor, ils étaient une trentaine, incluant des hommes du rang et des sous-officiers.

Le calme était également revenu mardi, selon des habitants et des sources militaires.

Interrogé par l’ORTM sur les incidents à Kati, le président Keïta a répondu: « Je pense que certains n’ont pas compris que la récréation était terminée. (…) Nous n’avons plus le temps aujourd’hui de nous amuser à ce genre de plaisanteries ».

« Il faut que les gens comprennent que l’heure est à autre chose. (…) Il faut que chacun sache raison garder », a-t-il ajouté, s’exprimant avant de quitter Paris.

Selon un officier supérieur interrogé mardi matin par l’AFP, les soldats contestataires ont exprimé lundi « des revendications farfelues ».

En réalité, a-t-il ajouté, « c’est un règlement de comptes entre les putschistes à travers les partisans des uns et des autres, fondé sur des promesses non tenues. Ca montre vraiment que tous les bons piliers de l’armée sont à reconstruire, mais c’est aussi à l’image du pays. Nous avons encore du travail ».

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